Tribune : « L’Europe doit prendre sa défense en main, sans dépendance étrangère »

Europe

Retrouvez dans Libération ce mercredi 5 mars 2025, la tribune initiée par notre député européen Christophe Grudler et Urmas Paet, signée par toute la délégation L'Europe ensemble - dont nos députés européens Marie-Pierre Vedrenne, Sandro Gozi et Laurence Farreng - et plusieurs députés européens d'autres groupes politiques.

Lire la tribune sur le site de Libération

L’Union européenne est à un tournant. Les Etats-Unis réorientent leurs priorités, la Russie consacre 10 % de son PIB à la défense, et l’Europe se rend compte qu’elle doit faire davantage pour sa propre sécurité. Face aux nouvelles menaces, nous n’avons plus le luxe de l’attentisme. Nous devons investir massivement dans notre défense européenne.

Depuis plusieurs années, l’Union européenne a amorcé un changement. Sous l’impulsion du commissaire Thierry Breton, des initiatives comme Asap ou Edirpa ont été mises en place pour accélérer la production et l’achat de matériel militaire en Europe. Aujourd’hui, nous savons le nouveau commissaire Andrius Kubilius pleinement mobilisé.

Mais se réarmer, ce n’est pas seulement acheter plus d’armes. C’est s’assurer que nous contrôlons celles que nous possédons. Une armée qui dépend d’équipements étrangers prend le risque de se voir refuser leur utilisation en cas de crise. L’histoire récente nous le rappelle : la Colombie a voulu acheter des avions Gripen suédois, mais les Etats-Unis menacent de bloquer la vente parce que ces avions contiennent des composants américains. Plus près de nous, l’Allemagne a voulu livrer des munitions à l’Ukraine, mais la Suisse en a bloqué le transfert.

Des armes conçues et produites dans l’Union européenne

Si nous voulons une défense européenne forte, nous devons garantir que chaque euro investi serve à équiper nos armées avec des armes conçues et produites dans l’Union européenne. L’achat d’armements hors d’Europe doit être limité à des circonstances très exceptionnelles (par exemple, en cas de pénurie de production). Nos industries européennes savent fabriquer des avions de combat, des chars, des satellites, des missiles et des systèmes de défense performants. Il y a de la place dans chaque pays d’Europe pour développer des compétences et des capacités de production dans l’industrie de la défense. Ce qu’il manque, c’est une volonté politique claire et assumée : investir pour produire et acheter européen. Ce week-end, des dirigeants européens et des alliés se sont réunis pour discuter de l’avenir de notre sécurité collective. Ils ont acté la nécessité d’augmenter les budgets de défense en Europe. Mais dépenser plus ne suffit pas : encore faut-il que cet argent garantisse notre autonomie stratégique.

La présidente Ursula von der Leyen a évoqué un effort budgétaire de 800 milliards d’euros pour réarmer l’Union européenne. C’est un bon signal. Mais cet argent doit être investi en Europe, pour l’Europe. Il doit renforcer nos propres industries, nos propres infrastructures, nos propres technologies, et non être utilisé pour acheter des équipements qui nous rendent dépendants. Nous n’avons plus le choix. Soit nous devenons une puissance capable de se défendre seule, soit nous restons un marché sous dépendance étrangère. Jeudi, les dirigeants européens devront choisir. L’heure n’est plus aux demi-mesures. La défense n’est pas une variable budgétaire, c’est un choix stratégique, un enjeu vital pour notre avenir et celui de nos enfants.

Signataires : Christophe Grudler Député européen (France), coordinateur pour la Commission de l’industrie au Parlement européen Urmas Paet Député européen (Estonie), ancien ministre des affaires étrangères d’Estonie Engin Eroglu (Allemagne, Renew Europe) Yvan Verougstraete (Belgique, Renew Europe) Hilde Vautmans (Belgique, Renew Europe) Elio Di Rupo (Belgique, Socialistes et Démocrates) Radan Kanev (Bulgarie, Parti populaire européen) Mika Aaltola (Finlande, Parti populaire européen) Merja Kyllönen (Finlande, Groupe de la Gauche) Marina Kaljurand (Estonie, Socialistes et Démocrates) Tomáš Zdechovskyý (Tchéquie, Parti populaire européen) Markéta Gregorová (Tchéquie, Verts /Alliance Libre Européenne) Matej Tonin (Slovénie, Parti populaire européen) Klára Dobrev (Hongrie, Socialistes et Démocrates) Csaba Molnár (Hongrie, Parti populaire européen) Reinier van Lanschot(Pays-Bas, Verts /Alliance Libre Européenne) Rihards Kols (Lettonie, Conservateurs et réformistes européens) Stine Bosse (Danemark, Renew Europe) Charles Gorens (Luxembourg, Renew Europe) Valérie Hayer (France, Renew Europe) Marie-Pierre Vedrenne (France, Renew Europe) Nathalie Loiseau (France, Renew Europe) Bernard Guetta (France, Renew Europe), Sandro Gozi (France, Renew Europe) Fabienne Keller (France, Renew Europe) Laurence Farreng (France, Renew Europe) Valérie Devaux (France, Renew Europe) Pascal Canfin (France, Renew Europe) Gilles Boyer (France, Renew Europe) Grégory Allione (France, Renew Europe) Stéphanie Yon-Courtin (France, Renew Europe), Thomas Pellerin-Carlin (France, Socialistes et Démocrates), Christophe Gomart (France, Parti Populaire Européen) François Kalfon (France, Socialistes et Démocrates) Geadis Geadi (Chypre, Conservateurs et réformistes européens) Veronika Cifrová Ostrihoñová (Slovaquie, Renew Europe) Martin Hojsík (Slovaquie, Renew Europe) Ľubica Karvasová (Slovaquie, Renew Europe) Michal Wiezik (Slovaquie, Renew Europe) Lucia Yar (Slovaquie, Renew Europe) Francisco Assis (Portugal, Socialistes et Démocrates) Marta Wcislo (Pologne, Parti populaire européen).

Lire la tribune sur le site de Libération

Thématiques associées

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par