Marc Fesneau : « Mais la droite et le centre, ça n'est pas la même chose ! »

Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-Public-Sénat-M6, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, a abordé de nombreux sujets d’actualité : l’affaire des violences à Notre-Dame de Bétharram, la situation parlementaire, la réforme des retraites, ou encore la place du centre dans le paysage politique. Il a défendu une approche pragmatique et républicaine, appelant à la responsabilité face aux défis actuels.

Affaire de Bétharram : « Une polémique répugnante »

Marc Fesneau a tenu à rappeler que, dans l'affaire des abus sexuels de Notre-Dame de Bétharram, la priorité devait rester la reconnaissance des victimes, et non une instrumentalisation politique.

Les victimes ne nourrissent pas de polémique autour de François Bayrou, elles veulent être reconnues dans leur statut de victime [...] et accusent le système.

Il regrette que certains cherchent à exploiter cette affaire à des fins partisanes, notamment la France Insoumise qui, pour notre premier vice-président, propage une « polémique répugnante » qui dirait que le Premier ministre aurait couvert les faits quand il était ministre de l'Éducation nationale dans les années 90.

Selon lui, la chronologie des faits doit être rappelée avec rigueur :

Sur les violences sexuelles, la question apparaît en 1998. Il [François Bayrou] n'est plus ministre. Il y a un fait en 1996, et une inspection est menée alors qu'il est ministre, concluant qu’il n’y a pas d'autres faits.

Pour le président du groupe Les Démocrates, l’enjeu principal est de lever l’omerta qui a trop longtemps entouré ces affaires et d’améliorer la réponse judiciaire en augmentant les moyens alloués comme a pu l'annoncer François Bayrou samedi.

Parlement : « On est obligés d'être en mode de coopération républicaine »

Interrogé sur la situation parlementaire et la menace d’une prochaine motion de censure qui serait déposée par le Parti socialiste sur le fondement de l'article 49-2 de la Constitution, Marc Fesneau met en garde contre les conséquences d’un tel vote dans un contexte politique instable. Pour lui, il ne faut pas se satisfaire du seul parcours budgétaire presque terminé :

Il ne faut pas nous raconter la littérature ou la messe, comme disait ma grand-mère, sur le sujet de « c’est fait, maintenant qu'on a voté le budget, on s'en lave les mains et on peut re-provoquer du chaos ».

Il critique une opposition qui, selon lui, joue avec le feu en cherchant à provoquer une crise institutionnelle alors qu'il n'y a pas de « majorité dans cette Assemblée, avec un moment aussi volcanique que celui-là ».

J'appelle chacun à la responsabilité.

Notre premier vice-président défend l’idée d’une coopération entre les forces politiques, rappelant que François Bayrou lui-même a initié le dialogue avec les différentes forces politiques qui a pu apporter de la stabilité au pays. Ainsi, il parle d'une « coopération républicaine, où l'intérêt général dans notre coopérative, c'est la France. »

Et le travail des parlementaires ne s'arrêtent pas là : comme Marc Fesneau l'affirme : 

La séquence du budget était une priorité, mais je pense que ce n'est pas la seule.

Société : « L'excuse de minorité ne peut pas être une excuse »

Alors que l'actualité des dernières semaines a été marquée par de nombreux faits de violence, l'invité du Grand Jury alerte sur ce phénomène, notamment chez les plus jeunes.

Il y a des phénomènes de plus en plus violents chez des jeunes, une absence absolue de conscience et d'empathie.

Pour lui, le cadre législatif actuel ne répond plus aux réalités de la société contemporaine et doit évoluer afin de faire face à cette « dérive ». Et pour cela, il souhaite agir sur le volet de la répression et soutient ainsi la proposition de loi en cours d'examen par le Sénat après avoir été adoptée par l'Assemblée nationale qui souhaite restaurer l'autorité de la justice à l'égard des mineurs délinquants et de leurs parents.

Les enfants de 1945 ne sont pas ceux de 2025. Le monde a changé.

Dans ce contexte, il met aussi en garde contre certaines dérives médiatiques, notamment la polémique autour des tests salivaires à l’Assemblée nationale proposés dans le cadre de l'émission Envoyé Spécial sur la drogue.

Je suis absolument d'accord avec les expressions de la présidente de l'Assemblée nationale : Madame Lucet, quoi qu'elle soit, n'a pas aller à l'Assemblée nationale avec des tests salivaires.

Politique : « La droite et le centre, ce n'est pas la même chose ! »

Enfin, sur les prochaines échéances politiques, Marc Fesneau insiste sur l’importance d’un centre indépendant et différencié. Sur le plateau, il critique une vision qui voudrait réduire l’espace centriste à un simple allié des Républicains alors qu'une course à leur présidence acharnée se profile.

C'est très bien qu'il y ait un parti de la droite, c'est très bien qu'il y ait un parti de gauche. Et puis pardon, mais il y a des gens du centre !

Il rappelle que le MoDem et le centre ont un rôle à part entière dans le paysage politique français, celui de force de médiation entre les blocs traditionnels.

Nous n'avons pas fait ce chemin depuis 30 ans pour qu'on vienne nous expliquer que la droite et le centre, c'est la même chose.

Notre premier vice-président défend donc un positionnement autonome pour notre mouvement, affirmant que le « dépassement » ne doit pas signifier la « disparition », qu'importe le courant. Un message qui résonne particulièrement alors que le débat sur les stratégies en vue de 2027 commencent à émerger.

Moi, j'ai toujours regretté qu'on dise le dépassement, c'est la disparition. Il y a besoin d'une droite. Il y a besoin d'une gauche. Et il y a besoin d'un centre qui peut éventuellement les faire se parler.

Avant la clôture de l'entretien, Marc Fesneau a donné son opinion sur les critiques faites à l'Europe, et notamment de la part des États-Unis, en clamant que nous n'avions pas « de leçon de démocratie à recevoir de qui que ce soit » et a appelé à un renforcement général de l'Union.

Je pense qu'on a besoin aussi de renforcer l'Europe parce que si on ne s'affirme pas, y compris le fait qu'il y a des alliés, on va avoir un grand problème devant nous.

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