Bruno Fuchs : "En Afrique, on veut la France, mais on la veut autrement !"
Bruno Fuchs, Député du Haut-Rhin, Secrétaire général de l'Assemblée parlementaire de la francophonie et Porte-parole du Mouvement Démocrate, était l’invité dans DébatDoc sur LCP. Revoir son interview.
Notre porte-parole a débattu avec d’autres invités de la situation militaire au Sahel et le retrait des troupes françaises, ainsi que l'évolution des relations entre la France et l'Afrique.
Afrique : "La résolution du Mali ne peut être que politique"
Co-rapporteur de la mission d'information sur les relations entre la France et l’Afrique de l’Assemblée nationale, Bruno Fuchs est revenu sur le plateau de LCP sur les relations entre le continent Africain et la France, mais surtout sur le retrait des troupes militaires françaises après l’arrêt de l’opération Barkhane au Sahel.
Quand on voit la fin de la mission Barkhane, oui c’est un échec, personne ne peut dire l’inverse
Le député, nouveau secrétaire général de l’Assemblée parlementaire de la francophonie, a rappelé les objectifs de l’opération Barkhane : combattre le terrorisme et accompagner les Etats.
Malheureusement, l’erreur de la France pour Bruno Fuchs a été « d’avoir pensé que la résolution de ce conflit ne pouvait être que militaire ». Il salue tout de même les succès, au cours des 9 ans de cette opération, qui a servi à combattre l’avancée terroriste sur ces territoires. Mais face à cet échec, il prend de la hauteur : "Si on devait faire une analyse, on a manqué d’objectifs stratégiques et d’accompagnement de l’État, des services publics".
Plus largement, notre Porte-Parole affirme la nécessité d’une approche stratégique et politique, ce qui a probablement manqué à l’opération Barkhane, afin d’éradiquer le terrorisme des territoires africains.
Relations Franco-africaines : "On a des millions de bi-nationaux qui veulent jouer cette relation"
Après le retrait des troupes de l’opération Barkhane, une remise en question de la stratégie française a été nécessaire. Bruno Fuchs salue d’ailleurs cela :
Un des points positifs de la fin de la mission Barkhane, c’est que la France s’est réinterrogée sur la doctrine à mettre en place
Elle a d’ailleurs opté pour une posture différente au Niger, où « les militaires français sont sous le commandement nigérien, ce qui n’était pas le cas au Mali ou au Burkina », affirme notre député.
Enfin, pendant ses rencontres en Afrique, le député du Haut-Rhin raconte : "Ce qu’on me dit en Afrique, c’est « On veut la France, mais on la veut autrement ». C’est ce « autrement » qu’il faut définir !"
Il souhaite également que la France s’appuie davantage sur les millions de bi-nationaux qui selon lui « ne demandent qu’à jouer la relation France-Afrique ! ».