Jean-Louis Bourlanges : "Comment ne pas voir que c'est la survie de l'Arménie qui se joue aujourd'hui ?"
Jean-Louis Bourlanges, Président de la Commission des Affaires européennes à l'Assemblée nationale, est intervenu en séquence de Questions aux Gouvernement pour appeler à la solidarité avec l'Arménie. Revoir son intervention.
Le 30 novembre dernier, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité la résolution visant à sanctionner l'Azerbaïdjan et à exiger le retrait de ses forces du territoire arménien.
La France a le devoir d'exercer toute sa solidarité à l'égard de l'Arménie.
Elle le doit pour des raisons historiques, compte tenu des épreuves terribles subies par ce peuple.
Elle le doit pour des raisons morales, car ce qui est en cause, c'est le principe de nationalité.
Elle le doit aussi pour des raisons géopolitiques, vis à vis d'un peuple qui est enclavé, isolé, perdu au milieu d'un environnement hostile.
Je voudrais, dans cet esprit, vous poser deux questions.
Premièrement, le Gouvernement partage-t-il les craintes qui sont celles des Arméniens sur les risques d'une relance imminente de la guerre par l'Azerbaïdjan ? Les gesticulations diplomatiques récentes de ce pays, en particulier le refus de participer au sommet européen prévu à Bruxelles et surtout le blocage pendant plusieurs heures du couloir de Lachin, c'est-à-dire la remise en cause de l'unité territoriale de l'Arménie, ne sont-ils pas de fort mauvais augure ?
Deuxième question comment le Gouvernement français entend-il contribuer aujourd'hui à la préservation des droits et de l'identité culturelle, voire au maintien dans les lieux et à la survie physique des populations arméniennes du Haut-Karabagh ?
Quels efforts déploie-t-il pour mettre en place les garanties internationales qui sont nécessaires pour assurer cette survie ?
Comment ne pas voir que l'identité d'un peuple et la survie d'une nation déjà tragiquement éprouvée par l'histoire qui se joue aujourd'hui ?