Rencontre avec les élus démocrates venus pour le congrès des maires
Jeudi 18 novembre, le siège du Mouvement Démocrate a accueilli une centaine d'élus locaux, venus à Paris pour participer au Congrès des maires, qui s'est tenu Porte de Versailles du mardi 16 au jeudi 18 novembre. L'occasion de se réunir en famille, pour préparer ensemble, en citoyens responsables, la constitution du grand pôle central.
Dans le grand amphithéâtre Lecanuet, l'atmosphère se fait intime, chaleureuse. Le président François Bayrou a rappelé la force de l'union, à un moment décisif pour la vie démocratique. A rebours de certaines projections pessimistes qui craignaient, il y a un an et demi, une crise inévitable, les chiffres économiques sont plutôt bons. La situation politique révèle, en revanche, des fractures au sein de la société. Entendre des diatribes qui distinguent les citoyens selon leur origine, leur religion, est extrêmement inquiétant. Face à ces dangers, nous savons qui nous sommes, il n'y a pas la moindre fissure entre nous. La démocratie, c'est l'aventure qui porte à son plus haut la conscience et la responsabilité des citoyens.
Notre projet humaniste, nous le portons également à l'échelle locale. Notre présence au congrès des maires est constructive : à nos yeux, l'Association des Maires de France doit être exactement le contraire d'un instrument partisan. C'est une démarche associative qui devrait animer les élus d'une cité.
Le ministre des relations avec le Parlement, Marc Fesneau, a souligné que la crise sanitaire a également permis des opportunités formidables. Nombre de réussites ont été obtenues durant ce quinquennat, alors même qu'un certain nombre de gens prétendent que rien n'a été fait. Pour les élus locaux porteurs de projets, le plan de relance permet un financement. C'est inédit. Parmi les sujets d'importance, les questions énergétiques sont primordiales. Quel que soit le chemin emprunté, l'objectif est de décarboner notre énergie. La maîtrise du foncier entre dans les priorités. Il faut ralentir l'artificialisation des sols, et que cela demeure compatible avec les libertés locales.
Jacqueline Gourault, ministre de la cohésion des territoires et des collectivités territoriales, a rappelé la grande question de la démographie médicale. C'est là un sujet de vie ou de mort. La future loi 3DS a été pensée comme une politique d'aménagement, au plus près des territoires, avec du cousu main. Grâce au plan de relance, les subventions ont doublé, beaucoup d'argent a été redistribué. Jacqueline Gourault exprime une conviction profonde : les élus réclament un Etat local efficace et renforcé. La loi 3DS ira dans ce sens. La gestion de l'eau, ressource essentielle, constitue une question cruciale.
Certains élus locaux présents ont fait part de leurs difficultés à travailler avec des présidents d'intercommunalité peu ouverts. Plusieurs maires ont exprimé cette idée : Ce qui est insupportable, c'est le jacobinisme régional, le centralisme régional.
Parfois, des dissensions, des blocages existent entre les élus locaux, les services de l'Etat, les hiérarchies intercommunales. François Bayrou rappelle qu'il est souvent plus facile de se faire entendre quand on a un problème avec un préfet qu'avec un président de région. Patrick Mignola, président du groupe à l'Assemblée, abonde en précisant que nous portons des valeurs de démocratie et de dialogue. Le but est d'avoir un Etat qui facilite la vie des élus locaux. Ce n'est pas une loi seule qui changera les habitudes : il faut remettre du dialogue sur le terrain. Et, trop souvent, les découpages et compétences sont illisibles pour les citoyens.
Le secrétaire général Jean-Noël Barrot ajoute que les critiques se font souvent entendre sur les estrades mais que, si l'on en descend pour écouter les citoyens, ils reconnaissent les avancées réalisées par Jacqueline Gourault. La logique du contrat instaurée par la ministre est appréciée, les élus le ressentent.
François Bayrou réitère cette affirmation : l'union n'est pas seulement requise pour un rendez-vous électoral. Elle doit se former pour le long terme. Aujourd'hui, les élus locaux peuvent appeler directement la ministre Jacqueline Gourault. Les progrès en direction des élus locaux ne sont pas dus au hasard : ils correspondent à la philosophie que le Mouvement Démocrate défend depuis longtemps. Si nous voulons, ensemble, "faire entendre raison", il nous faut mener et gagner le combat national.