Assassinat d'Agnès Lassalle au Lycée Saint Thomas d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz

Vincent Bru : ""

Mercredi dernier, Agnès Lassalle, professeure d'espagnol au Lycée Saint-Thomas d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz, a été assassinée dans sa classe par un de ses élèves.

Cet acte d'une violence inouïe nous plonge dans la sidération et dans la tristesse. Je veux ici rappeler tout le soutien de la représentation nationale à la communauté enseignante et exprimer nos plus sincères condoléances à la famille de la victime et à ses collègues.

Cet événement tragique survient dans un établissement et dans une ville paisible mais le contexte général dans lequel nous vivons, où les actes de violence physique se banalisent parfois sous l'influence des réseaux sociaux et des jeux vidéo, contamine inexorablement tous les espaces.

L'École où s'épanouissent et se développent nos enfants n'est malheureusement plus un sanctuaire. Nos enseignants sont confrontés au quotidien à la violence et sont souvent démunis pour y répondre.

Leur protection doit être une priorité pour qu'ils puissent exercer leur mission dans la plus grande sérénité.

Cet événement tragique pose aussi la question de la détection et de la prise en charge des troubles psychologiques au sein même de l'institution scolaire. Les moyens affectés à la médecine scolaire sont ils suffisants ?

Les psychologues scolaires sont-ils en capacité d'assurer un suivi adéquat pour des élèves qui rencontrent de plus en plus de difficultés psychologiques, surtout depuis le covid ?

De plus, les familles doivent attendre de longs mois pour obtenir des soins auprès d'un professionnel de santé mentale et la coordination entre les différents acteurs est souvent difficile.

Monsieur le Ministre, quelles mesures comptez-vous mettre en œuvre pour assurer une meilleure protection de nos enseignants et pour améliorer la détection et le suivi des élèves atteints de troubles psychologiques ?

Sarah El Haïry : "Nous avons le devoir de ne pas abandonner l'idée que l'École est un sanctuaire."

Permettez-moi d'abord de m'associer à votre hommage, celui rendu à la professeure Agnès Lassalle, professeure d'espagnol au sein du lycée de Saint-Jean-de-Luz, qui a été assassinée mercredi dernier.

Évidemment, nous pensons avec émotion à sa famille, à ses élèves, à ses collègues et à toute la communauté éducative.

Parce que les professeurs remplissent ces missions essentielles, d'élever les esprits, d'élever les espérances, de transmettre ces savoirs, à chaque fois que l'un d'entre eux est touché, c'est évidemment un petit bout de nous tous. C'est contre l'école et c'est contre la République.

Mais vous le savez, Monsieur le député, le Ministre de l'Éducation nationale s'est rendu quasi immédiatement sur place pour pour soutenir les équipes éducatives, accompagné du secrétaire général de l'enseignement catholique.

Comme vous le savez et vous l'avez souligné, Monsieur le député, l'École, elle n'est plus, elle n'est pas hermétique aux problématiques de notre société et nous avons le devoir pour autant de protéger ce sanctuaire et de ne pas abandonner l'idée que l'école est un sanctuaire.

Alors pour cela, nous avons mis en place des plans particuliers de mise en sûreté qui sont élaborés conjointement avec les référents de force de forces de l'ordre pour permettre, en cas de danger imminent, de pouvoir l'activer. Mais le Lycée de Saint-Thomas d'Aquin ne connaissait aucune violence.

Ce lycée avait évidemment mis en place ce plan de sûreté, mais ça n'a pas permis d'éviter l'impossible à prévoir. Et c'était le cas malheureusement mercredi dernier.

Il y a des sujets sur lesquels nous devons avancer plus, vous en avez souligné un certain nombre, Monsieur le député, je pense évidemment à la santé mentale des élèves.

Pap Ndiaye, Ministre de l'Education nationale, et le ministre de la Santé vont accentuer un certain nombre de parcours. Je pense évidemment à Mon parcours psy qui renforce le lien entre les enseignants, la médecine scolaire et la médecine de ville. Monsieur le député, il y a également le recrutement de 20 % d'infirmiers supplémentaires.

Mais surtout, nous souhaitions saluer le courage et la dignité de l'équipe pédagogique du lycée Saint-Thomas d'Aquin.