Nous sommes Charlie
Les 7, 8 et 9 janvier 2015, la France a été frappée en plein cœur. Dix ans après jour pour jour, nous honorons toujours la mémoire des victimes de ces attentats tragiques qui ont frappé Charlie Hebdo, Montrouge et l'Hypercacher, rappelant l'importance de défendre sans relâche la liberté d'expression, la tolérance et les valeurs républicaines.
Le 7 janvier 2015, l'irruption de terroristes dans les bureaux de la rédaction de Charlie Hebdo a frappé le monde de sidération. L'assassinat de douze personnes, dont huit membres de la rédaction du journal, par les frères Kouachi marque, au-delà de l'horreur, le refus borné de la liberté d'expression. L'attentat était ciblé contre ce qui fait l'esprit de notre pays, son sel, son humour salutaire. Outrancier, insolent, irrévérencieux, le rire a des pouvoirs et des vertus profondément sains et humains. Le talent de dessinateurs comme Cabu ou Wolinski consistait à épingler les cons, sans exception. La férocité du trait allait avec une vraie tendresse pour l'espèce humaine. Cibler l'art et le dessin de presse révèle une incompréhension de ce que le rire représente pour une société, la meilleure réaction face à la violence. Les 8 et 9 janvier, à Montrouge puis à l'Hypercacher de Vincennes, les tueries ont continué.
Le grand rassemblement du 11 janvier 2015, sous les bannières "Je suis Charlie", a représenté un élan spontané des citoyens et de l'ensemble de la classe politique pour dire « Non » à la peur et à la bêtise. Que certains n'aient jamais été lecteurs du journal ou qu'ils aient pu le critiquer, peu importe : le rassemblement du 11 janvier s'est placé du côté de la liberté et du rire.
Dix ans plus tard, nous sommes Charlie, plus que jamais. Tout au long de la semaine, les commémorations seront politiques, le président, le Premier ministre, des membres du gouvernement se rendront sur les lieux des attentats. Les commémorations seront également culturelles : des rééditions de Charlie Hebdo, des principaux albums des dessinateurs tués permettront aux plus jeunes de découvrir ces esprits singuliers.
Partout, en France, des événements sont programmés pour revenir sur l'importance qu'il y a à préserver un ton de liberté dans un pays démocratique. Le 11 janvier, le théâtre de la Concorde propose notamment une journée spéciale visant, dans le cadre des commémorations, à « interroger la façon dont le rire et la liberté d’expression ont évolué ces dix années » et se demander « ce qui a changé ou non dans notre façon d’user de ces libertés ». Le 9 janvier à 19h, à la Maison de la Mutualité à Paris, Charlie Hebdo et le Crif organisent une soirée de débats et d’hommage pour retrouver l’esprit de la manifestation du 11 janvier 2015 et réaffirmer un engagement républicain partagé pour la liberté d’expression, contre l’antisémitisme et l’islamisme, pour la laïcité.
Chaque région s’est attachée à programmer une série de conférences et de rencontres pour se remémorer les événements, mais surtout pour entamer une réflexion utile sur leurs implications politiques et culturelles. Du 7 au 25 janvier, la ville de Limoges accueillera ainsi une exposition à l'Espace Noriac consacrée aux dessins de presse. La région Occitanie prévoit aussi une semaine d’hommage, entre Toulouse et Montpellier. Seront notamment exposés, à la gare Matabiau, 420 textes et dessins déposés après les attentats sur la place du Capitole de Toulouse. Deux exemples, parmi plein d'autres, des nombreux endroits où des commémorations inventives célèbrent la liberté, contre l'intégrisme.
Ces commémorations s'organisent de manière foisonnante, vivante, pour permettre un temps de réflexion essentiel. La liberté et le rire sont au cœur de notre esprit démocrate.
Notre Premier ministre et Président du MoDem a réagit sur X (ex-Twitter) :
Il y a 10 ans, Charlie Hebdo, morts pour la liberté d’expression : Charb, Cabu, Wolinski, Honoré, Tignous, Elsa Cayat, Mustapha Ourrad, Bernard Maris, Michel Renaud, Frédéric Boisseau, Ahmed Merabet et Franck Brinsolaro. C’est notre deuil et c’est notre combat.