Fanny Lacroix : "Les Maires sont confrontés à une violence qui monte et qui gronde"
Fanny Lacroix, maire de Châtel-en-Trièves en Isère et vice-présidente des maires ruraux de France, était l'invitée de la matinale de France Inter pour revenir sur la montée de la violence contre les élus.
Violences : "Il n'y a pas plus proche que nous, les Maires"
Vice-présidente des maires ruraux de France, Fanny Lacroix est interrogée par Carine Bécard sur violences contre les élus, en augmentation de 32% en 2022 selon le Ministère de l’Intérieur : "On est confrontés à une violence qui monte, qui gronde de plus en plus fort."
Une violence insoutenable pour la jeune élue, qui appuie sur la proximité de son mandat avec ses électeurs : "Il n’y a pas plus proche que nous, les maires, comme représentants de la République ». Une proximité qui devient aujourd’hui risquée pour de nombreux maires.
Elle-même déjà ciblée, elle avoue ne pas avoir compris ce qui lui était reproché lorsque des caricatures ont été diffusées sur les communes aux alentours et la sienne. Considéré comme acte isolé, cette attaque à son encontre appuie tout de même son sentiment d’atmosphère intolérable :
Chaque jour on apprend de nouvelles violences vis à vis des élus de la République et je trouve ça inacceptable.
Le 18 mai dernier, Dominique Faure, ministre chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, a présenté de nouvelles mesures pour protéger les élus locaux avec le déploiement d’un pack sécurité s’appuyant sur les forces de sécurité intérieure, en première ligne pour accompagner les élus menacés et victimes de violence.
Maire : "Des moments d’une intensité sociale hors du commun qui rend la tâche extraordinaire"
Au micro de France Inter, la maire de Châtel-en-Triève, une commune de 300 âmes, défend un bilan positif depuis le début de son mandat : "C’est incroyable ce qu’on a réussi à faire sur ma commune", avec le sauvetage de l’école, ou encore le développement de l’attractivité.
Elle défend aussi, pour la réussite d’une commune, la nécessité d’un lien entre la politique et le local :
J’essaie de rappeler que ce que l’on fait, à l’échelle de la commune, c’est de la politique, et que la politique nous appartient et qu’on doit tous être des citoyens actifs et dynamiques qui prennent part à l’œuvre collective.
Une position active que défend l’élue : "Je me place dans une posture d’animation de mon territoire : j’essaie de voir mon village comme une mosaïque de personnes et d’énergies qui nécessite d’être activées".
Fière de son action et de son territoire, Fanny Lacroix appelle tout de même à « une plus grande liberté communale » de la part de l'Etat afin de pouvoir donner toutes les cartes en main aux maires et ne pas brider leurs projets.