Projet de résolution pour la conservation et l’utilisation durable de la Haute mer
Le 3 mars 2020, le Président de l’Assemblée Nationale et 45 députés ont été accueillis à bord de la goélette scientifique de la Fondation Tara Océan pour appeler à la protection de l’Océan à travers la promotion de la Proposition de résolution pour la conservation et l’utilisation durable de la Haute mer, portée par Jimmy Pahun, député du Morbihan. Ce dernier, également rapporteur sur le budget des affaires maritimes au sein de la Commission du Développement Durable et de l’Aménagement des Territoires, nous parle de cette proposition de résolution.
Mouvement Démocrate - Qu’est ce que le projet de résolution pour la conservation et l’utilisation durable de la Haute mer ?
Jimmy Pahun - À 500 km de toute côte l’Océan n’appartient à personne. Cet espace, la haute mer, est donc difficile à protéger des activités humaines à fort impact environnemental comme il est difficile de préserver sa biodiversité hors de tout cadre international. La communauté internationale a décidé d’agir pour remédier à cela : elle est engagée dans un cycle de négociation à l’ONU depuis 2018. La réussite de cette négociation est fondamentale pour l’avenir de l’océan et plus encore de la planète, car il se joue aussi la capacité de l’Océan à réguler le climat.
En soumettant à mes collègues députés cette proposition de résolution (PPR) j’ai souhaité contribuer à mettre en lumière cette négociation, bien malheureusement absente du débat public. Elle mérite un vrai portage politique pour aboutir à un accord ambitieux, à la manière de la COP21.
La France est présente sur les 5 océans, cela nous confère une responsabilité particulière qui est celle d’être à l’avant-garde de la communauté internationale.
Avez-vous réussi à réunir largement autour de cette proposition? Qui soutient cette démarche?
Je veux d’abord rappeler que cette initiative vient en soutien des acteurs de la société civile intéressés par les questions maritimes. C’est d’ailleurs avec eux que j’ai rédigé le texte de la PPR : avec la plateforme océan climat, Tara Océan, le CNRS, l’Institut français de la mer, WWF, Greenpeace, le Cluster maritime français, etc. Elle reflète l’unanimité du monde maritime français quand il s’agit de défendre l’Océan.
A l’Assemblée, j’ai été heureux du très large soutien que la PPR a reçu. L’Océan rassemble. Elle compte à ce jour près de 180 signataires, de tous bords politiques. C’est donc une démarche véritablement transpartisane. La réunion des députés signataires autour du Président de l’Assemblée Nationale sur la goélette Tara est une belle image à diffuser ! Il se trouve que la goélette Tara est en escale à Paris. Je connais un peu l’équipage pour avoir naviguer à bord. Le gentil de mot de remerciement que j’ai reçu d’Agnès B, principale mécène de la Fondation Tara, est la preuve d’un beau moment politique.
Quel avenir pour cette résolution ?
Nous espérons pouvoir présenter la résolution et la faire adopter par l’Assemblée avant la reprise des négociations fin mars, ce qui sera difficile. Au-delà, elle doit nous servir à interpeller l’Union européenne, négociateur à l’ONU pour ses Etats-membres, sur la nécessité de parler d’une voix unique et forte sur ce sujet.