"Au chaos des extrêmes, j'oppose la voie de la raison et de la vérité"

François Bayrou a mis en garde, mardi sur BFMTV, contre "le malheur" auquel conduit le vote extrémiste et proposé "la seule voie du redressement : celle de la raison et de la vérité".

Jean Jacques Bourdin - Vous publiez De la vérité en politique aux éditions Plon. Nous allons essayer de dire la vérité en politique ce matin François Bayrou. Première question toute simple, est-ce que vous ne trouvez pas qu'il existe en France aujourd'hui un climat détestable ?

François Bayrou - C'est un climat d'affrontement, de division et de violence qui monte. Nous n'avons pas fini de le voir.

Nous n'avons pas fini ?

Non. Je crois que l'année qui vient, les circonstances dans lesquelles nous sommes en feront une année où nous verrons monter les affrontements et les violences pour plusieurs raisons. La première est la principale, c'est qu'il y a vingt ans que l'on raconte aux Français des histoires à dormir debout, que l'on multiplie les illusions et les fausses promesses...

Il y a même trente ans. Mais vous y avez participé, François Bayrou. Vous le reconnaissez ?

Non.

Un homme que vous admirez qui a dit la vérité aux Français, c'est Raymond Barre.

Oui, et Mendès-France avant lui.

Et Mendès-France avant lui.

Voilà, et j'étais avec Barre, et j'ai mené ce combat. Je ne suis jamais entré dans ces promesses mirobolantes.

Vous avez participé à des gouvernements qui ont fait des promesses mirobolantes.

J'ai participé, par exemple, au gouvernement Juppé en 1995. C'est un gouvernement qui a essayé, notamment sur les retraites et sur les régimes spéciaux de dire la vérité aux Français. Il n'a pas pu maintenir le cap jusqu'au bout.

Je fais juste une parenthèse, il faut revenir sur ces régimes spéciaux concernant les retraites ?

Il y aura un besoin de réforme des retraites. Nous devons reprendre la question à la base. Nous devons aller plus loin encore, parce que je suis persuadé que nous devrons bâtir un nouveau régime des retraites, en prenant le temps qu'il faut s'il le faut. Tous ceux qui nous racontaient que la réforme des retraites était faite, on voit aujourd'hui que, évidemment, ce n'est pas le cas. Donc, la nécessité d'une réforme est devant nous et pas derrière nous. Mais ce n'est qu'un des chapitres. Les Français vivent un scénario cauchemardesque. A chaque élection, les deux partis principaux viennent leur expliquer que « tout ira bien Madame la Marquise ». C'est-à-dire qu'il suffit qu'on les porte au pouvoir, qu'on les maintienne pour les uns ou qu'on les installe pour les autres au pouvoir, et alors tout à coup la situation du pays va s'améliorer parce que ce sont eux qui, en ayant tous les leviers du pouvoir entre les mains, vont changer les choses. Et ils multiplient les assurances, et ils promettent des augmentations, des créations de poste à chaque fois.

Cela veut dire que ni la gauche ni la droite n'ont de solutions à proposer aux Français aujourd'hui ?

Premièrement, les solutions existent. Nous allons en dire un mot.

Nous allons y revenir.

Deuxièmement, il y a en effet dans cette surenchère des deux partis qui exercent ensemble le monopole du pouvoir en France un ferment de décomposition de la politique parce que nos institutions font que chaque élection est une tromperie. Et les gens y croient.

Chaque élection est une tromperie ?

Depuis vingt ans en tout cas, oui.

Parce que vous n'avez pas été élu ?

Pas du tout. Cette question n'est pas à la hauteur de ce que nous sommes en train de dire. Il ne s'agit pas de moi. Il s'agit du peuple français et de la France, de la situation de notre pays, de l'Europe probablement aussi. Donc, nous avons au sein de notre démocratie française un élément de décomposition qui est que, à chaque période électorale, les électeurs sont abusés et ils le savent.

Les électeurs sont trompés par les responsables politiques ?

Oui Monsieur. Les électeurs sont trompés par les candidats qui se présentent devant eux en leur dorant la pilule, en leur expliquant qu'il suffit de mettre le bon bulletin et qu'ils verront tout à coup leurs rêves se réaliser. Autrefois, j'avais employé à propos de Jacques Chirac l'expression « promesses mirobolantes ». Et puis nous venons de le voir dans les élections actuelles. François Hollande promettait pour 2013 une croissance de 1,7%, et Nicolas Sarkozy promettait une croissance de 2%. On aura zéro. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas pris les décisions, nous n'avons pas fait la réorganisation du pays qui s'impose pour que toutes les capacités françaises soient à même de s'exprimer. Maintenant, nous ne pouvons pas poursuivre dans cette espèce de perpétuelle illusion dans laquelle on entraîne les peuples. Mais je le répète, les solutions existent.

J'imagine les auditeurs et les téléspectateurs qui vous écoutent. Ils se disent : « Oui mais François Bayrou a toujours fait le mauvais choix ». En 2007, il aurait dû choisir et en 2012 il aurait dû ne pas choisir. Il a fait l'inverse. Oui ou non ?

Non, pas du tout. Je crois au contraire que, lorsque, dans un deuxième tour, dans une situation du pays tragique, vous êtes obligé de vous prononcer, vous le faites. Au fond, c'est votre responsabilité, et c'est ce que j'ai fait.

Vous ne regrettez rien ?

Je ne regrette jamais, je ne suis pas une girouette qui tourne aux quatre vents. Nous étions en train de le dire, vous avez débuté l'interview par cette question. Un pays qui est en voie d'explosion, de division...

En voie d'explosion ?

Oui, d'explosion. La société française explose, la démocratie française est en voie de profonde désintégration. Nous le voyons tous les jours. C'est un chemin qui avait été choisi à mon avis à tort par Nicolas Sarkozy. Il se trompait en divisant le pays et je l'ai dit. Aujourd'hui la situation est au contraire du côté de la désillusion des Français qui se sont entendus multiplier les assurances et ces assurances-là étaient évidemment insoutenables dans la réalité.

Quelques mots sur ce qu'il s'est passé dans l'Oise. Hier matin j'avais Harlem Désir, je lui disais qu'il y a forcément des électeurs de gauche qui ont voté pour le Front National. Il me disait « Non, non, non ». Y en a-t-il ?

45%. C'est dans l'étude qui a été divulguée hier, paraît-il, au bureau politique du Parti Socialiste.

45% des nouveaux électeurs du candidat Front National au second tour viennent de la gauche ?

En tout cas, 45% des électeurs de gauche sont allés dans ce sens-là.

Cela vous surprend ?

Non, c'est absolument clair aux yeux de tous. Le constat d'échec que les Français prononcent, c'est un constat d'échec des deux forces politiques qui ont gouverné la France depuis des années. Et c'est un constat d'échec de la pratique politique. Si nous ne changeons pas ces pratiques, vous aurez des accidents. Vous aurez des poussées extrémistes, qui d'ailleurs ne déboucheront sur rien. Parce qu'il n'y a pas le moindre espoir derrière les extrêmes, l'extrême-droite ou l'extrême-gauche, sauf de détérioration de la situation qui peut aller jusqu'au chaos. Là est le risque.

Le Front National est en train de capter la colère selon vous ?

Oui, je pense qu'il en capte une grande partie, mais l'extrême-gauche peut en capter une partie aussi.

Vous les renvoyez dos à dos ?

En tout cas, les solutions qu'ils proposent tous les deux sont très proches. Au fond, ce qu'ils disent tous les deux, entre les lignes pour les uns, explicitement pour les autres, c'est que tout cela est de la faute de l'Europe, qu'il faut sortir de l'Euro et refaire une monnaie française qui sera beaucoup plus faible et que nous pourrons dévaluer. Je dis que là, il y a le malheur du pays. Parce que, quand vous avez un pays qui est endetté, jusqu'au chiffre pyramidal de 2.000 milliards, ce pays-là, s'il choisit la dérive d'une monnaie qui s'effondre, il va être saigné aux quatre veines. Et quand un pays est saigné aux quatre veines, nous le voyons bien à Chypre, ce ne sont pas les riches qui payent.

Cela veut dire que nous allons perdre tous nos dépôts bancaires ?

Je ne dis même pas cela. Je dis que ce sont les faibles qui paient, ce sont les pauvres qui sont mis en difficulté, plus que ceux qui ont les moyens de se protéger.

Quelques mots sur l'actualité puis nous parlerons de vos solutions. Le mariage pour tous, François Hollande doit-il retirer le projet de loi ?

Il doit réfléchir à ce qui est en train de se passer. J'ai regardé comme vous la manifestation dimanche. Je vais vous faire un aveu : je n'aurais pas cru qu'il y aurait autant de monde. Pour moi, le succès de la manifestation de dimanche pour ses organisateurs est plus important que le succès du 13 janvier. Parce que c'est une manifestation dont on ne parlait pas ou beaucoup moins dans les médias et qui a cependant mobilisé des centaines et des centaines de milliers de personnes.

Alors doit-il retirer le projet de loi ?

Non, je ne pense pas qu'il le fera.

Mais est-ce qu'il doit le faire ?

Non, je pense même que ce serait une déstabilisation qu'il le fasse. Le projet de loi qui a été adopté à l'Assemblée Nationale va maintenant venir au Sénat. S'il y a un moment où le Sénat doit jouer son rôle, qui est un rôle de plus grande réflexion et de prise en compte de ce qu'il se passe dans le pays, c'est là. Je pense que l'examen du texte au Sénat va être un moment très important et je pense que beaucoup de ceux qui se sont exprimés dimanche se disaient « Au fond, ce n'est pas fini, il y a aussi le Sénat. »

Le Sénat cela veut dire qu'on garde le projet de loi et que l'on modifie quelques articles ?

On garde le projet de loi et on essaie de prendre en compte ce que disent ceux qui ne comprennent pas ou n'acceptent pas.

C'est ce que doit dire François Hollande jeudi soir ?

Oui, je pense que c'est ce qu'il doit dire.

Nous allons revenir sur cette intervention du Président de la République. Nicolas Sarkozy mis en examen, « injuste et infondé », dit-il.

C'est son expression, il a le droit de s'exprimer comme cela.

Est-ce que le juge a sali la France, comme le dit Henri Guaino ?

Vous voyez que vous êtes passé de l'un à l'autre et c'est très intéressant. On a le droit, lorsqu'on est l'objet d'une décision judiciaire, il y a en a eu beaucoup, Dominique de Villepin, Cahuzac...

Il n'y a pas eu de décision de justice concernant Cahuzac, il y a eu ouverture d'enquête.

Lorsqu'on est l'objet d'une décision de justice, on a le droit de dire que l'on n'est pas d'accord, de clamer son innocence, et on a le droit de faire un recours. Parce que notre système judiciaire est construit de telle sorte qu'il y a toujours un autre juge pour corriger éventuellement le premier. C'est ce qu'il va se passer devant la chambre d'instruction de la Cour d'Appel de Bordeaux. Il ne va pas falloir attendre plus de quelques semaines pour que nous ayons la réponse à cette question.
Mais toute autre chose est de mettre en cause personnellement les magistrats en les accusant d'avoir sali la justice, manqué d'impartialité, sali le pays etc. Cela, c'est une chose extrêmement grave dans le climat que nous évoquions.

C'est irresponsable de la part de Henri Guaino ?

Laissez-moi choisir mes mots. Je dis qu'une démocratie repose en particulier sur sa justice. Une démocratie, c'est quoi ? C'est le pluralisme dans la représentation, que toutes les opinions puissent se faire entendre, en France nous ne l'avons pas. Une presse libre, heureusement nous l'avons, y compris avec des sites qui font parfois apparaître des informations qui autrement n'existaient pas ou des radios comme la vôtre où les électeurs peuvent s'exprimer. Et c'est une justice indépendante, pour que la justice ait la faculté de pouvoir affronter les puissants s'il le faut. Après, il y a des jugements. Une mise en examen ce n'est pas un renvoi en correctionnelle, c'est une étape ultérieure, et ce n'est pas un jugement. Donc on a le droit de se défendre. Mais on ne peut pas faire du juge désigné la cible des contestations politiques alors qu'il était, jusque là en tout cas, regardé comme un homme tout à fait respectable.

François Hollande au plus bas dans les sondages, est-il en train de rater son début de son quinquennat ?

En tout cas il est devant une exigence qui pour l'instant n'a pas été remplie.

C'est-à-dire que pour l'instant il ne remplit pas son rôle ?

Je vais le dire avec mes mots.

Vous n'aimez pas beaucoup les miens !

Si. Je viens à votre micro parce que j'aime beaucoup les vôtres. Mais j'aime autant faire les réponses si vous faites les questions.

Allez-y. Est-ce qu'il remplit son rôle ?

Il y a eu une campagne électorale du parti socialiste et de François Hollande, qui a même quelquefois accentué la campagne du Parti Socialiste, dont le projet économique ne correspondait pas à la réalité du pays et à la dégradation profonde du pays. On a fait comme si changer les gouvernants allait résoudre les problèmes du pays. Vous vous souvenez qu'à votre micro, assez souvent, j'ai dit que ce n'était pas vrai, que le mal français était beaucoup plus profond. Quel est le mal français ? Cela va nous amener vers les solutions. Il est que nous n'arrivons plus à produire les ressources et les emplois qui sont indispensable pour notre modèle de services publics et social. Nous n'y arrivons plus. Nous ne produisons plus assez pour que notre modèle soit financé. Cela, c'est le mal français. Pourquoi ? Parce que tous ceux qui signent des contrats de travail, tous ceux qui ont la responsabilité des entreprises, tous ceux qui sont des chercheurs, des créateurs, des innovateurs dans notre pays ne sont pas soutenus mais paralysés. Donc, pour les solutions, il y a deux choses à faire. La première c'est de mettre toutes les forces du pays au service de ceux qui sont dans la tranchée en première ligne, qui créent des emplois, des richesses, des produits nouveaux.

Donc les PME ?

Les PME, les chercheurs, les chefs d'entreprise, les artisans... Tous ceux qui se coltinent, pardonnez-moi l'expression, la difficulté des temps.

La difficulté du quotidien.

Voilà. Ceux-là, nous devons les soutenir. Nous devons leur donner des garanties pour le futur. Nous devons leur permettre de gagner de l'argent parce que moi j'aime bien que quelqu'un qui crée des emplois et des richesses gagne de l'argent. Nous devons leur permettre d'avoir des règles qui soient compréhensibles. L'autre soir, chez Ruquier, j'ai montré le Code du travail français par rapport au Code du travail suisse. Les Suisses n'ont pas de chômage, donc nous devrions un peu regarder vers eux. Le Code du travail suisse pèse 190 grammes, le Code du travail français pèse plus de kilos et fait plus de 2.000 pages. Comment voulez-vous que nous nous y retrouvions ? Et nous devons leur donner des garanties, il faut que tout cela soit stable dans l'avenir. Cela ne coûte pas un centime ce que je suis en train de dire. C'est simplement que ceux qui se trouvent en première ligne se sentent aidés et pas freinés. Et la deuxième chose que nous devons faire c'est une moralisation de la vie publique. Cela ne peut pas continuer comme cela avec ces questions jamais tranchées sur le cumul des mandats, sur le fait qu'il y a trois grandes forces du pays, la force du Front National, nous voyons que cela existe dans les urnes, la force de l'extrême-gauche et la force du centre, qui ne sont pas représentées à l'Assemblée. Vous trouvez cela normal ? Si vous additionnez les scores de Marine Le Pen ou de son père, de l'extrême gauche et les mien, sur les trois dernières élections présidentielles, cela fait près de 40% des voix à chaque fois. C'est normal que nous ne soyons pas représentés à l'Assemblée ?

Donc vous demandez la proportionnelle ?

Donc je demande une représentation juste et je demande qu'il y ait des règles. Par exemple je propose que nous baissions le nombre de députés et de sénateurs. Pour montrer au pays que le haut fait un effort quand il demande au terrain de faire le même. Tout cela ce sont des solutions qui ne coûtent rien, qui permettent même d'économiser de l'argent. Ce que nous attendons de François Hollande, jeudi en particulier...

Qu'est-ce que vous attendez jeudi ?

J'attends qu'il fasse son travail de Président de la République. C'est-à-dire qu'il synthétise une vision pour l'avenir du pays qui le mobilise au lieu de le démobiliser et que l'on y voit clair sur l'avenir du pays. Après on se prononcera pour ou contre.

« Je suis prêt à aider le pays », c'est ce que vous avez dit. Qu'est-ce que ça veut dire ?

Non, pas du tout. Je vous donne cette réponse. C'est une question qu'un journaliste me pose. Il me dit « Vous voulez rentrer au gouvernement ». Ma réponse est « non », que ce soit clair.

Aujourd'hui vous dites : « Je ne veux pas entrer au gouvernement » ?

Je vous l'ai dit et ce n'est pas la peine que je me répète.

Si le Président vous appelle et vous propose le poste de Premier Ministre...

Laissez-moi aller jusqu'au bout du ma phrase. Pourquoi je ne veux pas entrer au gouvernement ? Parce que je n'ai jamais accepté d'entrer dans un gouvernement dont je n'approuvais pas l'orientation. Le jour où se mettra en place en France la politique que je souhaite et que j'attends, la seule possible, quel que soit le bord, centre-gauche, centre-droit, centre, réformiste, ce jour-là je serai prêt à aider modestement à la place qui sera la mienne. C'est cette réponse que vous avez isolée.

Elle a été isolée, moi je l'ai reprise. Mais vous ne dites pas catégoriquement « Non, je ne participerai à aucun gouvernement de François Hollande ? »

Je viens de vous dire les choses comme elles sont.

S'il y a, de la part de François Hollande, une autre politique à mettre en place, vous pourrez participer ?

Avec des « si », on mettrait Paris en bouteille, disait une vieille chanson. Donc, oubliez cela. Acceptez de me croire si je vous dis que je n'ai aucune préoccupation personnelle, de carrière. Il se trouve que j'ai eu la chance d'avoir une vie politique formidable et que je l'ai encore. Vous m'invitez, j'écris des livres, je parle aux Français. Je n'ai aucune préoccupation de cet ordre, d'avoir des places ou des galons, cela ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est que nous mettions un terme au désespoir des gens avec des choses concrètes, pratiques et mobilisatrices. Cela c'est intéressant. Le jour où nous faisons cela, et j'y participe de toutes mes forces, le jour où la France écarte les démons qui sont les siens, qui l'égarent depuis des années et qu'elle choisit un chemin qui sera solide et courageux, ce jour-là, chacun devra prendre sa place. Pour l'instant, c'est là où nous en sommes. Hésitation du pays, colère du pays, rage du pays parce que la direction n'est pas affirmée.

Je reçois la lettre d'information du Mouvement Démocrate

Engagez-vous, soyez volontaires

A nos côtés, vous serez un acteur de nos combats pour les Français, pour la France et pour l'Europe.

Chaque engagement compte !

Votre adhésion / votre don

Valeur :

Coût réel :

20 €

6,80 €

50 €

17 €

100 €

34 €

Autres montants

Qu'est ce que la déclaration fiscale sur les dons ?
Filtrer par