Marina Ferrari : « Notre pays, fidèle à ses valeurs, doit plus que jamais défendre une idée de la France et de l'Europe »
Ce mercredi 9 avril 2025, la députée de Savoie, Marina Ferrari, a interrogé le gouvernement sur les droits de douane et la guerre commerciale menée par les Etats-Unis.
Ma question s'adresse à Éric Lombard, ministre de l'Économie et des finances.
Monsieur le ministre, depuis ce matin, les droits de douane imposés par les Etats-Unis sont entrés en vigueur, provoquant de nouvelles secousses sur les marchés internationaux, comme la bourse de Paris qui a ouvert en baisse à -2,78%.
La mise en œuvre de droits supplémentaires sur les produits européens, faisant craindre un risque inflationniste, s'est également accompagnée d'une mesure exorbitante de plus de 104% sur les produits chinois, faisant peser non seulement un risque d'escalade, mais également un fort risque déflationniste du fait du repli sur nos marchés des produits européens et asiatiques. Les observateurs économiques et organisations professionnelles, tels le Medef, craignent à présent une phase de récession. Le Premier ministre anticipe d'ailleurs une baisse de 0,5 point de PIB par rapport aux prévisions de croissance prévues pour 2025.
Après la réunion du Conseil national de l'industrie hier, vous recevez cet après-midi les représentants des milieux économiques. Certains appellent à, je cite, « doper notre économie » en réduisant drastiquement nos dépenses publiques à défaut de pouvoir envisager un plan de soutien massif à l'économie. Nous attendons par ailleurs les contre-mesures commerciales de l'Union européenne portant sur un large éventail de produits américains.
Alors que les Etats-Unis annoncent déjà préparer d'autres mesures d'augmentation des droits de douane, notamment sur les produits pharmaceutiques, il nous faut bien évidemment répondre de manière ciblée et proportionnée en évitant d'affaiblir certaines filières, mais aussi en ne négligeant pas les services - secteur volontairement épargné par le moment par le président Trump.
Pouvez-vous nous indiquer à date, monsieur le ministre, quelles sont les pistes de réponse qui sont privilégiées par l'Union européenne ? Au niveau national, envisagez-vous de convoquer une conférence économique et sociale comme demandé par plusieurs organisations syndicales, puis de revenir vers nous, la représentation nationale, pour mettre en discussion des solutions visant à donner à notre économie des marges de manœuvre ?
Si dans un langage que je qualifierais de fleuri, le président Trump rappelle qu'il sait ce qu'il fait, il ne fait plus de doute aujourd'hui, comme le dit l'économiste Eric Dor, qu'il a entamé une véritable opération « d'asservissement de ses partenaires », allant même jusqu'à s'ingérer dans nos relations inter-entreprises. Notre pays, monsieur le ministre, fidèle à ses valeurs, doit plus que jamais défendre une idée de la France et de l'Europe.