Marc Fesneau : "La souveraineté alimentaire est un élément stratégique et géopolitique !"
Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, et Vice-Président du Mouvement Démocrate, était l’invité ce vendredi 24 février de France 2 dans Les 4V. Revoir son interview.
Ukraine : "Vladimir Poutine a fait de l’alimentation une arme de pression"
Un an après le début de l’invasion russe sur le territoire ukrainien, Marc Fesneau a été questionné concernant l’impact du conflit sur l’agriculture :
La guerre en Ukraine nous a montré que la souveraineté alimentaire en Europe n'était pas un acquis.
Cette situation, initiée par la stratégie offensive construite par Vladimir Poutine autour de l’énergie et de l’alimentation, à "remis au cœur de l’actualité le fait que la souveraineté alimentaire était un élément stratégique et géopolitique", indique notre Vice-Président.
Une souveraineté que le gouvernement cherche à retrouver, en replaçant la France au centre du marché mondial où elle était le deuxième exportateur mondial il y a 20 ans.
Agriculture : "Il faut donner envie aux jeunes !"
À l’heure où le départ en retraite de près de 150 000 agriculteurs est attendu d’ici 10 ans, un renouvellement majeur est à anticiper dans le secteur. Le Ministre annonce ainsi qu’un texte de loi est en cours d’écriture pour préparer et aider cette nouvelle génération autour de plusieurs axes.
Tout d’abord, il s’agira de continuer d’agir sur la rémunération comme cela avait pu être fait grâce aux lois Egalim, donner des perspectives et accompagner les agriculteurs pour améliorer l'image du métier. Comme l’affirme Marc Fesneau : "Plus nous dirons à quel point cette profession a du sens, plus elle pourra donner envie !"
La profession souffre d’un mal-être : en France, un exploitant agricole se donne la mort tous les deux jours. Notre Vice-Président constate :
Le grand sujet du mal-être des agriculteurs, c'est que la parole se libère. La pudeur du monde agricole fait qu'on ne dit rien avant de commettre l'impensable.
Face à cette situation, le ministère continue de se mobiliser pour repérer les exploitants en difficulté et leur apporter une aide, comme la cellule à l’échelle départementale qui continue de se déployer sur l’ensemble du territoire.
C’est une action commune, aux côtés d’acteurs du secteur tels que la Mutualité Sociale Agricole, les chambres d’agriculture ou encore les responsables syndicaux, qui permettra d’aider pleinement les agriculteurs : "Il faut que tous les maillons de la chaine soient en vigilance".
Exploitation agricole : « L’interdiction sans la solution, c’est la perte de souveraineté »
Après avoir battu un record historique de 32 jours sans véritable pluie cette semaine dans l’hexagone, "la situation est inquiétante, nous devons anticiper", reconnaît le ministre. La question de l’eau étant centrale dans l’exploitation agricole, Marc Fesneau tient à rappeler :
On dit que l’agriculture s’accapare l’eau, mais pourquoi prend-elle de l’eau ? Ce n’est pas pour elle, c’est pour nous nourrir !
Interrogé sur les moyens possibles aujourd’hui de rétention d’eau, notre Vice-Président affirme que nous avons besoin d’ouvrages tels que les méga-bassines, très controversées. Il justifie l’utilisation de ces réserves car "c’est une assurance contre la sécheresse et pour la production", tout en rappelant la nécessité de faire évoluer les pratiques.
En fin d’interview, Marc Fesneau est revenu sur la réglementation appliquée concernant les pesticides, et dernièrement l’interdiction des néonicotinoïdes dont la France est le seul pays au monde à tous les interdire. Il affirme que "l'interdiction sans solution signifie la perte de souveraineté pour la France. Le sujet, c'est la recherche et l'innovation pour trouver des solutions".