Jean-Louis Bourlanges : "Détruire l’appareil militaire du Hamas, ce n’est pas détruire la politique du Hamas"
Avec les journalistes Frédéric Rivière et Roselyne Febvre, Jean-Louis Bourlanges, député des Hauts-de-Seine et président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, était l’invité de l’émission « Mardi politique » sur RFI et France 24. Il revient sur le conflit israélo-palestinien et les élections européennes entre autres.
Israël : « Détruire l’appareil militaire du Hamas, ce n’est pas détruire la politique du Hamas »
Jean-Louis Bourlanges a été l’un des premiers à dénoncer la politique entreprise par Israël dans la bande de Gaza. Dans cet entretien, il réitère ses critiques et revient notamment sur les « buts de guerre » du pays face au Hamas.
En effet, le président de la commission des affaires étrangères pointe du doigt :
Le problème d’Israël, c’est qu’on ne sait pas quelle guerre il fait, quels sont ses buts de guerre.
Ainsi, il rappelle les fondamentaux d’une guerre qui « existe en fonction de ses objectifs politiques ». Or, le député concède, et en pensant ne pas être le seul, à n’avoir pas compris les objectifs politiques d’Israël. Et souligne :
Détruire l’appareil militaire du Hamas, ce n’est pas détruire la politique du Hamas.
Les attaques monstrueuses commises par le Hamas le 7 octobre auront eu un mérite, si l’on peut en trouver un, comme l’explique Jean-Louis Bourlanges : « Le Hamas, à travers les horreurs absolues du 7 octobre, a remis l’enjeu palestinien au cœur de la problématique mondiale ».
Il tient également à affirmer que « le seul interlocuteur important pour Israël, c'est les États-Unis ». Et il interpelle à ne pas se tromper sur ce sujet, tout en nuançant et s’interrogeant sur les volontés de Joe Biden de « contraindre Israël à s’engager sur un processus de paix qui déboucherait sur une solution à deux États ».
États-Unis : « Je crois qu’on ne mesure pas le retour potentiel de Trump »
Les États-Unis comme interlocuteur important pour Israël comme l’indique Jean-Louis Bourlanges, mais pour combien de temps ? Le député prévient que le résultat des prochaines élections présidentielles américaines seront déterminantes.
Le député fait part de son inquiétude :
Je crois qu’on ne mesure pas, en France et en Europe, le retour potentiel de Trump.
Il s’alarme également du programme défendu par l’ancien Président et candidat à la Maison Blanche, Donald Trump, qu’il qualifie de « terrifiant : il remet en cause les fondements de la démocratie américaine ! ».
Cet enjeu mondial sera traditionnellement scruté de près, et aura de nombreuses conséquences sur les crises actuelles. A l’échelle européenne, le député des Hauts-de-Seine alerte :
Il est impératif pour les européens de passer à la vitesse supérieure en termes d’union, de mobilisation, de soutien à l’Ukraine.
Élections européennes : « La majorité reste au vestiaire alors que le combat est déjà engagé »
Et justement, l’élu MoDem est critique sur les débuts de campagne :
La majorité reste au vestiaire alors que le combat est déjà engagé.
Il dresse également un bilan en allant à contre-sens d’une partie des conclusions qui ont déjà pu être tirées : « Je ne crois pas, contrairement à ce qu’on dit, que l’Europe souffre d’un déficit de démocratie ; elle souffre d’un déficit de moyens ».
Jean-Louis Bourlanges énumère ainsi les actions où les moyens ont été mis sur la table qui ont été des réussites : la monnaie unique, la politique agricole commune, ou encore le marché intérieur européen. Il conclut, et formule ainsi le souhait :
L’institution européenne, elle marche quand elle a les moyens d’agir !