Légiférer sur la ménopause par Delphine Lingemann
par Delphine Lingemann
À travers une proposition de loi, Delphine Lingemann, députée du Puy-de-Dôme souhaite améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause et à accompagner les femmes durant cette période de leur vie. Elle nous explique sa démarche dans notre billet d'humeur du jour.
La ménopause : « Une prise en charge insuffisante »
Je suis partie d’un constat d’une prise en charge insuffisante de la ménopause. Étape inévitable dans la vie de toutes les femmes, la ménopause n'est pas une maladie, mais a néanmoins des conséquences significatives sur la santé de la plupart des femmes en raison des changements hormonaux associés à cette phase.
Des symptômes omniprésents qui impactent la qualité de vie
Selon l’Inserm, 87 % des femmes de 50 à 65 ans sont affectées par au moins un symptôme de la ménopause, en plus de l’arrêt des règles, même si ce constat est variable dans la durée et selon chaque femme.
Parmi ces symptômes figurent les bouffées vaso-motrices ou bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les pertes de sommeil et la fatigue liée, une irritabilité, des troubles génito-urinaires, notamment une sécheresse vulvovaginale et un syndrome génito-urinaire de la ménopause, des douleurs articulaires, une prise de poids, une baisse de libido, des pertes de mémoire...
Ces symptômes entraînent souvent des effets négatifs sur le bien-être physique, émotionnel, mental et social des femmes durant cette période, affectant leur vie personnelle et professionnelle.
Un impact méconnu sur la santé des femmes
La ménopause a également d’autres conséquences sur la santé des femmes, plus silencieuses et plus dangereuses à long terme en favorisant notamment les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité chez les femmes, et le développement de l’ostéoporose, 2 à 3 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme, en raison de la ménopause.
Aujourd’hui, si la ménopause est un sujet de santé publique qui concerne directement 14 millions de femmes, elle demeure encore trop peu abordée et prise en compte dans le parcours de santé des femmes.
Vers une meilleure information et prise en charge
Différentes enquêtes mettent en évidence les lacunes dans la prise en charge des symptômes de la ménopause. Ainsi, selon l’INSERM, la moitié des femmes interrogées considère ainsi qu’elles sont mal informées.
La présente proposition de loi que j’ai déposé a donc pour objet de combler ces lacunes. Elle vise, d’une part, à améliorer la sensibilisation sur la ménopause à l’école, mais aussi dans le milieu professionnel. Elle entend, d’autre part, renforcer la prévention en créant un examen de santé spécifique dédié à la ménopause entre 40 et 45 ans tout en incluant la ménopause dans les rendez-vous de bilan prévention aux âges clés.
Enfin, elle crée un arrêt de travail gynécologique à titre expérimental.
Delphine Lingemann