Erwan Balanant : "Pour que la justice aille plus vite et fonctionne mieux, il faut des moyens humains"
Erwan Balanant, député du Finistère et secrétaire général adjoint du MoDem, était l’invité de l’émission Questions d'Actualité sur LCP pour développer et expliquer le projet de loi justice qui est en ce moment examiné par les députés. Revoir son entretien.
Justice : "En 10 ans, on aura réarmé la justice de notre pays"
Face à la journaliste Brigitte Boucher et la député PS Cécile Untermaier, Erwan Balanant défend l'action du Gouvernement et du Parlement en faveur de la justice depuis 2017 :
C'est un mouvement qu'on a commencé il y a 5 ans, et qu'on va encore continuer pendant quatre ans. En 10 ans, on aura réarmé la justice de notre pays.
Avec le projet de loi de programmation de la justice examiné en ce moment par les députés, notre élu breton souligne le caractère "inédit" des mesures inclues, avec notamment le recrutement de 10 000 fonctionnaires et une hausse du budget atteignant 11 milliards d'euros en 2027.
Conscient que "le principal reproche des Français à la justice, c'est qu'elle est trop lente", notre député souhaite que grâce à ce texte "que la justice aille plus vite, pour qu'elle fonctionne mieux", et pour cela "il faut des moyens humains" par exemple.
Prisons : "La justice, ce n'est pas que la question des prisons"
En augmentant de plus de 20% le budget de la justice sur le quinquennat, le projet de loi prévoit aussi de construire 15 000 places supplémentaires de prison. Action jugée trop frileuse pour la droite, ou encore ne répondant pas au cœur du problème pour la gauche, notre secrétaire général adjoint répond que "la justice, ce n'est pas que la question des prisons".
En effet, notre député consent "qu'en plus de ces 15 000 places de prison, il faut aussi travailler sur un certain nombre d'alternatives à la peine", mais il souhaite avec ces nouvelles places répondre aux questions de dignité humaine et de réinsertion également qui sont des questions récurrentes sur l'aspect carcéral en France.
Il rappelle également l'action néfaste des précédents gouvernements sur notre justice :
Le plan de Rachida Dati était une vraie saignée pour notre justice, et qu'on paye en partie aujourd'hui.
Ce texte veut ainsi donner les moyens d'agir plus rapidement à la justice, tout corrigeant les "retards" accumulés au fil des années grâce par exemple à la simplification des procédures.
Manifestation interdite : "Ce n'était la place de ces députés d'être à cette manifestation"
Enfin, le débat s'oriente sur la participation de députés de la Nupes à la manifestation interdite pour Adama Traoré, samedi dernier. Erwan Balanant livre son avis :
Quand on est parlementaire, à des moments de troubles, c'est à chacun d'appeler à la responsabilité et je ne crois pas que c'était leur place d'être à cette manifestation à ce moment-là.
Rappelant que le droit de manifester est un droit constitutionnel, il reste cependant sceptique quant à la pertinence de cette démarche et appelle à la responsabilité : "Je crois qu'il faut appeler au calme, de trouver des solutions dans une sérénité nécessaire, et je ne suis pas sûr qu'aller à des manifestations interdites soient la meilleure des réponses".