Jean-Louis Bourlanges : "Assez d'indifférence, assez de complaisance, assez de lâcheté, l'Arménie doit vivre !"
Jean-Louis Bourlanges, Président de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée nationale, est intervenu en séance de Questions au Gouvernement ce mardi 3 octobre afin d'alerter le gouvernement sur la situation du Haut-Karabakh. Revoir son intervention.
Madame la Présidente, Madame la Première Ministre, Madame la Ministre, mes chers collègues,
Le nettoyage ethnique du Haut-Karabagh et ses dizaines de milliers de victimes n’est que le premier acte d’une tragédie qui, si les appels de la France ne sont pas entendus, en comportera deux autres :
la destruction à l’instigation de la Russie, de la démocratie libérale arménienne, et la remise en cause de la souveraineté et de l’intégrité territoriale d’une Arménie prise en tenaille par les adeptes du panturquisme.
Il faut agir. Je vous pose, Madame, trois questions pour agir :
Première question : Le gouvernement est-il prêt à saisir à nouveau le Conseil de sécurité sur les dispositions à prendre pour assurer la protection des minorités arméniennes demeurées au Haut-Karabakh ainsi que pour protéger et garantir l’intégrité territoriale et la souveraineté de la République de l’Arménie ? La question des sanctions doit être légitimement posée.
Deuxième question : au-delà de l’aide humanitaire d’urgence dont nous avons pris l’initiative, le gouvernement n’estime-t-il pas nécessaire de mettre en place, au niveau de l’Union européenne, un véritable plan Marshall de réinstallation et de réintégration des réfugiés afin d’offrir un avenir à ceux qui ont tout perdu et de faire baisser en Arménie même une tension susceptible d’emporter la démocratie ?
Troisième question : que comptez-vous faire pour aider militairement l’Arménie à se défendre ? Entendez-vous répondre rapidement à sa demande d’armes ? L’Union européenne a jusqu’à présent refusé à l’Arménie la facilité européenne pour la paix, ce refus peut-il enfin être levé ?
L’honneur de l’Europe est engagé dans cette tragédie. Si nous oublions Erevan, nous oublions ce que nous sommes et ce que nous devons rester.
Assez d’indifférence, assez de complaisance, assez de lâcheté : l’Arménie doit vivre !