Congrès 2024 : Prise de parole de Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur
À l'occasion de la table-ronde "Écologie démocratique, démocratie écologique", Thierry Breton a pris la parole pour revenir notamment sur l'enjeu des prochaines échéances électorales.
Erwan Balanant : Thierry Breton qui est dans la salle ? Et moi je vais l'inviter à nous parler sans doute de ce sujet aussi au niveau européen, en lui posant une question : et pourquoi l'Europe entière n'aurait pas sa planification écologique comme nous l'avons mise en France ? C'est une question que je vous pose, Monsieur le Commissaire.
Animateur : On applaudit Thierry Breton !
Erwan Balanant : Alors je vois que le chrono est de 2 minutes mais je crois qu'on aura du mal à tenir, Monsieur Breton, en seulement 2 minutes donc on va dire 5 minutes et puis ça dépassera peut-être un petit peu mais pas trop quand même non plus. Merci beaucoup Monsieur le Commissaire !
Thierry Breton : Monsieur beaucoup et merci pour ces 7 minutes que vous venez de m'accorder. Et surtout merci à toutes et à tous. D'abord merci pour cette table ronde, Elisabeth, Christophe.
Quelques mots d'abord… je vais répondre à la question de la planification au niveau européen. On l'a mise en route, on le fait évidemment pour les différents écosystèmes industriels. Mais avant tout, si vous permettez, je voudrais dire quelques mots. Ma présence, mon cher François, tu m'as demandé de venir demain, mais comme je ne pouvais pas, je suis là, pour les 2 minutes que vous m'accordez. [Rires]
Je suis là parce que je sais d'où je viens. Parce que nous tous, nous savons d'où nous venons. Un siècle, on est sans doute désormais le plus ancien parti, l'un des plus anciens. Et par rapport à la dureté des temps que nous avons vécue, je peux avoir des témoignages, au cours des 5 dernières années. Combien de situations tout à fait inédites que nous avons su relever ? Le Covid, c'est nous qui l'avons fait et quand je dis c'est nous, c'est nous. C'est nous, le MoDem et c'est votre commissaire que je suis. Et je viens de chez vous, de chez nous. C’est évidemment la réponse à la réindustrialisation, mon cher Christophe. Les Chips, les semi-conducteurs, impossible ? On l'a fait. C'est le fait de mettre une constellation désormais pour nous protéger, pour sécuriser nos communications, pour aller opérer aussi sur les nouveaux théâtres d'opérations. Il n’y avait pas de budget, on l'a fait. C'est évidemment tout ce qui est la réindustrialisation de l'Europe, et en particulier dans le domaine des technologies propres. On l'a fait. C'est bien entendu aussi, il faut le dire, hélas, le fait d'augmenter de façon inédite notre industrie de défense pour faire face aux défis immenses qui sont les nôtres désormais. Parce que oui, l'Europe est seule, il ne faut pas en avoir peur, seule face à son destin. Mais parce que nous sommes 27, parce que nous sommes unis, parce que certains comme nous, savons vraiment d'où nous venons. Nous sommes un parti centriste. Et l'Europe, voyez-vous, tu m'as posé la question au niveau européen, ça se construit autour de coalitions. Donc il faut d'abord avoir une vision, on l'a. Il faut avoir une énergie, je crois qu'on l'a : Marie-Pierre, Laurence, Max, Christophe. On l'a cette énergie, on l'a ce leadership. Mais il faut aussi savoir écouter les autres. Il faut aussi savoir partager. Il faut aussi savoir être humaniste. Parce que les coalitions à Bruxelles, ça se construit évidemment avec d'autres qui ne pensent pas comme nous. Mais c'est parce qu'on sait quelles sont leurs pensées, qu’elles ne sont pas trop éloignées non plus des nôtres, nous on ne fraie pas avec les extrêmes, qu’on va savoir bâtir les coalitions et avancer ensemble. C'est ça Bruxelles, c'est ça l'Europe, c'est ça l'Europe moderne. Et qui peut le faire mieux que nous, parti centriste, centriste, ici en France, mais au centre aussi de l'Europe où, je voulais vous le dire parce que sans vous, je peux vous le dire, et sans quelque part tout ce que Valérie, ma femme est là aussi depuis 30 ans, François. Ce cheminement m'a apporté, comment il m'a construit année après année, avec tous ceux, nos anciens que nous avons côtoyés, que nous avons admiré, que nous avons aimé. Et bien, c'est grâce à ça que nous sommes ici aujourd'hui. C'est grâce à ça que oui, le commissaire que je suis, votre commissaire, trouve l'énergie. Tu l'as dit tout à l'heure, Christophe, d'aller toujours plus loin. De rappeler aussi, parce qu'on est très attachés à cela chez nous, la gouvernance. Vous m'avez entendu parler dernièrement de gouvernance… Oui, on sait ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. L'intérêt général de l'Europe, c'est l'intérêt général de l'Europe. Ce n'est pas l'intérêt général de tel ou tel parti. Moi je n'oublie pas, mais je sais d'où je viens. Merci.