Marc Fesneau : "Il faut avancer sur l'harmonisation"

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, répond aux questions du journal Le Populaire du Centre à l'occasion d'un déplacement en Haute-Vienne.

Le Populaire du Centre : Avant de parler d'Europe, une question d'enjeu local : Limoges a-t-elle une chance d'accueillir une cinquième école vétérinaire publique ?

Marc Fesneau : J'ai pris un engagement auprès d'Alain Rousset de regarder sérieusement ce dossier. D'abord parce que c'est toujours intéressant de regarder un dossier porté par des collectivités, et l'idée de lutter contre les déserts vétérinaires, en créant une école proche des zones d'élevage, mérite qu'on s'y attarde.

Nous avons pris l'engagement de former 75 % de vétérinaires en plus d'ici 2030 et nous pourrons y arriver avec les cinq écoles actuellement ouvertes (quatre publiques et une privée). Sur ce projet, il y a plusieurs questions qui se posent. D'abord, quel coût d'investissement ? Ensuite, est-ce que ça permet de répondre à la désertification ? Et trois, quelle est la temporalité du projet ? Le rapport que j'avais demandé doit répondre à ses questions, d'ici dix à douze jours. Avec la loi d'orientation, j'ai par ailleurs donné droit à un stage long en sixième année dans les territoires.

(...)

Parlons d'Europe, puisque c'est l'objet de votre visite. Pourquoi cette campagne est-elle plus difficile qu'en 2019 ?

Les campagnes européennes sont plutôt toujours difficiles, et ce pour tous les partis. On a du mal à mobiliser les électeurs. Les sujets européens, que ce soit les vaccins, l'agriculture, l'industrie, les médicaments, sont des sujets importants pour la France.

Si j'arbore fièrement le drapeau européen à côté du drapeau français, c'est parce que je pense que nous ne résoudrons pas tous les problèmes tout seul.

La souveraineté européenne est-elle un leurre ?

S'il n'y avait pas l'Europe, il n'y aurait pas de vaccin, pas de plan de relance, pas d'Airbus et Poutine aurait gagné en Ukraine. Si on veut produire de l'énergie, avoir des champions du solaire, c'est au niveau de l'Europe que ça se construit.

L'intérêt européen se conjugue aux intérêts français. Mais il faut aussi avancer sur l'harmonisation.

Justement, le processus d'adhésion de l'Ukraine pose cette question, notamment dans le domaine agricole. L'agriculture doit-elle être sortie d'un éventuel accord ?

Il faut qu'on soit vigilant sur le sujet agricole. Pas question que cette arrivée fasse concurrence à autres pays. Il faut que les standards, notamment de production, soient les mêmes. La PAC n'est pas là pour aider des exploitations de 50.000 hectares.

Qu'elle soit dans l'UE ou non, nous devons coopérer avec l'Ukraine pour qu'elle retrouve ses débouchés traditionnels sur les marchés mondiaux, pas pour nous concurrencer sur nos marchés européens.

En Limousin, terre d'élevage, les accords avec le Mercosur sont redoutés. Où en est-on ?

La France, notamment par mon intermédiaire, s'y est toujours opposée. Ce sont des discussions lancées il y a vingt ans mais il s'est passé deux-trois choses depuis.

On ne peut pas accepter des accords commerciaux qui s'opposent aux autres accords internationaux, notamment ceux sur le climat.

On ne peut pas non plus accepter des accords avec des pays qui n'ont pas tout à fait les mêmes standards et dont les produits seraient en concurrence frontale avec les nôtres. Aujourd'hui, en l'état actuel de sa rédaction, cet accord n'est pas acceptable.

(...)

La France peut-elle rester une des premières puissances agricoles mondiales ?

C'est tout l'enjeu de la dernière loi : donner à l'agriculture les armes et préserver notre compétitivité en la matière. Après, il y a deux sujets. Un, le potentiel de production risque d'être entamé par le dérèglement climatique. C'est un élément central. Et il faut s'armer pour cela. Le deuxième sujet, c'est l'émergence du Brésil ou d'autres et nous avons besoin d'une politique de compétitivité pour maintenir nos parts de marché.

 

🗞 Retrouvez l'entretien complet dans Le Populaire du Centre

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