Crise du coronavirus - Lettre de François Bayrou aux adhérents et sympathisants du Mouvement Démocrate
Retrouvez ci-dessous la lettre de François Bayrou adressée aux adhérents et sympathisants du Mouvement Démocrate.
Madame, Monsieur, chers amis adhérents et sympathisants du MoDem,
Nous sommes entrés dans des temps bouleversants.
L’obligation de confinement s’impose à tous, dans le but de ralentir la propagation du virus.
Ne nous trompons pas : sans percée scientifique ou thérapeutique, cette période de confinement risque de durer. Nous en sommes tous conscients.
Et nous voyons bien les conséquences : le choc économique risque d’être considérable, avec le contrecoup que l’on devine sur notre niveau de vie collectif et sur les finances publiques.
Mais l’enjeu de santé, l’enjeu sanitaire doit passer avant toute autre considération. C’est la santé du pays, bien sûr, qui importe, d’autant plus que ce sont les plus fragiles, les plus âgés, ou les déjà malades qui sont le plus exposés.
C’est pourquoi nous sommes solidaires des décisions prises. Et, comme citoyens, nous voulons en prendre notre part.
Je sais que nombre d’entre nous vivent avec difficulté cette obligation d’isolement. Je veux leur dire que je pense à eux. Je sais combien la solitude pèse. Et je me dis qu’un mouvement comme le nôtre peut aider à rompre quelque peu un tel isolement.
Nous vous ferons des propositions en conséquence. Et nous sommes prêts à relayer vos idées sur ce thème. Vous pouvez nous les faire parvenir en écrivant à l’adresse :
J’ai en tout cas l’intention de rester en contact direct avec vous, adhérents et sympathisants de notre mouvement, et cela le plus fréquemment possible.
Mais au-delà de cette période de crise, et quelle que soit la façon dont nous en sortirons, il faut que nous en soyons conscients : notre monde aura profondément changé, plus rien ne sera comme avant !
Nous aurons découvert ou redécouvert que nous sommes des sociétés fragiles. Nous aurons découvert ou redécouvert que, comme êtres humains, nous sommes exposés à des pandémies qu’on croyait maîtrisées ou révolues. Nous aurons découvert ou redécouvert que notre dépendance à d’autres zones de production dans le monde est un facteur d’inquiétude dès l’instant que quelque chose se dérègle dans le grand mécanisme d’horlogerie des échanges mondiaux.
Et nous retrouverons ainsi des thèmes que nous avons portés dans le débat national sur notre indépendance. Le « produire en France », « produire en Europe », l’indispensable souveraineté européenne, aussi bien en termes sanitaires ou économiques, que politiques, tout cela apparaîtra comme un sujet largement partagé.
Mais au-delà de cette évidence, bien des fondamentaux vont se trouver réinterrogés. Quel est l’essentiel, dans un temps et une société comme les nôtres ? Comment devons-nous être reliés les uns aux autres ? Que cherchons-nous ensemble ? Et comment pour ces temps nouveaux, la démocratie doit-elle être proposée et organisée ?
Vous reconnaîtrez aisément dans les prémices de cette réflexion des approches bien ancrées dans nos convictions et qui ont inspiré nos combats.
Courage à tous ! Restons solidaires et unis !
Je vous dis mon indéfectible amitié.
François Bayrou