Revoir notre soirée débat pour la Journée internationale des droits de la femme
Autour du député du Finistère Erwan Balanant, pas moins de sept femmes exceptionnelles : Geneviève Darrieussecq (ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, vice-présidente du MoDem), Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du SNU, vice-présidente du MoDem), Maud Gatel (députée de Paris, secrétaire générale du MoDem), Anne Soupa (essayiste, cofondatrice du Comité de la Jupe), Maud Serpin (cofondatrice de la société Curiouser), Natalia Pylypenko (professeur de français en Ukraine et réfugiée ukrainienne en France), Fatima Massau (conseillère régionale, présidente du MoDem Oise, présidente des Marianne de la Diversité des Hauts-de-France).
La société démocratique se fonde sur un horizon d’égalisation des conditions : pourtant, entre les femmes et les hommes, indéniablement, des inégalités subsistent. Entre les salaires d’un homme et d’une femme, 16% de différence. Comment faire bouger les lignes, pour atteindre enfin à l’égalité ? Sarah El Haïry lance la discussion en soulignant qu’il faut éviter la résignation ou la satisfaction devant les avancées déjà obtenues. Notre mouvement humaniste se doit de viser à toujours plus d’égalité.
Anne Soupa mène un combat très courageux, nécessaire pour repenser la place des femmes au sein de l’Église. Au XXIe siècle, l’Église ne peut plus demeurer aussi conservatrice, figée dans d’anciennes conceptions, largement dépassées. Anne Soupa avait posé sa candidature à l’archevêché de Lyon, après la démission du cardinal Barbarin. Symbolique, ce geste témoigne d’une réflexion en profondeur sur la place des femmes dans la société tout entière. Le catholicisme ne concerne qu'une partie des Français, mais les frontières entre les religions et les sociétés ne sont pas étanches.
Maud Serpin observe le monde des entreprises, où les stéréotypes de genre n’ont pas disparu. Trop souvent, ce sont des femmes qui font appel à un coach, là où les hommes estiment ne pas en avoir besoin. Et les femmes ont encore tendance à se surcharger de travail, au lieu d’apprendre à dire non. Comme si elles devaient prouver davantage.
Le témoignage de Natalia Pylypenko, digne et vibrant, nous a rappelé la chance que nous avions de vivre dans un pays de libertés, au sein de l’Union européene. Pour sauver ses deux enfants de la guerre, Natalia a quitté l’Ukraine, où son mari combat. Son mari était son mur. Désormais, c’est elle qui puise la force pour soutenir et ses enfants, à qui elle ne doit pas montrer sa peur, et son mari. Le cours des choses, tragique, l’oblige à devenir héroïque. En France, il lui faut travailler – au MoDem – grâce à Héloïse et Nicolas, et se battre contre les méandres des administrations.
Fatima Massau nous livre également, sur un mode intime, le ressort de son extraordinaire altruisme. Le goût des autres, c’est à travers les épreuves qu’elle l’a développé. Au Maroc, mariée très jeune, elle s’est retrouvée dans une situation proche de l’esclavage, battue par son mari, ses beau-frères, ses belle-sœurs. Un déclic lui a donné la force d’enrouler son bébé de six mois dans un drap et d’escalader le mur de la maison, sans se retourner. Grâce à de belles rencontres – Nicole et Hubert, son mari depuis 44 ans – Fatima est arrivée en France, puis en Suisse, puis de nouveau en France, où elle a repris des études. La confiance, la détermination l’ont menée vers la politique. Pour tendre la main aux autres. Car elle n’oublie pas qu’elle a eu la chance de saisir des mains tendues. C’est la définition de la solidarité et de l’humanisme.
Geneviève Darrieussecq nous raconte, à son tour, comment elle en est venue à faire de la politique. Médécin, mère de quatre enfants, elle est devenue maire. Dans cet engagement, le même souci d’aider les autres. Cependant, elle y insiste : nulle part, ni dans le milieu médical, ni dans les clubs de rugby, elle n’a senti un machisme si fort qu’en politique. Les grossièretés, les comportements déplacés, le sentiment de supériorité masculine y sont prégnants.
Geneviève Darrieussecq et Maud Gatel rappellent qu’au MoDem l’humanisme et la sororité nous ont été transmis par Marielle de Sarnez. Lorsqu’elle lançait son « Allez, les filles ! », combien de femmes se sont senties plus fortes ! Marielle de Sarnez s’était rendue en Ukraine lors de la révolution de Maidan. La situation des femmes ukrainiennes, des femmes afghanes, des femmes iraniennes sont nos combats, comme ils ont été les siens.