"Je me présente pour être au second tour et l’emporter au second tour !"
Invité sur le plateau de BFM TV et RMC, François Bayrou a souligné qu'il était candidat "pour remporter l'élection présidentielle" et qu'il ne fera "pas d'accord préalable, pas d'engagement d'aucune sorte et avec quiconque" avant le second tour, mercredi 30 novembre.
"Je me présente pour être au 2nd tour et l'emporter au 2nd tour", a déclaré le député béarnais, s'insurgeant "contre l'idée que les observateurs essayent d'introduire selon laquelle, au fond, ce serait joué" avec un duel final Hollande-Sarkozy. Pressé de dire s'il exprimerait un choix au soir du 22 avril s'il n'était pas qualifié, François Bayrou a redit "oui". "Mais le but de mon engagement est d'être au deuxième tour et de n'être pris dans aucun engagement d'aucune sorte avant le deuxième tour".
"Si vous êtes dans ce genre d'accord préalable, ça se sent et vous ne pouvez pas aller dans cette élection", a poursuivi le candidat du Centre. La présidentielle, "ce n'est pas une élection de compromis, mais une élection de franchise: vous allez devant les Français avec ce que vous avez de plus fort, de plus dense, de plus durci", a plaidé l'élu des Pyrénées-atlantiques.
"Aucune des deux solutions qu'on essaie de nous vendre à longueur d'antenne ne peut répondre aux problèmes du pays", "les plus graves que la France ait rencontrés depuis la Libération", a-t-il affirmé.
Relevant qu'à la fois François Hollande et Alain Juppé étaient disposés à travailler avec lui, il a commenté: "ça signifie" qu'ils "sentent bien qu'ils ne vont pas pouvoir gouverner le pays avec la majorité qu'ils représentent". Pour "échapper à cet enlisement, il faut élire un président qui porte en lui une majorité différente", a estimé le dirigeant centriste.
"Deux partis se sont succédés au pouvoir depuis trente ans. Les deux ont une part majeure de responsabilité dans l'effondrement du pays". "Ces deux sensibilités - des hommes de bon aloi et responsables - il faudra bien qu'elles acceptent de dépasser les divisions, comme en temps de guerre", car "nous sommes dans un temps de guerre économique", a t-il déclaré.
"Reconnaissons la citoyenneté locale aux étrangers en règle depuis plus de 10 ans"
François Bayrou a réaffirmé sa volonté que soit reconnue la "citoyenneté locale" pour les étrangers non communautaires. "Lorsqu'une personne est en France, en règle depuis plus de 10 ans, qu'elle paye ses impôts, elle a le droit de dire quelque chose sur la collectivité locale à laquelle elle appartient", a t-il estimé.
"Si vous êtes Bulgare, et que vous êtes en France depuis six mois, vous avez le droit de vote aux élections locales", a observé le candidat centriste, "alors qu'un Marocain en France depuis vingt ans n'a pas le droit de participer au choix des élus municipaux". "Nous pouvons y ajouter un facteur de réciprocité, ce serait tout à fait possible, mais dans tous les cas il est normal que cette citoyenneté locale soit reconnue", a-t-il conclu.