Erwan Balanant, le député sauteur en hauteur
Matthieu Deprieck pour l'OpinionA un an du coup d'envoi des JO de Paris, l'Opinion dresse le portrait de quatre parlementaires qui pratiquèrent à haut niveau un sport olympique.
Pour un peu, on croirait qu'Erwan Balanant se trouvait encore le mois dernier sur la piste d'un stade d'athlétisme, et non au milieu de ses collègues députés MoDem. Les dates et les villes défilent, avec elles, le palmarès : premier titre de champion de France de l'enseignement catholique décroché à Colombes, champion de France juniors avec une barre à 2,12 mètres effacée à Liévin. C'était pourtant il y a une trentaine d'années.
Le député du Finistère garde des souvenirs précis d'une carrière qui l'a emmené à un record personnel de 2,19 mètres ? le record de France est à 2,34 mètres. Avec une telle performance, il aurait pu poursuivre dans cette voie, mais il a préféré raccrocher les pointes à 25 ans, l'année suivant cette meilleure performance. « Je savais que je n'aurais pas pu en faire ma vie. J'ai privilégié mes études », explique-t-il. Elles l'ont amené dans un tout autre milieu. Photographe et réalisateur, il a accompagné de nombreux artistes français dont Florent Pagny et Marc Lavoine.
Erwan Balanant a depuis totalement arrêté le saut en hauteur, refusant de pratiquer une discipline aussi exigeante comme simple loisir : « C'est un sport extrêmement ingrat. Même quand vous gagnez le concours, vous finissez sur un échec. Vous essayez toujours de battre votre record et quand vous le battez, vous essayez de franchir la barre suivante. Le saut en hauteur est une école d'humilité », qui réclame une immense énergie. A l'université, Erwan Balanant s'entraînait quotidiennement 3 h 30, parfois pendant la pause-déjeuner.