20^ème anniversaire de la Loi du 11 février 2005 par Geneviève Darrieussecq

La loi du 11 février 2005 voulue par Jacques Chirac est une grande loi sociétale et républicaine, de celles qui nous font avancer vers l’égalité des droits pour chacun.

Elle a permis de mettre au premier plan les personnes en situation de handicap, d’aller vers plus de justice et de fraternité en faisant de l’inclusion et de l’accessibilité, au travail, à l’école, pour le logement, dans l’espace public, la norme.

Cette loi a constitué une avancée indéniable dont on a, à l’époque, pas toujours pris la mesure. Elle a été essentielle dans la reconnaissance du handicap et l’ouverture de droits aux personnes concernées : Allocation Adulte Handicapé (AAH), Prestation de Compensation du handicap (PCH), Maisons Départementales pour les Personnes Handicapées (MDPH)…

Les Conférences Nationales du Handicap prévues par la loi tous les 3 ans ont permis de toujours faire évoluer les politiques à mettre en œuvre.

À ce titre, les évolutions depuis 7 ans ont été notables : accélération de l’inclusion scolaire, importante amélioration de l’emploi de personnes handicapées, reconnaissance des travailleurs handicapés, grand plan autisme et troubles du neuro-développement, investissement dans la recherche… La nation consacre aujourd’hui 57 Milliards d’euros par an pour les politiques du handicap.

Mais une loi ne peut pas tout et comme j’ai eu l’occasion de le préciser comme ministre déléguée chargée des personnes handicapées, « l’inclusion ne se décrète pas ». Elle se construit au sein d’une société qui doit comprendre les différences, les accepter avec bienveillance et en faire des atouts. Certes, des événements comme les magnifiques jeux paralympiques que nous avons connus sensibilisent, mais ce n’est pas suffisant. Formations à l’école, formations professionnelles, actions générales de connaissance des causes de handicap et de dé-stigmatisation des manifestations engendrées… tout cela doit être toujours plus développé et doit imprégner chaque pan de notre société.

Et malgré la loi de 2005, nous restons très en retard sur le plan de l’accessibilité. Accessibilité physique sensorielles et cognitives des espaces publics, des commerces, des lieux publics, des services et des documents publics, des sites internet… Notre devoir est d’accélérer cette mise en accessibilité.

Aujourd’hui certains prônent une nouvelle loi consacrée au handicap. Mais la véritable inclusion voudrait plutôt que chaque loi présentée au Parlement tienne compte des besoins spécifiques des personnes handicapées et les décline !

Enfin, la recherche et l’innovation sont des secteurs précieux pour la prévention, la détection, le traitement, l’accompagnement, l’accessibilité, l’inclusion. Investissons massivement dans ces domaines et gageons que dans 20 ans nous aurons fait des pas de géant au service des personnes handicapées et de leur famille. Et donc au service de notre société toute entière.

Geneviève Darrieussecq