Cyrille Isaac-Sibille : « L’une des causes des pathologies chroniques et de l’obésité est notre alimentation »
Cyrille Isaac-Sibille, député du Rhône, a alerté le Gouvernement sur les problèmes posés à notre système de santé du fait de lacunes en matière de prévention et notamment sur la consommation excessive de sucre dans notre alimentation pour notre santé.
Seul le prononcé fait foi.
Ma question s’adresse à Madame Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins.
Madame la Ministre,
Notre système de protection sociale semble avoir atteint ses limites : les dépenses de santé ne cessent d’augmenter, les comptes publics se creusent, les établissements de santé sont saturés et surtout, surtout, la santé de nos concitoyens ne s’améliore pas :
En 1980, 3 millions de nos concitoyens étaient pris en charge pour une affection de longue durée. Aujourd’hui, il sont 13 millions.
Cela témoigne de l’échec de notre politique de santé publique : au lieu de prévenir les maladies évitables, nous soignons les conséquences de ces maladies chroniques et évitables. Ce modèle de production de soins toujours plus coûteux n’est aujourd’hui plus soutenable et durable.
Comme nous avons su, depuis 70 ans produire des soins, nous devons maintenant investir pour produire de la prévention en santé.
Cela implique une réforme ambitieuse, structurelle, avec des priorités précises, un portage interministériel, et un investissement massif pour permettre à nos concitoyens, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie, d’acquérir une culture de la santé, notamment les personnes les plus éloignées de leur santé, souvent les ménages les plus modestes.
Ces mesures peuvent être mises en œuvre rapidement. Elles s’inscrivent pleinement dans une plus grande responsabilisation de l’ensemble des acteurs, gouvernement, Parlement, professionnels de santé, acteurs publics et privés, citoyens.
L’une des causes des pathologies chroniques et de l’obésité est notre alimentation. Les produits sucrés et ultra transformés représentent désormais environ 11% du panier alimentaire français, contre 8,5% en 1990 et 6% en 1960. Il est estimé qu’un Français consomme en moyenne 35 kilos de sucre par an (26 kilos par an en 1953).
Depuis plusieurs examens budgétaires, notre Assemblée propose la prévention sous le prisme de la fiscalité incitative envers les industriels pour améliorer la qualité de notre alimentation, notamment avec la taxe sur les sucres ajoutés, défendue de longue date par le groupe Les Démocrates pour réorienter notre consommation vers des aliments de meilleure qualité et réduire la prévalence des maladies chroniques.
Dès l’enfance, comme dit le dicton, mangeons une pomme plutôt qu’un petit pot auquel on aura ajouté trop de sucre !
Ma question est la suivante : quelle sera votre politique en faveur de la prévention en santé, et votre réponse à ces propositions qui émanent du parlement ?
Je vous remercie.