François Bayrou : « Ceux qui choisiraient l’instabilité et le désordre nuiraient gravement à notre pays »

Retrouvez ci-dessous l'entretien accordé par François Bayrou au journal Le Parisien, paru ce dimanche 6 avril 2025.
Propos recueillis par Marion Mourgue, Thomas Soulié et Pauline Théveniaud
📰 ▶️ L'entretien est disponible également sur le site du Parisien.
LA CONDAMNATION DE MARINE LE PEN
La Parisien - Le RN organise ce dimanche une manifestation de soutien à Marine Le Pen. Est-il sain dans une démocratie d'organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice ?
François BAYROU - Manifestation, contre-manifestation... C'est aussi vieux que la République. Mais ce n'est ni sain ni souhaitable, puisque nos institutions organisent à la fois la séparation des pouvoirs et la protection de la justice.
Un week-end d'affrontements politiques s'annonce, puisque la gauche appelle aussi à manifester. Craignez-vous des débordements ?
Aucun débordement, j'espère. Je pense que toutes les forces politiques seront assez responsables pour ne pas entrer dans ce cycle-là. En tout cas, les pouvoirs publics sont là pour empêcher qu'il y ait de la violence.
Bascule-t-on dans une crise démocratique ?
Non. Nous sommes dans une situation politique critique car tout cela perturbe en partie l'opinion. Mais je ne ressens pas de remise en cause plus large de nos principes démocratiques de vie en commun.
Quand Donald Trump dénonce « une chasse aux sorcières » contre Marine Le Pen et clame « Libérez-la », c'est de l'ingérence ?
Oui, et l'ingérence est devenue la loi du monde. Deux choses dans cette phrase : d'abord, qu'il n'y a plus de frontières pour les grands débats politiques. Ce qui se passe chez nous est relayé à Washington. Et nous nous émouvons à juste titre de ce qui se passe en Turquie, par exemple. Ensuite, un combat plus fondamental encore : pendant trois quarts de siècle, c'est-à-dire le temps d'une vie humaine, on a cru que notre conception de la démocratie et de l'État de droit allait s'imposer de manière irrésistible partout sur la planète. L'alliance autour des États-Unis, c'était cela : l'alliance des libertés. La certitude qu'il y a des droits fondamentaux au-dessus des lois que nous votons, et qui doivent les limiter.
Donald Trump, le Kremlin, Viktor Orban... Qu'est-ce que cela dit de Marine Le Pen d'avoir ces soutiens-là ?
Je ne mélange pas ces trois situations. Mais je vois bien que, sur plusieurs continents, certains essaient de constituer une internationale de l'indécence, illibérale, qui a décidé que les droits de l'homme, l'État de droit, l'entente démocratique entre les nations devaient appartenir au passé.
Marine Le Pen est leur alliée idéologique, selon vous ?
C'était jusque-là plutôt la tendance d'Éric Zemmour. Mais les événements montrent qu'ils vont tous de ce côté-là.
En faisant savoir que vous aviez été « troublé à l'énoncé du jugement », n'avez-vous pas apporté de l'eau à ce moulin ?
Il y a le jugement, en face duquel je n'ai qu'une attitude : il s'impose et je défends les juges car c'est ma mission de citoyen et de gouvernant. Et il y a des interrogations sur l'application du jugement avant qu'il puisse y avoir un appel. C'est une réflexion sur notre droit, et c'est le Parlement qui est souverain.
Cela a choqué, jusque dans votre camp. Vous regrettez d'avoir pris une position en tant que citoyen ?
Je suis absolument libre de ma réflexion sur le droit. Et j'ai toujours exprimé la même position : on devrait toujours avoir la possibilité de faire appel d'un jugement en première instance.
Êtes-vous favorable à la proposition de loi d'Éric Ciotti « pour supprimer l'exécution provisoire pour les peines d'inéligibilité » ?
Je ne suis pas député, et c'est au Parlement que cela se discute.
Xavier Bertrand appelle à ne pas tomber dans « le piège de la victimisation » tendu par Marine Le Pen. Elle est en train de gagner ce récit-là ?
Moins qu'on ne pouvait l'attendre.
Marine Le Pen aura droit à un procès en appel avec décision à l'été 2026. Est-ce qu'elle bénéficie d'un traitement de faveur de la justice à des fins politiques ?
Pas du tout. La justice a pris cette décision en toute indépendance. Elle montre qu'elle mesure la gravité des conséquences de ses décisions, et elle ne veut pas être soupçonnée d'agir avec des arrière-pensées.
Certains disent que le fait d'avoir vécu vous-même un tel procès, dans l'affaire des assistants parlementaires européens du MoDem, a influencé votre réaction...
« Certains » disent des bêtises.
L'appel de Marine Le Pen aura bien lieu avant le vôtre ?
Je ne sais pas. Les juristes disent que le calendrier n'est pas le même en cas d'appel du parquet sur une relaxe, comme c'est le cas pour moi, ou d'appel sur une condamnation.
LA GUERRE COMMERCIALE
Donald Trump a déclenché une guerre commerciale en augmentant brutalement les droits de douane. À quelles conséquences faut-il se préparer ?
La décision de Trump est gravissime. Elle est gravissime pour nous et elle l'est encore plus délétère pour les États-Unis. L'imposition de ces droits de douane délirants va entraîner une crise planétaire. C'est un tremblement de terre dont les Américains seront parmi les premières victimes.
La Chine a d'ailleurs riposté dès vendredi...
Il est impossible de faire autrement. Sinon, vous apparaissez comme sans défense dans un monde de requins.
Avez-vous déjà commencé, au sein du gouvernement, à évaluer les effets concrets de cette « catastrophe » pour la France ?
Le risque de pertes d'emplois est absolument majeur, comme celui d'un ralentissement économique, d'un arrêt des investissements. Les conséquences seront importantes : la politique de Trump peut nous coûter plus de 0,5 % de PIB. Beaucoup pensent que Donald Trump va battre en retraite, ce qui n'est pas assuré. Mais la déstabilisation qu'il a fait naître fragilisera pour longtemps l'économie mondiale.
La deuxième « riposte » européenne va-t-elle porter « sur les services numériques », comme l'a évoqué la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, jeudi ?
Aucune décision n'est prise et aucune décision ne peut être annoncée, ce sont des décisions européennes, pas nationales.
Vous dites aux grands industriels français : Soyez patriotes, arrêtez d'investir aux États-Unis ?
Il s'agit d'un appel à la solidarité nationale et européenne. Notre continent est attaqué de la manière la plus virulente possible, il est donc légitime que les industriels, les investisseurs, français et européens, comprennent qu'il est de leur devoir commun de faire pression sur le gouvernement des États-Unis. Retenir leurs investissements peut être un moyen efficace. Vous imaginez si les grandes décisions d'investissement européen aux États-Unis se poursuivaient comme avant ? Le président des États-Unis pourrait dire : « Ma politique marche très bien ! »
Vous pensez qu'il y a encore des choses à négocier avec Donald Trump ?
Il est très important que le président des États-Unis se rende compte des conséquences désastreuses de ses choix. Il ne peut pas maintenir longtemps cette politique qui est la cause d'une crise mondiale et dont ses concitoyens vont être les premières victimes.
LE BUDGET
Le déficit français va encore déraper ?
Si nous ne faisons rien, la charge de la dette deviendra, et de loin, le premier poste de dépenses. C'est un problème français. Plus que jamais, je pense qu'il faut mettre au point des stratégies budgétaires qui permettent d'envisager, à moyen terme, le retour en plusieurs années à un équilibre des finances publiques.
Donc vous maintenez cet objectif pour 2029 ?
Notre volonté est de tenir l'objectif du retour aux 3 % en 2029. Mais la crise peut tout changer.
Vous envisagez une conférence de presse sur ce sujet, mi-avril. Vous donnerez les contours du budget 2026 ?
Non, on n'en est pas là. Il faut que les Français soient associés à deux nécessités : trouver les moyens de notre indépendance, de notre sécurité, de notre défense, et d'abord de notre capacité de production. Ensuite par la nécessité de sortir de la malédiction de la dette. Ces choix, ils ne seront pas faits sans eux. Ils sont partenaires du pouvoir. Je les considère pleinement comme citoyens, c'est-à-dire comme codécideurs. Je partagerai avec eux toutes les données des choix que nous avons à faire. Le 15 avril, je leur présenterai donc ce cadre général. Ils connaîtront tout de la situation. Quand j'ai dit que la situation du pays, c'était l'Himalaya, j'étais peut-être au-dessous de la vérité.
ÉCONOMIE DE GUERRE
Sur les conséquences économiques et, plus globalement, sur l'économie de guerre, le président s'impatiente de vous voir agir. Il vous met sous pression ?
Pas du tout, ce sont des légendes urbaines. Avec le président, nous faisons deux ou trois réunions par semaine sur ces sujets. Et avec une répartition des rôles que vous voyez très bien : il est en charge des relations internationales et de la sécurité, ce sont ses domaines réservés. Élu au suffrage universel, il formule les grandes options. Et le gouvernement a la lourde charge de mettre en oeuvre cette refondation pour que le pays trouve un nouvel équilibre, son indépendance, sa prospérité, et sorte aussi vite que possible du surendettement. Avec le chef de l'État, nous n'avons jamais eu de différences d'approche, ni de rythme. Les difficultés du moment sont si lourdes qu'on n'est pas trop de deux pour les affronter.
Pouvez-vous dire aux Français quels efforts vont leur être demandés pour financer le réarmement ?
Nous bâtissons le cadre de cet effort général. Nous avons à construire un pays qui doit progresser du point de vue de la production, du travail, du nombre d'emplois, des heures travaillées.
À quelle échéance allez-vous présenter ce cadre aux Français ?
À l'été. Pendant ce temps, on continue le travail sur les retraites avec les partenaires sociaux jusqu'en mai ou juin.
Vous êtes certain que ce conclave aboutira ?
Il le faut, et je l'espère. Je leur fais confiance.
Vous et vos ministres martelez le mot « travail ». À quoi pensez-vous ? À la fin des 35 heures ? À un report de l'âge légal de départ à la retraite ?
Notre obligation, c'est de voir la réalité et d'y faire face. Nous ne pouvons pas être un paysqui n'est pas capable de reconstruire son éducation nationale, de laisser des millions de Français sans médecin. D'avoir un État impuissant. D'être sans réponse de sécurité quand le monde bascule vers le risque militaire ou la guerre économique. C'est une reconstruction à partir des fondations. Et cela ne se fera pas si nous continuons à produire moins que les autres, cela ne se fera pas sans efforts partagés, et justes.
ALGÉRIE
Votre ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, est en déplacement en Algérie, ce dimanche. C'est lui qui porte le dossier et non plus Bruno Retailleau ?
Tous les pouvoirs publics sont mobilisés autour du président de la République. Je constate des signes favorables, l'esquisse d'un moment positif d'ouverture et une prise de conscience de la nécessité de reconstruire la relation entre les deux pays. Tout cela mérite un travail extrêmement sérieux et donc discret.
Vous aviez fixé un ultimatum de six semaines à l'Algérie. On y est. Alger a donné les signes que vous attendiez ? Quid de la liste de leurs ressortissants que vous leur avez envoyée ?
Nous avons donné la première liste il y a quinze jours, et à partir de ce moment-là, on verra dans quatre ou six semaines s'il y a de vrais progrès. Mais peut-être suis-je trop optimiste.
Est-ce que vous êtes également optimiste sur la libération ou la grâce de Boualem Sansal ?
C'est notre sujet de préoccupation quotidienne. Nous n'acceptons pas qu'un grand écrivain, algérien et français, de double culture, âgé de 80 ans et gravement malade, soit ainsi pris en otage pour des raisons d'opinion.
LES RÉFORMES
Un doute émane de votre camp : votre volonté de légiférer sur l'interdiction du voile dans les compétitions sportives. Quand la proposition de loi Savin, votée au Sénat, sera-t-elle examinée à l'Assemblée ?
Ce texte adopté au Sénat, notre volonté est qu'il soit adopté avant l'été. On peut même aller plus vite : il suffirait que l'un des groupes de l'Assemblée propose de l'inscrire dans la semaine des propositions transpartisanes. La charte olympique interdit les signes religieux ostentatoires pendant les compétitions. C'est ce qu'établit ce texte pour toutes les compétitions officielles. (L'article 50.2 de la charte olympique prévoit qu'"aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n'est autorisée", mais le CIO considère le port du voile comme un facteur culturel et non cultuel et ne l'interdit donc pas.)
La semaine prochaine, trois textes sont à l'ordre du jour de l'Assemblée : la simplification, l'audiovisuel public et le mode de scrutin pour les municipales. Lequel allez-vous sacrifier ?
Aucun. J'espère que l'on pourra examiner les trois. Mais d'où viennent ces blocages ? C'est un archaïsme de procédure ! Le règlement de l'Assemblée impose qu'on ne puisse débattre que d'un seul texte à la fois. Alors qu'au Parlement européen, par exemple, on examine plusieurs textes en même temps, dans des salles différentes, et on regroupe tous les votes en une seule demi-journée. Dans une Assemblée aussi éclatée que la nôtre, où il n'y a pas de majorité, le blocage est généralisé. Il suffit de déposer des milliers d'amendements, le train ne peut plus avancer, et tout est paralysé. L'ordre du jour est occupé par des textes secondaires, qui empêchent d'inscrire des textes essentiels. Cette impuissance organisée est une violence, les parlementaires en sont malheureux, et pour moi c'est un crève-coeur.
Concernant la réforme de l'audiovisuel public, une altercation aurait eu lieu à l'Assemblée entre Rachida Dati et une fonctionnaire du Palais-Bourbon. Pourquoi votre ministre ne s'excuse-t-elle pas ?
Ce qu'on me dit, c'est qu'il n'y a pas eu d'altercation. Peut-être un simple incident de séance. Mais il y a aussi sûrement des manoeuvres pour que le texte ne soit pas examiné.
PROFESSEUR PRIS À PARTIE A LYON
Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université Lyon-II, a été pris à partie en plein cours car il s'était opposé à une soirée de rupture de jeûne du ramadan. La vidéo vous a-t-elle choquée ?
Les écoles, les universités, pas plus que les mairies, ne sont des lieux destinés à l'expression religieuse. Ce type de pression communautariste est inacceptable. Quand les extrêmes essaient de mettre la main sur l'université, on file du mauvais coton ! Et ces mouvements de déstabilisation sont de plus en plus fréquents. Ces violences, et ces pressions, je le dis, ne peuvent pas avoir droit de cité en France.
L'EXERCICE DU POUVOIR
Vous avez annoncé que le plan pluriannuel de l'énergie fera l'objet d'un débat sans vote au Parlement et l'examen d'une proposition de loi. Vous tentez d'acheter votre non-censure auprès du RN ?
Pardon, mais vous dites n'importe quoi ! La question de l'énergie est vitale pour notre payset pour la planète. Et nous avons d'obligation, depuis une loi adoptée en 2005 sous Jacques Chirac, complétée en 2015 sous François Hollande, de présenter tous les cinq ans un plan pluriannuel. Sans ce plan, pas de possibilité légale de lancer des appels d'offres, pour le nucléaire ou pour l'éolien par exemple. Cela aurait dû être fait au plus tard en 2023. Notre gouvernement remplira ces obligations. Nous déposerons donc ce plan qui ne peut être adopté que par une décision du gouvernement. Mais le Parlement en sera saisi, d'abord par un débat organisé précisément sur ce sujet. Et ensuite par la discussion d'une proposition de loi, issue du Sénat, destinée à fournir un nouveau cadre général.
Et le risque d'une censure ?
C'est un risque de tous les jours. Nous avons pu surmonter déjà six motions de censure ! Mais il y a deux certitudes pour moi : on ne peut pas cesser d'agir sous prétexte qu'il y a un risque. Et ceux qui choisiraient l'instabilité et le désordre nuiraient gravement à notre pays.
Pourtant, dans votre camp, votre méthode est mise en cause. On entend « C'est le bazar », « C'est brouillon »... Que répondez-vous ?
Si les gouvernements successifs avaient réussi, s'ils avaient eu « la bonne méthode », cela se saurait. Ce sont leurs méthodes, depuis un quart de siècle, qui nous ont conduits à la situation d'échec où nous sommes aujourd'hui, dans de si nombreux domaines, l'éducation, la santé, l'organisation de l'État, la dette. La situation est telle qu'elle impose non pas des ajustements, mais la refondation, la reconstruction. L'impuissance dans laquelle on a accepté de s'enfoncer menace l'avenir même de la nation. Je ne l'accepte pas.
Faut-il, comme le préconise Élisabeth Borne, fusionner Renaissance et le MoDem ?
Bien sûr. Pendant toute ma vie politique, j'ai toujours défendu l'idée de l'unité du centre. La division, c'est la faiblesse. En plus, ces divisions sont de simples divisions d'appareil. Je suis pour l'unité et je crois que l'unité se fera. Chacun doit être assuré que ses valeurs, son histoire, ses convictions, sa sensibilité, ses intérêts matériels et moraux seront garantis quand nous aurons construit la nouvelle et si nécessaire organisation.
Autre condition posée par Marine Le Pen, dans nos colonnes, pour ne pas vous censurer : un texte sur la proportionnelle avant l'été. Vous le lui garantissez ?
Je mène ce combat pour la proportionnelle, souvent seul, depuis plus de trente ans. C'est le seul moyen pour que le pays retrouve de la stabilité et de la tolérance. J'avancerai sur ce sujet avant l'été.
Vous êtes au plus bas dans les sondages. À qui la faute ? Le contexte ou votre personne ?
Si j'avais voulu être haut dans les sondages, je ne serais pas entré à Matignon dans ces circonstances impossibles. Si vous faites marin, si vous voulez atteindre de nouveaux mondes, c'est que vous acceptez les tempêtes; autrement, vous ne faites pas marin, vous choisissez le trampoline et vous restez dans votre jardin.
Quelles erreurs avez-vous commises ?
Je suis de la culture de ceux, comme François Mitterrand, qui pensent que la question des erreurs que l'on commet est suffisamment précieuse pour qu'on ne s'en parle que dans son miroir.
Savez-vous quand vous serez entendu par la commission d'enquête parlementaire dans l'affaire Bétharram ?
Quand je serai convoqué, j'irai et l'on verra que ces manoeuvres sont vaines.
Grâce au conseil municipal de Pau, on a appris que vous étiez adepte de Burger King...
De leur publicité et de leur gimmick ! C'est mon quart d'heure warholien. Cette vidéo, cette facétie d'une seconde, a fait plusieurs millions de vues ! J'ai reçu beaucoup de messages sympathiques de gens qu'elle a fait sourire dans ces temps d'orages.
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