Patrick Mignola : "On a besoin d'une refondation démocratique dans notre pays"

Conseil national de la refondation : "On a besoin d'une refondation démocratique"

Au lendemain de crises importantes et d'une guerre aux portes de l'Europe, Patrick Mignola insiste sur l'importance de reconstruire notre pays. Le Conseil national de la refondation souhaité par le Président de la République est donc "une heureuse initiative" pour rassembler les politiques, les acteurs économiques, syndicaux et territoriaux.

Il rappelle que le MoDem est depuis toujours favorable à ce que les représentants de la démocratie locale et des corps intermédiaires participent aux discussions et aux actions politiques. Cette initiative est d'autant plus importante que "la démocratie est malade" :

On doit tous prendre notre part de responsabilité sur les 30 dernières années. Les Maires ont été élus avec seulement 30 à 35% de participation électorale, les conseillers départementaux et régionaux à peu près aussi peu, et même seulement 70% à l'élection Présidentielle. Ca veut dire qu'on a besoin d'une refondation démocratique dans notre pays. 

Si la création du Conseil national de la refondation est positive, le Président du Groupe MoDem insiste sur la nécessité d'autres mesures de rénovation, dont notamment la proportionnelle, "pour que chacun sache que quand il va voter, son idée sera représentée à l'Assemblée nationale", afin que le débat politique puisse retrouver une forme de sérénité face à la violence actuelle :

Qu'une société considère que quand vous ne pensez pas la même chose que moi, votre pensée est légitime quand même et ne doit pas nécessairement provoquer de conflit. On a une campagne atone mais beaucoup de violence dans le débat publique. On n'admet plus que l'autre puisse avoir à un avis différent de soi.

Réforme des retraites : "Comment protèger le modèle social français ?"

Concernant le projet de réforme des retraites, mis au premier plan depuis l'élection présidentielle, Patrick Mignola rappelle que le but premier de cette réforme est la sauvegarde du système de retraite par répartition et la mise en place de nouveaux progrès sociaux dans la lignée de ce qui avait été mis en place par le Conseil national de la Résistance :

Cette réforme doit ainsi être d'abord pensée par des progrès sociaux : Que fait-on en matière de carrières longues ? de la pénibilité ? de formation professionnelle pour aller vers des métiers moins pénibles au long de sa vie ?

Le sujet de l'âge de départ, agité comme un repoussoir notamment par les oppositions comme la NUPES, n'est pas le point crucial de la réforme. Le Député de Savoie rappelle que comme l'a souligné le Président de la République Emmanuel Macron et la Première Ministre Elisabeth Borne, "Il n'y a pas de totem de l'âge"

Patrick Mignola précise que le sujet principal est d'abord de "décider des progrès sociaux à faire ensemble", et que celui de l'âge interviendra donc dans un second temps pour financer ces progrès nouveaux :

À partir de là on déterminera le bon âge. Ne faisons pas d'obsessions sur l'âge et regardons les protections individuelles. Une bonne protection sociale au 21ème siècle, c'est une protection qui s'adapte aux situations de chacun.