Tribune : "Replaçons l’enseignant au centre du système éducatif, au cœur des ambitions de l’Éducation nationale"
Alors que le gouvernement réfléchit à de nouvelles mesures pour améliorer l’attractivité du métier d’enseignant, un groupe de députés MoDem appelle, dans une tribune au « Monde », à « replacer l’enseignant au centre du système éducatif ».
Nous appelons à la reconstruction d’un pacte sociétal autour de l’école, à la reconnaissance de l’autorité et du rôle central du professeur.
Le constat est préoccupant. L’Éducation nationale peine à recruter ses professeurs. Plus de trois mille postes n'ont pas été pourvus aux concours 2023. Le métier d’enseignant traverse une crise profonde, une crise de sens, une crise de vocation.
Recréer de l’envie et de la confiance envers l’Éducation nationale pour qu’elle assure sa mission fondamentale, émanciper, développer les compétences et les talents de chacun, et contribuer à la construction d'une société plus juste et plus équitable, est un défi majeur.
L’une des urgences est de restaurer la place du professeur dans la société, de restaurer son autorité. Replaçons l’enseignant au centre du système éducatif, au cœur des ambitions de l’Éducation nationale.
Le manque de reconnaissance institutionnelle, sociale et morale des professeurs, ainsi que les rémunérations salariales insuffisantes, participent au désenchantement du métier d’enseignant, aux difficultés de recrutement et à la déconsidération de notre système éducatif.
Restaurer la confiance nécessite que les professeurs soient légitimement reconnus pour leurs savoirs et pour leurs compétences à les transmettre. En tant qu’acteurs centraux, ils méritent une place plus importante dans les réflexions, qu’il s’agisse de l’organisation du système éducatif, de leur profession, ou des décisions au sein des établissements scolaires.
Il nous semble important de redonner aux enseignants et aux établissements des capacités d’initiative et de décisions plus importantes. Les décisions les plus pertinentes se prennent au plus près du terrain.
S’il est fondamental que l’éducation reste nationale, nous appelons à la construction d’une relation moins verticale, par une déconcentration accrue des décisions au sein même des établissements scolaires.
(...)
Députés signataires :
Laurent CROIZIER, Géraldine BANNIER, Mickaël COSSON, Mathilde DESJONQUERES, Laurent ESQUENET-GOXES, Olivier FALORNI, Frantz GUMBS, Cyrille ISAAC-SIBILLE, Delphine LINGEMANN, Emmanuel MANDON, Sophie METTE, Hubert OTT, Maud PETIT, Josy POUYETO, Richard RAMOS, Frédéric ZGAINSKI