Jean-Paul Matteï : "S'en prendre à un juif, c'est offenser la République, c'est attaquer la France"
Jean-Paul Matteï, député de la 2ème circonscription des Pyrénées-Atlantiques et président du groupe Démocrate (MoDem et Indépendants) à l’Assemblée nationale, s’est inquiété de la recrudescence des actes antisémites en France ces dernières semaines, et a interrogé la Première ministre sur la réponse de la nation à apporter.
Ces derniers jours, nombres d'entre nous avons vu avec inquiétude se multiplier sur les réseaux sociaux les tags antisémites partout en France. Cela nous rappelle avec horreur les temps de la peur que nous croyions disparus. Cette peur est ressentie aujourd'hui par nombre de familles de confessions juives avec la multiplication des actes antisémites depuis le 7 octobre dernier.
Pour l'année 2015, nous déplorions 808 actes antisémites au cours de ces trois dernières semaines, c’est 850 actes qui ont été commis en France. Plus de 6000 messages sur les réseaux sociaux ont fait l'objet de signalement sur Pharos. En réponse, 430 personnes ont été interpellées, 234 enquêtes ont été ouvertes. La réponse de l'État est forte et nous la saluons.
Au-delà de la réponse pénale, nous, députés démocrates, sommes alarmés sur ce que cette recrudescence de l'antisémitisme dit de notre société. L'antisémitisme agit comme un canari dans la mine. La rabbin Delphine Horvilleur nous le rappelle : « La frénésie antisémite révèle les failles de notre nation. »
Dans l'esprit malade des antisémites, les Français de confession juive sont, et ne seront jamais que des juifs et non des citoyens. Ce faisant, la passion antisémite s'attaque au fondement même de notre nation. L'antisémitisme est une insulte à notre histoire, à nos principes républicains, à la cohésion nationale.
S’en prendre un Juif, c'est offenser la République, c'est attaquer la France.
De la même façon, tout acte qui vise à condamner l'autre, à l'agresser pour ce qu'il est, pour sa religion, pour son origine, est insupportable pour notre pays.
Madame la première ministre, face à ce fléau, quelles réponses pouvons-nous apporter ? Non pas en tant qu'État, mais comme nation.
Je vous remercie.