Geneviève Darrieussecq : « Jordan Bardella se sert de l'AME comme d'un épouvantail »
Geneviève Darrieussecq, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, était l'invitée de Sonia Devilliers au micro de France Inter ce mercredi 16 octobre. Elle a pu évoquer sa position sur l'aide médicale d'État ainsi que la possible cession du Doliprane à un fonds de pension américain.
AME : « L’AME est d’abord un sujet de santé voire de salubrité publique »
Dans le budget 2025 présenté par le gouvernement, l’aide médicale d’État, dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès aux soins, ne verra pas son montant augmenter contrairement à ce qui était prévu. La ministre de la Santé et de l’Accès aux soins a tout d’abord souhaité rappeler une idée fondamentale : « c’est d’abord un sujet de santé voire de salubrité publique » cette AME.
Interrogée sur sa suppression, elle exprime à nouveau son désaccord tout en rappelant que « des modifications peuvent se faire à la marge, comme le préconise le rapport de messieurs Evin et Stéfanini ».
Quant aux détracteurs de ce dispositif qui permet entre autres d’éviter certaines contagions, Geneviève Darrieussecq leur répond clairement :
Jordan Bardella se sert de l’AME comme d’un épouvantail. Ces symboles mis devant les Français sont tout à fait néfastes. L'AME est le budget le plus contrôlé, le plus sûr de notre République !
Doliprane : « Je veux la garantie que le Doliprane soit produit en France »
Les conséquences d’un possible rachat par un fonds de pension américain du Doliprane sont évoqués de toutes parts : délocalisation, pénuries, perte de souveraineté. À cela, la médecin souhaite 3 garanties :
La garantie que le Doliprane est produit en France ; la garantie d’approvisionnement normal des pharmacies pour l’accès à nos concitoyens ; et la garantie que les stocks seront suffisants.
Concernant les pénuries qui inquiètent tout particulièrement, la ministre de la Santé et de l’Accès aux soins se veut rassurante : « les pénuries sont une réalité mais des mesures ont été mises en œuvre pour garantir qu’il y ait des stocks sur certains produits ». Elle souligne également que phénomènes ne sont pas cantonnés à notre territoire mais se produisent également à l’échelle européenne et mondiale.
Budget : « Les budgets sociaux doivent participer à la santé budgétaire et économique de notre pays »
Enfin, notre vice-présidente est questionnée sur les économies demandées à tous par le Premier ministre. Elle assure que « les budgets sociaux doivent participer à la santé budgétaire et économique de notre pays » mais des besoins restent tout de même présents, elle cite par exemple :
Il nous faut développer l’accès aux soins, il nous faut protéger les hôpitaux, développer des politiques notamment dans les soins palliatifs, la santé mentale qui font partie de nos priorités.
Quant à l’avenir, Geneviève Darrieussecq fixe un cap :
Les économies demandées sont des économies structurelles importantes mais dans les années à venir, nous aurons besoin d’imaginer la transformation de notre système de santé, déjà à l’œuvre mais qui doit se poursuivre de manière plus cadencée.
En conclusion, elle rappelle son objectif : « Mon sujet c’est de protéger les plus fragiles ».