Marc Fesneau : « Personne n'en sortira vainqueur si Michel Barnier tombe »
Invité ce matin sur Sud Radio par Jean-Jacques Bourdin, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l’Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, a abordé les enjeux cruciaux du jour : le vote des motions de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. Il a notamment mis en garde contre les conséquences d'une chute du gouvernement, tout en soulignant les faiblesses des propositions des oppositions.
Motions de censure : « Une alliance des contraires sans vision »
Pour Marc Fesneau, le débat ne se limite pas à la simple question de maintenir ou non Michel Barnier à Matignon. « Ce n'est pas juste ‘on renverse ou on ne renverse pas un gouvernement’, c'est une situation encore plus difficile et encore plus chaotique », a-t-il affirmé, avant de pointer du doigt les rôles troubles de certains partis d’opposition.
Il accuse notamment LFI et le RN d’entretenir une dynamique visant à « aller le plus loin possible dans le chaos gouvernemental et parlementaire » pour justifier leur propre dessein : la démission du président de la République et l’organisation d’une élection présidentielle avant l’échéance de 2027.
Marine Le Pen a complètement changé de pied ces dernières semaines, sans doute pas complètement délié d’ailleurs de certains réquisitoires judiciaires.
Cette situation, où les extrêmes se font écho, fait, selon lui, obstacle aux urgences concrètes pour les Français :
Pas de loi d'orientation agricole, pas de mesures fiscales, pas de mesures pour les retraités agricoles… tout ça parce que les petits jeux politiciens l'ont emporté.
Notre premier vice-président regrette également l’absence d’alternative politique des promoteurs de la censure. « Cette alliance des contraires, elle ne propose rien d'autre que de renverser un gouvernement. Vous faites tomber un gouvernement, mais vous le faites tomber dans le vide », a-t-il martelé.
Et après ? « Une coalition responsable pour avancer »
Marc Fesneau s'est projeté dans l’éventualité d’une adoption d’une des motions de censure ce soir, qu’il considère comme un signal de faiblesse pour la France. « Si ce soir nous n'avons plus de gouvernement, ça nous affaiblit au niveau européen, ça nous affaiblit au niveau mondial », a-t-il averti, tout en écartant les scénarios catastrophes :
La pluie de sauterelles ne va pas s'abattre sur la France.
Il a cependant appelé à bâtir une coalition entre les forces républicaines, en insistant sur l’importance du compromis.
En France, on croit toujours que le compromis, c'est la compromission. Je ne demande pas aux socialistes de renoncer à ce qu'ils sont, mais je leur demande de ne pas me demander la même chose.
Quant à la possibilité de nommer François Bayrou à Matignon en cas de crise gouvernementale, notre premier vice-président a jugé cette hypothèse « sérieuse et une bonne solution », mettant en avant la capacité de dialogue de notre président grâce à « son histoire, son parcours, ses relations avec les uns et les autres ».
Marc Fesneau a conclu en appelant à la raison lors du vote des motions de censure. Selon lui, la priorité reste de répondre aux attentes des Français :
À la fin, ce n'est pas simplement je renverse ou pas un gouvernement. C'est : qu'est-ce que je fais pour les Français ?
Une interrogation cruciale, alors que l’Assemblée nationale s’apprête à vivre une journée décisive.