Marc Fesneau : "Nous sommes le pays qui fait le plus d’efforts de réduction des gaz à effet de serre"
Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, et Vice-Président du Mouvement Démocrate, était l’invité ce dimanche 26 février dans l’émission Le Grand Jury de LCI, RTL et le Figaro. Revoir son entretien.
Agriculture : "Travailler à des systèmes agricoles qui soient plus résilients"
Face aux dérèglements climatiques, et plus récemment à la sécheresse hivernale que l’hexagone subit, l’agriculture et ses exploitations se doivent de s’adapter. En ce sens, le Gouvernement et le Ministre de l’Agriculture continuent d’œuvrer afin d’anticiper et de préparer au mieux l’agriculture de demain.
Mais ces changements "ne se font pas à coups d’interdictions sans solutions" comme le souligne notre Vice-président :
Personne ne dit qu’il n’y a pas d’urgence climatique. Simplement, la transition industrielle, agricole et autre nécessite des transitions. Nous sommes le pays qui fait le plus d’efforts en termes de réduction des gaz à effet de serre !
Dans cette démarche de transition agricole, "chacun doit faire sa part d’effort : c’est valable pour les Français, pour les industries, pour les agriculteurs", indique Marc Fesneau.
Pour les Français, cela passe par une démarche de sobriété quant à l’économie d’eau par exemple. En ce qui concerne les industriels, le ministre estime que nous avons « besoin de leur envoyer des messages, que nous avons besoin de travailler sur des sujets qui leur permettent de se préparer et de faire de la planification pour la transition écologique ».
Enfin, les pratiques agricoles doivent évoluer pour répondre aux exigences climatiques tout comme la demande de ses consommateurs. Ces évolutions peuvent venir de la science, "le progrès de l’Humanité est le produit d’avancées scientifiques". Il souligne les avancées déjà faites avec par exemple la réduction de 20 à 30% du besoin d’eau du maïs grâce à la sélection variétale.
Marc Fesneau insiste sur l’utilisation de tous les outils qui peuvent être à notre disposition pour améliorer notre agriculture et la préparer aux défis auxquels nous devrons faire face, car "si on se prive de tous les moyens, nous arriverons à une absence d’agriculture en France et en Europe, et des produits qui viennent de l’extérieur avec toutes les techniques que l’on ne veut pas".
Inflation : "L’acte de consommation n’est pas anodin, c’est une part de notre souveraineté"
En 2022, l’inflation en France s’élevait à 5,2%. Un chiffre élevé, mais comme le fait remarquer notre Vice-Président :
Nous sommes dans un pays où, en particulier grâce à l’État, l’inflation est la plus faible ; ce qui ne veut pas dire qu’elle ne touche pas nos concitoyens qui la perçoivent différemment !
Les efforts doivent se poursuivre pour permettre à nos concitoyens de faire face à cette hausse des prix, et le Gouvernement continue d’agir : après le chèque inflation, le blocage des prix de l’essence, ou l’encadrement des prix de l’énergie, un « panier anti-inflation » sera proposé aux Français dans très peu de temps. Il leur permettra d’avoir, sur une période donnée, des prix bloqués garantis.
Plus généralement, Marc Fesneau note que chacun peut faire sa part d’effort, en portant sa responsabilité et garantir des prix accessibles aux Français. Il vise notamment les distributeurs qui devront modifier leur stratégie, qu’il accuse :
À force de dire que le meilleur prix c’est le prix le plus bas, on a dégradé la chaîne de valeur. Et cette course effrénée au prix le plus bas, c’est une course effrénée à la perte de souveraineté alimentaire.
Europe : "Si on a encore une agriculture puissante, c’est grâce à l’Union européenne"
Pour notre Ministre de l’Agriculture, "tout le monde doit faire sa part". Une remarque qui ciblera l’Europe, pour laquelle Marc Fesneau insistera sur les bénéfices qu'elle a pu apporter :
Si on a encore une agriculture encore puissante, c’est grâce à l’Union européenne. C’est parce qu’on a eu une politique agricole commune !
Après l’interdiction au niveau européen de la néonicotinoïde, un insecticide, les agriculteurs ont dû s’y adapter sans qu’aucune solution alternative ne leur soit proposée. Notre Vice-Président le souligne ainsi : « L’interdiction de la molécule ne doit pas se heurter à une absence de solution ».
Et cette solution pourrait venir de l’Union européenne, car Marc Fesneau « souhaite qu’on coordonne les programmes de recherche, d’innovation avec les inquiétudes qu’on entend sur certaines molécules. Le problème c’est qu’on n’arrive pas à les coordonner ».
Un grand travail reste donc à mener en termes de coordination, de développement des projets et d’accompagnement des agriculteurs dans ces évolutions de pratiques.