Jean-Noël Barrot : "Raphaël Gluskmann est un européen d'apparat"
Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l'Europe, est intervenu le dimanche 14 avril dans l'émission "Dimanche en politique" sur France Tv pour revenir sur l'actualité européenne et internationale.
International : "La diplomatie française est reconnue et a un impact dans cette région du Moyen-Orient"
Dans la nuit du samedi au dimanche 14 avril s'est produit une attaque de missiles et drones sans précédent à destination du territoire israélien, perpétrée par l'Iran. Si cette réponse militaire iranienne fait suite au bombardement imputé à Israël du consulat iranien en Syrie à Damas, elle est aussi un acte escalatoire qui ajoute encore un peu plus de tension dans cette région du Moyen-Orient, déjà en proie à une instabilité géopolitique de longue date. Jean-Noël Barrot confirme les multiples condamnations des responsables politiques français, hormis ceux des deux extrêmes, et note que "l'Iran franchit un nouveau pallier dans ses actions de déstabilisation de la région."
Face à cet embrasement continu entre les différentes nations du golfe arabe-persique, la France incarne une troisième voie, celle de l'équilibre et de la stabilité, en conduisant une "diplomatie reconnue" aux effets directs sur la situation actuelle. L'implication militaire française dans la protection de l'espace aérien israélien grâce à notre marine nationale montre le poids et l'influence mondiale de notre pays. Cette intervention s'est construite dans un contexte d'alliance occidentale, avec les États-Unis et le Royaume-Uni, et de coopération régionale, avec l'Arabie Saoudite et la Jordanie.
Cette stature internationale place la France au premier plan des nations européennes, comme le confie le ministre délégué chargé de l'Europe en disant que "la France a largement participé au niveau européen, à unifier les positions" des 27 états-membres sur la situation.
Au cours de cette interview, le vice-président du Mouvement Démocrate a aussi répondu aux questions relatives au déplacement du Premier ministre au Canada. L'un des sujets qui a agité cette visite est l'accord de commerce du CETA, fraîchement rejeté par le Sénat en France à la suite d'alliances de circonstances entre communistes et conservateurs de droite. Pour Jean-Noël Barrot, "le rejet de cet accord par le Sénat est irresponsable et démagogique" et il précise :
La droite qui était à l'origine de cet accord, la gauche qui l'a signé, qui se sont unis au Sénat pour le rejeter, devront rendre compte et expliquer dans leur département aux agriculteurs, aux entrepreneurs ce pourquoi ils ont rejeté cet accord.
Europe : "Avec l'adoption au Parlement européen de ce Pacte asile et migration, on ne parlera plus jamais "d'Europe passoire""
L'idée a été lancée lors du discours sur l'Europe tenu par Emmanuel Macron en 2017 à La Sorbonne. 7 ans après est né le Pacte asile et migration au terme d'âpres négociations pour unifier davantage la réponse européenne face au défi migratoire.
Porté par le groupe centriste Renew du Parlement européen (groupe politique dans lequel les eurodéputés MoDem siègent), cet ensemble de textes apporte des améliorations constructives et pragmatiques dans la manière d'appréhender les flux migratoires.
Grâce à la solidarité désormais actée entre les États-membres, et grâce à un meilleur contrôle à nos frontières avec le filtrage et suivi des personnes qui rentrent sur le territoire européen, nous reprenons la maitrise de nos politiques migratoires.
Comme une fois n'est pas coutume pour les oppositions françaises, ce Pacte n'a pas eu la chance d'entrevoir une lueur de soutien de la part de la gauche et la droite française. Tout comme les deux extrêmes qui, main dans la main, ont rejeté purement et simplement un Pacte composé de 7 textes attenant à diverses problématiques liées à l'immigration. S'agissant des eurodéputés Raphaël Glucksmann et François-Xavier Bellamy, Jean-Noël Barrot les renvoie dos à dos dans l'irresponsabilité politique du choix d'avoir voté contre ce Pacte asile et migration, alors même que leurs groupes politiques respectifs l'ont en majorité adopté.
Il y a un certain nombre de candidats de droite et de gauche qui ne l'ont pas voté [Pacte asile et migration] mais personne n'est dupe ! Ce sont des candidats qui préfèrent vivre des problèmes, alimenter les problèmes, en faire un carburant électoral plutôt que de les résoudre.
Enfin, sur les élections européennes, Jean-Noël Barrot a tenu à "réaffirmer avec force que nous avons fait changer l'Europe" en détaillant : "c'est le salaire minimum en Europe, c'est la fin du travail détaché, c'est la taxe carbone à nos frontières, la régulation des géants du numérique...".
Dans ce contexte, la majorité présidentielle apparait comme l'option la plus apte à amener un projet pro-européen en tête le 9 juin prochain. À propos du candidat PS-Place Publique, Jean-Noël Barrot est clair :
Raphaël Glucksmann est un européen d'apparat. Il a raté tous ses grands rendez-vous avec l'Europe : l'Europe du plan de relance pour le sauvetage de nos emplois, de nos entreprises et des agriculteurs, il ne l'a pas voté ! L'Europe de la sécurité avec le renforcement d'Europol, la police européenne qui démantèle les réseaux européens de trafiquants et de criminels, il ne l'a pas voté !
Mais l'enjeu premier des ces élections européennes est l'abstention. C'est la raison pour laquelle le ministre délégué chargé de l'Europe a insisté sur le fait que "cette année, pour la première fois, il sera possible de donner une procuration 100 % en ligne sans avoir à aller au commissariat mais simplement sur le site : "maprocuration.gouv.fr".