Le Livre Blanc des Démocrates pour la Planète

- Tout d’abord, pouvez-vous présenter les Démocrates pour la Planète ?  

Notre association est née d’une initiative collective lancée durant l’Université de rentrée du Mouvement Démocrate en septembre 2019, car nous avions la conviction que l’écologie, le grand sujet du siècle, ne devait pas devenir une question mal comprise, mais au contraire une question centrale pour nous tous. Nous souhaitons rassembler les adhérents, élus et sympathisants Démocrates et Centristes engagés sur les enjeux environnementaux avec l’objectif de les porter au Centre, en valorisant notamment l’action des élus locaux. Nous sommes aujourd'hui dans une phase de positionnement fort sur nos territoires. 

- Quel rôle y avez-vous ? 

J’ai été élu Président des Démocrates pour la Planète par mes collègues pour notre première année de structuration. Je travaille avec un comité composé de quatorze personnes venant de toute la France et l'Europe dont la mission est d'organiser notre action pour les prochaines années. Nous avons également commencé à travailler avec plusieurs députés et nous devrions aboutir dans les prochains mois à une équipe efficace pour être force de propositions.  

- Que représente ce Livre blanc pour Démocrates pour la Planète ? Un aboutissement, la formalisation concrète de vos idées et propositions, le début d’un nouveau cycle ?

Lors des élections municipales, nous avions fait un premier document. Avec ce nouveau Livre blanc, nous franchissons une nouvelle étape avec un résultat plus mature, plus structuré et tourné vers l'action pour nos territoires. 

Nous formalisons des préconisations pour les élections départementales et régionales, mais nous allons plus loin. Construit autour des Objectifs de Développement Durable de l'Agenda 2030, et en lien étroit avec la feuille de route de la France, notre livre propose une démarche de conviction pour enrichir les projets, apporter un fil conducteur aux politiques des futurs élus et définir cette nouvelle logique qui doit dicter les politiques publiques. 

Nous avons cherché à prendre en considération la réalité des territoires, de notre histoire, des métiers et des réformes. Pour aller encore plus loin, nous proposons de formaliser les engagements des acteurs de nos territoires au travers d'une Charte d'engagement. Les signatures des candidats seront valorisées durant la campagne.

Ce travail a été réalisé grâce au concours de nombreux militants, et particulièrement de Florence Wijsbroek, Danièle Noël, Elise Pupier et Jean-Williams Semeraro auxquels je tiens à rendre un hommage appuyé.

- Quels sont les principales urgences à traiter ?  

L'éducation de nos enfants, la formation tout au long de la vie, la lutte contre les inégalités (par exemple des travailleurs pauvres), les problématiques liées au climat, la biodiversité, le traitement des déchets, notre façon de vivre et de consommer... toutes ces thématiques ont leur priorité et devront être prises en compte dans leur globalité, mais également dans leur complémentarité.

En tant que Démocrates pour la Planète, nous avons donc choisi de nous positionner dans cette approche holistique des urgences, mais aussi du développement de nos territoires, à travers l'innovation et le développement futur. Nous nous basons sur ce que l'Homme sait faire de mieux : créer. Il faut à la fois traiter tous les leviers qui ont un impact et surtout mettre en place les outils de mesure et de contrôle. 

Avec notre philosophie humaniste et démocrate, nous voulons impliquer tout le monde, faire le lien entre les femmes et les hommes, entre les territoires urbains et ruraux, nos élus, nos politiques pour que demain on puisse améliorer notre qualité de vie collectivement. L'objectif est de permettre à nos enfants de vivre longtemps et heureux.

- Comment faire comprendre aux citoyens l’importance de la protection de la biodiversité ?  

Nous sommes dans une période charnière, où tout est encore possible malgré l'urgence. C'est maintenant que nous devons agir. À l'automne, deux grands événements auront lieu : Le Congrès mondial de la Nature et la 15e réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15), qui permettront à la France et aux acteurs internationaux d’établir nos stratégies et nos plans d'action pour protéger et restaurer les écosystèmes d’ici à 2050.

En parallèle, il parait indispensable de continuer à sensibiliser le grand public. Cette action passe par une communication claire pour mobiliser la prise de conscience, mais également par l'évaluation de l'impact de nos actions.

La France dispose d'outils et de moyens. Notre pays peut également s'appuyer sur l'innovation comme la technologie Blockchain pour améliorer la transparence de tous les acteurs, notamment sur la finance et l'industrie.

Pour communiquer de manière claire sur l'importance de laisser une place à la biodiversité, il n'y a rien de plus simple que l'illustration. Trois exemples sur son rôle économique et social :

- Les pêcheurs comprennent très vite l'intérêt des réserves naturelles en mer quand ils voient les populations de poissons se reconstituer et ainsi pérenniser leurs activités.

- Les zones humides, véritables écosystèmes pour de nombreuses espèces animales et végétales, sont des éponges qui permettent de temporiser les inondations et leurs suppressions ont eu des conséquences terribles sur le territoire avec les catastrophes que nous connaissons.

- La biodiversité est un bien précieux pour notre santé. La nature recèle des découvertes que l'Homme ne pourrait pas créer seul. Les molécules issues de la nature sont souvent essentielles dans la fabrication de médicaments et l’élaboration de nouveaux traitements.

- Comment impliquer les futures générations dès leur plus jeune âge dans ces combats pour la planète ? 

Marches pour le Climat, initiatives citoyennes pour une consommation Zéro Déchet, explosion du marché de seconde main… Globalement les jeunes générations ont très bien intégré la nécessité de revoir notre modèle de consommation pour réduire notre impact sur la planète en appliquant par exemple des solutions locales. Ils donnent même parfois le sentiment que la décision politique est bien en retard dans le processus.  

Il reste un travail colossal de sensibilisation et de formation de toutes les autres générations et particulièrement des élus. Il y a encore trop de discours publics qui caricaturent ou déforment la logique de développement durable. 

Le changement se fera sur deux bases : d’une part, les consommateurs ont un poids crucial pour changer les logiques de consommation. D’autre part, les politiques doivent imposer un cadre strict et sans concession sur le social et l’environnement dans lequel chacun sera capable d’innover.

- La solution viendra-t-elle de l’Europe ?

L'Europe est un échelon du dialogue entre les pays qui nous permet d'articuler nos politiques, mais également de trouver une cohérence dans nos actions. Chaque pays dispose d'atouts et de faiblesses et dans le dialogue mené, notamment pour la réduction des gaz à effet de serre, il convient de s'appuyer sur les points forts de chacun. Nos modes de production, notre alimentation et notre mobilité différant d'un pays à l'autre, une politique qui s'appliquerait uniformément à tous les pays ne pourrait se concevoir. C'est la mise en commun de nos atouts qui nous permettra d'obtenir des résultats.

Notre pays se doit de devenir une locomotive qui entraîne les autres pays européens dans cette nouvelle dynamique. La valeur de l'exemple est importante dans ce cadre et il ne fait nul doute, qu'une Europe vertueuse entraînera également dans cette dynamique les grands blocs de la planète. Démocrates pour la planète en tant que vecteur des valeurs de la France et également de celles de l'Europe jouera un rôle, nous l'espérons, dans la construction et le débat qui a été lancé sur l'Avenir européen.

- Êtes-vous optimiste quant à ce changement de paradigme qui doit survenir dans nos sociétés ? 

Le changement de paradigme est toujours une démarche difficile à mettre en œuvre car elle remet en cause des équilibres économiques, politiques et sociaux propres à chaque pays. Lors d'un changement de cet ordre, une partie de la population peut se retrouver perdante ou en tout cas déclassée ; il est donc impératif d'assurer une transition qui inclue tout le monde.

Plus globalement, puisque l’Humanité constitue une communauté de destins, ce changement de paradigme doit s’appliquer à tous les pays. Nous partageons par exemple avec l'ensemble de la communauté internationale la crise sanitaire que nous traversons actuellement. Cette crise, nous a permis d'établir un dialogue entre États, de débattre et de mutualiser nos forces dans la recherche afin de lutter ensemble contre cette pandémie. C'est à ce niveau que peut se situer l'optimisme. Nous avons été capables de nous mobiliser pour lutter contre la maladie, nous devrions être également capables de nous mobiliser encore davantage pour lutter ensemble contre le changement climatique et pour la préservation de l'environnement et la biodiversité. Là encore, le débat et l'information doivent être au centre du dialogue.

Les Français, les Européens et de nombreux pays du monde sont prêts, à condition que chacun trouve sa place. L'opinion publique attend une implication sans faille des décideurs politiques. 

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