Démocrate Hebdo : Transition écologique avec Yolaine de Courson et Jimmy Pahun
Mardi 15 mars, notre Démocrate Hebdo était consacré à la transition écologique. Depuis longtemps, le Mouvement Démocrate défend une écologie humaniste, soucieuse de préserver une bonne qualité de vie pour l’homme, dans la nature. Yolaine de Courson, députée de la 4e circonscription de la Côte d’or et Jimmy Pahun, député de la 2e circonscription du Morbihan ont répondu aux questions de Maxime Bizzarri, membre des Démocrates pour la Planète et des Jeunes Démocrates, ainsi qu’à celles des adhérents.
La transition écologique nous oblige à repenser nos modes de vie, nos habitudes. Mais pas dans un sens punitif. Au sens d’une obligation morale, d’un devoir envers les êtres vivants, dont l’homme fait partie. Yolaine de Courson le souligne : L’humanisme ne consiste pas à placer l’homme au centre de tout, mais à imaginer le monde comme une trame, dont l’homme est l’un des fils, le fil responsable. Aussi a-t-elle œuvré, pendant sa mandature, pour des actions utiles, pleines de sens, comme le chèque « bien manger », dont elle avait d’ailleurs parlé au président Emmanuel Macron lors de sa visite en Côte d’or. Ce chèque systémique, fléché sur la transition écologique, permet de bénéficier d’un montant en fonction de ses revenus. Il s’agit d’une aide universelle, mais en fonction des revenus. Cela fait ainsi levier vers une production vertueuse. De même qu’il existe une taxe soda, il pourrait y avoir une taxe sur les produits trop gras, trop salés, trop transformés. À l’instar de notre secrétaire général adjoint Richard Ramos, Yolaine de Courson considère le bien manger comme un pilier essentiel du développement durable et de la santé des citoyens.
Le grand combat de Jimmy Pahun, qui travaille beaucoup avec la fondation Tara, concerne tout ce qui termine à la mer. À l’horizon 2050, si rien n’est fait, les mers et océans contiendront plus de plastique que de poissons. On a déjà retiré beaucoup d’objets en plastique à usage unique (cotons-tiges, cure-dents), il faut également aider certains pays qui ne connaissent pas les nuisances du plastique. En 2025, aucun plastique sera non recyclé. Le député du Maine-et-Loire Philippe Bolo a lui aussi livré un travail remarquable sur la lutte contre le plastique.
La question du littoral est préoccupante, en particulier pour le logement. La montée des eaux menace les habitations de bord de mer, les futurs acquéreurs de biens doivent d’ores et déjà en être conscients. On ne peut pas défendre absolument les littoraux, il faudra accepter que l’eau entre plus avant dans les terres.
Pour notre consommation, il nous faut apprendre à être plus parcimonieux, sobres, responsables, le mot revient toujours, dès que l’on est au Mouvement démocrate. C’est Marc Sangnier qui définissait la démocratie comme ce qui porte à son plus haut degré la conscience et la responsabilité des citoyens, hommes de la cité.
Les oiseaux représentent l’emblème de la biodiversité. Le vivant, ce sont les oiseaux, les insectes, les végétaux, nous, tout est interdépendant. Yolaine de Courson espère : œuvrer pour l’écologie, c’est espérer que les écosystèmes pourront se rétablir. Quand on est démocrate et humaniste, il faut nourrir et donner de l’espoir. Yolaine de Courson vient d’une circonscirption extrêmement rurale, avec 3 ou 4 bourgs et des villages. L’agriculture y est très présente.
Dans le Morbihan de Jimmy Pahun, la biodiversité est maritime, c’est le plancton, à l’origine de la chaîne alimentaire.
Pour le développement durable, ce gouvernement a fait des choses fortes : par exemple, arrêter Notre-Dame des Landes. Cela demandait du courage. Europa City, également. Dans la loi Climat et Résilience, a été voté le Zéro artificialisation net. À présent, le grand chantier concerne le foncier, le logement. Réhabiliter, reconstruire, mieux isoler les bâtiments, afin de réaliser des économies d’énergie. Sur le logement, la ministre Emmanuelle Wargon a mené une action ambitieuse et efficace, notamment avec la Prime Rénov’ pour les ménages modestes. Le projet du président Emmanuel Macron d’éoliens en mer, à distance des côtes, va dans le bon sens, celui des énergies de transition.
Songez qu’en 2050, nous aurons 2 degrés de plus, pas dans la température ambiante, mais dans notre corps, ce qui aura des effets sur notre santé. Selon le rapport du GIEC, pas moins de 4 grandes catastrophes nous guettent.
Yolaine de Courson approuve : Le problème tient à ce que l’on fait l’autruche. On sait très bien qu’il y a urgence, qu’il faut la neutralité carbone en 2050. On perd un département français en superficie tous les 10 ans. On ne peut pas dire « On veut des oiseaux » et ne rien faire pour cela. Au moins devons-nous ne rien faire qui aggrave la situation pour les générations à venir, ne pas entrer dans un système de destruction à mort.
Si elles paraissent astronomiques, les sommes dédiées à la transition écologique représentent de l’investissement à moyen et long terme. C’est le coût de l’inaction qui est énorme, et qui se chiffrerait en millions de milliards. Nous avons un Haut-Commissaire au Plan, qui s’attache justement à penser la France dans 50 ans.
De quoi nos deux députés sont-ils, pour l’instant, le plus fiers ? Jimmy Pahun a eu l’honneur de porter une loi sur le foncier agricole en zone littorale. La loi anti-gaspi, la loi sur l’économie circulaire, constituent de belles avancées. Ne plus jeter, mais recycler. Jimmy Pahun se bat en ce moment pour la fin du polysthyrène. S’habiller dans les friperies, se demander, en mangeant de la viande, comment l’animal a été traité, apprendre la modération dans la consommation. Surtout, avoir conscience des conséquences de nos actes. Yolaine de Courson revient sur la magnifique expérimentation de la Convention citoyenne pour le Climat. Directement, elle a vu un homme très peu concerné par l’environnement participer à cette convention, prendre conscience et, dans la foulée, s’engager. Ce citoyen est à présent conseiller municipal. De tels parcours montrent que tout un chacun peut évoluer, changer. Le prix de l’essence ne va pas cesser d’augmenter. Cela nous oblige à changer nos mentalités et à imaginer des moyens de transport différents.
Peut-être faut-il faire moins de lois ? Le prochain mandat aura certainement un rôle de contrôle, de vérification, d’évaluation de ce qui a été voté et entrepris. Beaucoup reste à faire. Il est dommage que le Carbone-score ait été repoussé à dans 5 ans. Mais la ligne engagée va dans le bon sens. L’écologie, ce n’est pas un domaine à côté du politique, c’est quelque chose qui nous touche tous directement.