Geneviève Darrieussecq : "Nous avons besoin que notre société transforme sa vision des choses"
Antoine Delplanque pour CNewsEn poste depuis plus d'un an, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, est revenue pour CNEWS sur l'accompagnement des personnes en situation de handicap en France. Cette dernière a également livré les premières pistes de la future Stratégie nationale de l'autisme, qui devrait être dévoilée prochainement par le gouvernement. Lire son entretien.
Cnews : Un an après votre prise de poste, quel bilan dressez-vous de la situation du droit du handicap en France ?
Geneviève Darrieussecq : Les personnes en situation de handicap sont des citoyens comme les autres, peu importe leur handicap. Elles doivent avoir les mêmes droits que les autres, que ce soit pour se déplacer, aller à l’école, faire du sport ou pratiquer des activités culturelles.
Le respect de leurs droits est notre boussole. Nous devons faire en sorte que les personnes en situation d'handicap puissent vivre sans entraves et sans renoncement.
Pour aller plus loin dans ce domaine, nous avons besoin de simplifier les procédures et de mener un grand travail en profondeur.
Estimez-vous que la France est en retard concernant l’accessibilité de certains lieux ?
Beaucoup a été fait, mais nous avons du retard en France effectivement. Nous avons du retard dans l’accessibilité des espaces publics, des moyens de transport, des commerces du quotidien…
Il faut que nous reprenions avec rigueur cette politique d’accessibilité.
Lors de la Conférence nationale du handicap, le président de la République a annoncé une enveloppe de 1,5 milliard d’euros afin d’accélérer cette politique. Elle sera utilisée au niveau de l’État, mais viendra aussi en soutien des collectivités afin de les aider à poursuivre la transformation des bâtiments.
Nous allons également constituer un fond d’accessibilité à l’intention des commerces et établissements du quotidien.
Le gouvernement devrait prochainement dévoiler sa future Stratégie nationale pour l’autisme et les troubles du neurodéveloppement, qu’en attendez-vous ?
La précédente stratégie a tracé un sillon fort dans le dépistage, l’accompagnement des enfants et la mise en place des infrastructures nécessaires.
Nous avons décidé d’accompagner et de structurer la recherche en France. Le travail est encore très vaste.
Notre nouvelle stratégie doit creuser ce sillon en profondeur. Elle nous amène à continuer ce travail de repérage précoce que ce soit sur l’autisme mais aussi les troubles de neurodéveloppement. De ces recherches doivent émerger des solutions pour améliorer l’intégration à l’école et au travail.
Pour les cas complexes, il nous faut mettre en œuvre des structures plus petites. Nous allons charpenter la recherche, financer des études et avancer.
Il est important d’annoncer des politiques, mais il faut aussi les mettre en œuvre. La politique du handicap est importante, elle représente aujourd’hui 55 milliards d’euros.
Nous avons besoin que notre société transforme sa vision des choses et considère que les personnes handicapées participent pleinement à la vie de la société.