Marc Fesneau : « On met en scène devant les citoyens que le Parlement est inutile »

Dans un entretien accordé à l'Opinion, Marc Fesneau, président du groupe Les Démocrates et premier vice-président du Mouvement Démocrate, développe les propositions de loi examinées aujourd'hui lors de la niche parlementaire du groupe à l'Assemblée nationale.
Démarchage téléphonique, pompiers, frelons asiatiques, vignes non cultivées... Ce jeudi, pour la journée réservée à votre groupe, vous proposez à l’Assemblée nationale des sujets de vie quotidienne. Pourquoi ?
Quand on regarde les niches des autres groupes parlementaires, on peut dire sans doute que notre niche est atypique. Un, elle vise à vraiment faire adopter des textes. Deux, elle veut être utile et non incantatoire. Trois, elle n’a pas pour objectif de déclencher une guerre de tranchées à l’Assemblée nationale. Quatre, elle cherche à répondre à des sujets parfois invisibles mais réels.
Quelles sont les chances de réussite de vos propositions de loi ?
Tous ces textes peuvent être effectifs rapidement au terme de la navette parlementaire. Ceux contre le démarchage téléphonique et le frelon asiatique procèdent déjà d’un travail avec le Sénat et ont déjà été débattus à l’Assemblée. Celui sur la vigne peut être repris par au moins quatre groupes au Sénat. Les droits voisins de la presse ont déjà été discutés dans les deux Chambres.
C’est comme cela qu’on montre qu’une niche sert à quelque chose : en coopérant.
(...)
Tous les groupes politiques possèdent leurs marqueurs politiques : le RN et les insoumis veulent abroger la réforme des retraites ; les Républicains veulent supprimer le droit du sol. Et vous ?
Notre marqueur, c’est de répondre aux problèmes des gens. Le démarchage, ça les ennuie tous les jours. Si j’avais inscrit un texte sur la proportionnelle, j’aurais bloqué à coup sûr toute la journée.
Or, la proportionnelle n’est pas l’affaire du MoDem, c’est l’affaire de tous ! Vouloir défendre un marqueur est le meilleur moyen de ne pas faire avancer une cause.
Consacrer une niche à un texte dont on sait qu’il ne sera pas adopté par le Parlement, c’est mettre en scène l’impuissance publique et nourrir les extrêmes.
Vous avez justement demandé à vos députés de travailler ces deux prochains mois sur les pratiques parlementaires. Yaël Braun-Pivet a pourtant déjà fermé la porte à une réforme du règlement de l’Assemblée nationale, impossible selon elle vu la configuration politique.
Il faut essayer. On ne va pas rester trois ans comme ça et le constat va au-delà de mon groupe.
Cette Assemblée est trop la chambre d’écho des querelles en oubliant les attentes de nos concitoyens.
Ce n’est pas la présidente de l’Assemblée nationale que nous avons pleinement contribué à faire élire qui est en cause, mais nous tous. Il est temps de faire un bilan et d’accepter de dire que ça ne va pas.
Retrouvez l'entretien complet dans l'Opinion.