Marc Fesneau : « Je n'ai jamais considéré que le dépassement était l'effacement »

Sur le plateau de Public Sénat, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale et premier vice-président du MoDem, s'est exprimé sur l'adoption du budget 2025 ainsi que sur le projet de loi d'orientation agricole, qu'il a lui même défendu lorsqu'il était ministre de l'Agriculture, actuellement examiné au Sénat. 

Budget 2025 : « On n'est pas du tout au bout de ce qu'est la nécessité d'un pays stable »

Après l'adoption du "budget de l'équilibre" pour l'année 2025, le Premier ministre est parvenu à démontrer que le chemin du compromis entre des forces politiques que tout oppose est non seulement possible, mais souhaitable. La preuve en est : la France s'est dotée d'un budget grâce à cette méthode. 

Parce que la précédente censure du gouvernement Barnier avait été lourde de conséquences pour la pays et ses citoyens, Marc Fesneau se satisfait d'être parvenu, avec les responsables politiques de droite et de gauche de gouvernement, à passer cette première étape cruciale du budget parce qu'il y "avait quand même des attentes des collectivités locales, des attentes des entreprises, des attentes d'un certain nombre de gens qui attendaient que le budget débloque un certain nombre de choses."

Au sein d'une Assemblée nationale divisée en trois blocs de force quasiment égale, le dialogue et le compromis sont inévitables. Le Parti Socialiste a bien compris l'urgence du moment et a su renouer, nous le saluons, avec une logique gouvernementale qu'ils connaissent parfaitement bien par ailleurs. Il en va de même pour le parti des Républicains. 

Il faut une gauche de gouvernement, il faut une droite de gouvernement sinon vous les renvoyez vers les extrêmes et les affaiblissez.

Le Mouvement Démocrate porte l'héritage du grand courant politique centriste dans le paysage politique actuel. Notre philosophie n'a jamais correspondu à une volonté d'élimination des forces républicaines de gauche et de droite. Au contraire, la stabilité institutionnelle de la France passe par des responsables politiques qui, bien qu'ayant une couleur différente, savent s'unir pour répondre à des urgences et refuser le chaos proposé par les extrêmes. 

De ce fait, cette expérimentation du logiciel politique propre au MoDem doit pouvoir nous ouvrir de nouveaux horizons et notamment en matière de finances publiques. Le président du groupe Les Démocrates à l'Assemblée nationale exprime d'ailleurs le souhait "d'une espèce de refondation de ce que sont les grands équilibres des budgets [ministériels]" pour le texte de l'année 2026. Il faut comprendre que la situation budgétaire est telle que notre manière d'élaborer des budgets est devenue obsolète : repartir des budgets passés en les alignant sur l'inflation a ses limites.  

Agriculture : « Le "yakafokon" ça n'est pas utile »

Alors que le projet de loi d'orientation agricole qu'avait porté Marc Fesneau lorsqu'il était ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est arrivé au Sénat pour examen après une longue période d'attente, notre premier vice-président observe d'abord "que tous ceux qui avaient vilipendé [le texte] disent que maintenant il faut le voter."  

J'aimerai qu'on arrête dans les textes de faire du déclaratif. On perd nos concitoyens. 

L'ancien ministre de l'Agriculture déplore cependant certaines modifications apportées au texte, et prend l'exemple du "principe de non-régression de la souveraineté alimentaire française" pour en interroger la portée outre symbolique. Il nous faut travailler à de véritables propositions qui produiront un impact visible pour les citoyens. 

Protéger et améliorer le revenu des agriculteurs, les aider à faire face au dérèglement climatique, favoriser la transmission des exploitations sont autant de problématiques dont les réponses se trouveront à l'échelle européenne. Là encore, Marc Fesneau dénonce le fait qu'on "mette des règles nationales dans des débats qui sont européens" et assume une autre méthode :

Je proposerai plutôt qu'on aille [...] au niveau européen se battre.

Une stratégie qui avait porté ses fruits quand il avait négocié des simplifications de normes auprès de la Commission européenne sur l'obligation de la mise en jachères d'une partie des terres arables des exploitations agricoles par exemple. 

Il faut d'abord des solutions. Il ne faut pas de sur-transposition. Ça veut dire qu'il ne faut pas que dans un marché unique où les produits espagnols, allemands et italiens viennent chez nous, on dise "il y a des molécules qu'on interdit en France mais qui sont autorisées [ailleurs]".

Pour Marc Fesneau, la réflexion et les efforts de chacun doivent se tourner vers "une harmonisation des autorisations de mise sur le marché" au niveau européen. 

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