Maud Gatel : "Permettre à ces personnes qui travaillent d'accéder à un certain nombre de droits"
Maud Gatel, Députée de Paris et Secrétaire générale du MoDem, était invitée sur franceinfo pour expliquer la démarche autour de la tribune transpartisane pour la régularisation des travailleurs sans-papiers de métiers en tension. Revoir son intervention.
Maud Gatel, vous avez signé cette tribune, vous êtes les nouveaux frondeurs ?
Alors, qu'est-ce qu'elle dit cette tribune ? Finalement, elle part de situations que nous rencontrons quotidiennement dans nos permanences pour essayer de travailler ensemble à des propositions évoquées à l'instant par Daïc Audouit :
Permettre justement à ces personnes qui travaillent d'accéder à un certain nombre de droits.
Et c'est bien cela que dit la tribune, et moi, je me réjouis qu'on puisse ainsi partir des problématiques qu'on rencontre quotidiennement dans nos permanences pour travailler ensemble à un certain nombre de solutions.
Mais est-ce que quand même le fait que ça soit signé par des gens de gauche, vous envoyez un signal à Gérald Darmanin, qui pense que pour avoir une majorité pour voter ce texte, il faut avoir les voix des LR, et donc, il faut ne pas avoir cette régularisation des sans-papiers dans le texte. Et là, vous dites en fait à Gérald Darmanin, on a une majorité alternative avec la gauche pour pouvoir voter ce texte ?
Mais vous savez, le texte tel qu'il est proposé aujourd'hui contient en son article 3 un certain nombre de propositions justement autour de la régularisation par le travail.
Alors vous avez raison, on a beaucoup entendu d'autres types de propositions, mais revenons-en au texte, revenons-en à la philosophie initiale qui est un texte équilibré pour améliorer notre système d'accueil et être plus ferme envers ceux qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire.
Olivier Véran dit qu'il n'y a pas de problème dans la majorité, qu'on est tous derrière le volet social, vous êtes rassurée ?
C'est bien ça, l'équilibre du texte. C'est à la fois permettre à ceux qui ont vocation à s'intégrer dans notre pays, parce qu'ils ont démontré leur capacité à s'intégrer, notamment par le travail, de pouvoir rester sur le territoire et en même temps, de renforcer un certain nombre de dispositifs actuels dans un système qui ne fonctionne pas pour être plus ferme envers celles et ceux qui n'ont pas vocation à rester sur notre territoire.
Alors Maud Gatel, vous êtes sur le fond, sur la forme, vous savez bien que signer avec des gens de la Nupes - pas les Insoumis on le rappelle - c'est un signal politique qui est très fort. Il paraît qu'Emmanuel Macron ne l'a guère apprécié. D'autres voix dans la majorité disent que vous êtes trop naïfs parce qu'en fait, vous espérez que les gens de gauche, au final, signent le projet de loi, mais qu'ils ne le feront pas. Qu'est-ce que vous leur répondez ?
D'abord, je voudrais rappeler que cette initiative, elle émane de Pascal Brice, le président de la Fédération des Acteurs de la Solidarité, qui a contacté un certain nombre d'entre nous qui avaient vraiment envie d'avancer sur cette question sur la régularisation par le travail. Moi, j'ai rencontré des gens qui étaient sincères dans leur engagement.
Donc bientôt il y aura un débat parlementaire sur cette question et je ne doute pas qu'on puisse arriver, avec toutes celles et ceux qui sont sincères dans leur démarche, à faire avancer les droits pour pour celles et ceux qui aujourd'hui travaillent dans les métiers essentiels dont nous avons besoin et et qui aujourd'hui n'accèdent pas l'ensemble de leurs droits.