Laurence Farreng : "Avoir une véritable stratégie européenne en faveur du jeu vidéo"
Laurence Farreng, Députée européenne MoDem-PDE, était l'invitée de l’émission La faute à l’Europe ? sur Franceinfo ce mercredi 22 février. Revoir son entretien.
Auteure d’un rapport sur le sport électronique et les jeux vidéo, notre Vice-Présidente était interrogée par Yann-Anthony Noghès sur la stratégie adoptée par l’Union européenne pour les jeux-vidéos, mais également sur la dimension de soft power de ce secteur.
Europe : "Le jeu vidéo est une brique qui nourrit les compétences"
Laurence Farreng a rappelé la véritable richesse de ce secteur, qui a explosé au moment du confinement du printemps 2020. Une enquête du Credoc, à la demande du Ministère de la Culture, a démontré que la pratique du jeu vidéo s’était renforcée à cette période qui comptait près de 53% de joueurs contre 44% en 2018.
Le jeu vidéo et l’e-sport n’existent pas dans les politiques publiques européennes. Il était temps de s’en occuper !
Face à cet essor, l’Union européenne devait se saisir de ce secteur économique. L’eurodéputée assure que les bénéfices seraient nombreux "à l’heure où on parle de souveraineté numérique, le jeu vidéo est une brique qui peut nourrir les compétences".
Le jeu-vidéo étant porteur d’enjeux considérables, les députés européens doivent se pencher sur le soutien, le financement, et la régulation de cette industrie notamment après l’adoption par une grande majorité du Parlement européen du rapport d’initiative réalisé par Laurence Farreng.
Sur le plateau de Franceinfo, elle a par exemple évoqué que "l’Union européenne a montré qu’elle savait réguler" avec le Digital Services Act, un règlement sur les services numériques et qui s’appliquera aux jeux-vidéos et à l’e-sport afin de lutter contre "les folies, les dérives, les ingérences".
Influences : "Garder nos pépites qui peuvent porter les valeurs européennes !"
Notre Vice-Présidente a tenu à parler de la souveraineté européenne des jeux-vidéo : véritable arme de soft-power, elle assure que certains jeux notamment chinois pratiquent la censure, en supprimant par exemple le drapeau Taïwanais de ses graphismes.
Il faut donc participer au développement de ce secteur, et tout particulièrement en Europe, qui peut diffuser la valeur ajoutée européenne dans les industries culturelles.
Cette politique culturelle européenne promouvant les jeux-vidéos, qualifiée par Laurence Farreng comme "très faible" avec seulement un financement de 6 millions d’euros dans le cadre du programme Europe créative, est en cours de changement pour accompagner l’émergence du secteur.
Une industrie riche, qui comme l’indique l’eurodéputée "est un art total, avec énormément de compétences, de métiers, du graphisme à la musique en passant par la dimension technologique".