Jean-Noël Barrot : « Cet accord de cessez-le-feu au Liban est un succès pour la diplomatie française »
Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, était l'invité politique de France Info à 7h45 ce mercredi 27 novembre 2024.
Liban : « Un succès pour la diplomatie française »
Jean-Noël Barrot, invité sur le plateau de France Info, a salué l’accord récemment signé pour mettre fin à la guerre au Liban, Israël contre le Hezbollah, qualifiant cet événement de « succès pour la diplomatie française ». Il a souligné l’ampleur de la situation à laquelle ce cessez-le-feu vient mettre un terme :
Cet accord vient mettre fin à une tragédie qui a coûté la vie à près de 4 000 personnes et qui a poussé près d’un million de personnes à quitter leurs foyers, à plonger dans une précarité absolue – une tragédie qui menaçait l’existence même du Liban.
Toutefois, l’accord n’est qu’une première étape.
Avec cet accord, le travail commence, c’est clair ! Il faut créer des conditions pour que la sécurité soit assurée pour le nord d’Israël et le sud du Liban.
La France, a-t-il précisé, jouera un rôle clé dans la mise en œuvre du cessez-le-feu et dans la création des conditions d’une paix durable. Cela passe par un soutien à l’armée libanaise, qui doit se déployer massivement, et par la sécurisation du sud du Liban avec la collaboration des casques bleus de la FINUL.
Le ministre a également rappelé l’importance pour les autorités libanaises de prendre leurs responsabilités : « Il appartient aux autorités politiques libanaises de procéder à l’élection du Président de la République, qui pourra nommer un gouvernement. » Ce redressement, selon lui, est une condition indispensable pour garantir la sécurité de la région.
La première étape, c’était ce cessez-le-feu. La deuxième, c’est sécuriser le sud du Liban. La troisième, c’est le redressement de l’État libanais.
Crises mondiales : « La violence doit laisser la place au dialogue »
Au-delà du Liban, Jean-Noël Barrot a appelé à une approche similaire pour la bande de Gaza. « Je souhaite qu’il y ait un cessez-le-feu avec le Hamas comme au Liban », a-t-il déclaré. Selon lui, les violences dans cette région ont entraîné des pertes humaines tragiques et plongé les populations dans une souffrance inacceptable.
La force doit laisser la place au dialogue et à la négociation – c’est désormais chose faite au Liban, et ça doit être le cas au plus vite dans la bande de Gaza.
Notre vice-président a également évoqué la crise humanitaire au Soudan, où il se rendait le jour même car « la France n’oublie aucune crise », qu’il a qualifiée de « la plus grave de notre époque ». Avec 11 millions de déplacés et 26 millions de personnes souffrant d’insécurité alimentaire, la situation est alarmante.
« Au mois d’avril, nous avons réuni la communauté internationale à Paris et levé 2 milliards d’euros d’aide humanitaire pour le Soudan », a-t-il rappelé, ajoutant qu’il veillera sur place à ce que ces engagements soient tenus et pour rappeler aux autorités locales l’importance de préserver l’accès aux convois humanitaires.
Boualem Sansal : « Une inculpation inacceptable »
Jean-Noël Barrot a exprimé son indignation face à la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. « Je suis choqué par cette inculpation », a-t-il déclaré, dénonçant une décision sans fondement sérieux. Il a souligné l’importance de l’œuvre de Sansal :
Boualem Sansal est un écrivain engagé dont l’œuvre fait honneur à ses deux pays, la France et l’Algérie.
La situation de l’écrivain suscite une vive émotion jusqu’au plus haut niveau de l’État. Jean-Noël Barrot a tenu à rassurer : « Sa détention sans fondement sérieux est inacceptable. Sachez que la situation de Boualem Sansal est suivie avec attention. » Cet engagement illustre la détermination du gouvernement français à défendre la liberté d’expression et à protéger les figures intellectuelles face à des injustices.