Portrait de candidate - Christine Le Strat : prendre le temps de convaincre et de rassembler

Christine_Le_Strat

Maire de Pontivy depuis 2014, Christine Le Strat se représente cette année, pour mettre en œuvre plusieurs grands projets. Sélectionnée dans le programme gouvernemental Action Cœur de ville, Pontivy possède de nombreux atouts. Portrait d’une candidate animée par la volonté de rassembler et le goût du consensus.

La voix est douce, posée. On sent de la rigueur et une grande qualité d’écoute :

J’ai fait mienne cette phrase de François Bayrou : Je préfère convaincre, plutôt que contraindre, cela prend du temps, bien sûr, mais c’est cela, la démocratie.

 

De sensibilité modérée, Christine Le Strat se retrouve parfaitement dans l’idée du dépassement du clivage droite-gauche que d’aucuns, malheureusement, réactivent encore trop souvent. L’indépendance d’esprit, la liberté sont, à ses yeux, des valeurs précieuses. Comment l’engagement politique lui est-il venu ?

Depuis l’enfance, Christine Le Strat s’est souciée d’aider les autres. Cela vient, sans doute, de son éducation catholique, humaniste. Dans sa jeunesse, elle a, par exemple, été monitrice de colonies pour des enfants parisiens défavorisés. Avec un père progressiste et une mère conservatiste, elle a dès l’enfance perçu l’importance des nuances, du respect des opinions différentes. A tout juste 20 ans, suivant les élans du cœur, la jeune femme arrête ses études pour passer des concours administratifs : elle se retrouve ainsi à la mairie de Pontivy, à une trentaine de kilomètres de son village natal, Plumieux. Là, responsable des Finances, elle développe rigueur et goût pour les projets. Lorsqu’un ancien adjoint au maire lui propose, en 2001, de figurer sur sa liste aux municipales, elle est d’abord surprise, puis accepte.

Pour les présidentielles de 2002, Christine Le Strat se reconnaît complètement dans le discours et la vision de François Bayrou. L’idée de dépasser le clivage gauche-droite, de chercher les meilleures idées avant de dresser des oppositions stériles, les racines démocrates-chrétiennes lui correspondent.

Tête de liste aux municipales en 2008, elle réalise un mandat de conseiller dans l’opposition. Le jour où elle est élue maire, en 2014, demeure un souvenir politique très fort. Pontivy, sa ville, Christine Le Strat en est fière. Avec raison. Cette ville de 15000 habitants, en centre Bretagne, a toute une histoire. D’abord fief de la famille de Rohan qui y bâtit son château, la ville est, au début du XIXéme siècle, remarquée par Napoléon 1er qui veut en faire un centre stratégique en Bretagne et décide de construire une nouvelle ville au sud de l’ancienne. La visite de l’empereur Napoléon III et de l’impératrice Eugénie permettra de financer une église dans cette nouvelle partie de ville. Sous Napoléon 1er et sous Napoléon III, les habitants avaient astucieusement rebaptisé leur ville Napoléonville.

Le château fort est fermé depuis 6 ans suite à l’effondrement de la courtine, reconstruite depuis. Aujourd’hui, il faut remettre l’édifice aux normes, achever le programme de valorisation pour le rouvrir au public. Ouvert auparavant pendant la seule saison d’été, il devrait l’être toute l’année. 

Si Pontivy a été choisie dans le programme Action Cœur de ville, c’est grâce aux projets proposés par la maire et son équipe : revivifier le centre-ville est une priorité, avec notamment une opération de réhabilitation des logements anciens pour attirer les habitants au centre-ville. Le commerce de centre ville est une priorité. Ce n’est pas toujours facile, des locaux restent vacants, mais Christine Le Strat se bat. Un manager de commerces s’emploie ainsi à animer les rues marchandes et à accompagner la reprise de commerces.

Présidente de la Communauté de communes, où le consensus et l’écoute demandent de la patience, conseillère régionale, maire, elle œuvre à différentes échelles. Le mandat de maire est naturellement le plus gratifiant. C’est là que les projets prennent vie.

"J’avais assisté aux réunions en amont de la mise en œuvre d’Action Cœur de ville. On y parlait des villes moyennes de plus de 20000 habitants. J’avais signalé qu’une ville moyenne ne pouvait être retenue sur le seul critère démographique". Pontivy est d’ailleurs la plus grande ville de ce cœur de Bretagne. Son dynamisme vient aussi de cette situation centrale en Bretagne, à la confluence du Blavet et du canal de Nantes à Brest, comme l’avait bien remarqué Napoléon ! L’activité économique a pour socle l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire. 

A Pontivy, l’afflux ces dernières années de personnes d’origine étrangère, pour partie venues travailler dans les usines où il est difficile de recruter, demande une gestion attentive pour ne pas rompre l’équilibre. 

Autre préoccupation : le train ne passe plus depuis 30 ans à Pontivy, où la gare a même été rachetée par un particulier. Christine Le Strat fait du lobbying pour désenclaver la ville. 

A la place de l’ancien hôpital, un parc urbain dénommé "poumon vert" est projeté, qui proposera des activités ludiques insolites pour petits et grands. Le nouvel hôpital du centre Bretagne, partagé avec Loudéac, a été construit en périphérie de Pontivy. 

Une nouvelle maison de retraite doit également être construite, plus adaptée aux conditions d’accueil de nos ainés. 

Mettre la ville au vert s’inscrit en transversalité des projets : cheminements doux, nouvelles énergies …

Changer les habitudes prend du temps. Précisément, ce temps, Christine Le Strat entend bien l’utiliser pour, inlassablement, chercher à convaincre.

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