Sarah El Haïry : "La paix n'est pas un acquis. Il faut la défendre bien sûr, l'enseigner toujours"
Sarah El Haïry, Secrétaire d'État à la Jeunesse et au SNU, était l'invitée d'Europe 1 à l'occasion des commémorations du 11 novembre pour revenir sur le devoir de mémoire, l'accueil des migrants de l'Océan Viking, et le Service National Universel. Revoir son interview.
Armistice : "Commémorer et renforcer notre force morale"
Aujourd'hui le retour de la guerre de haute intensité, c'est-à-dire une guerre d'homme à homme qui tue encore des vies sur notre continent change bien sûr la contemporanéité.
Oui, maintenant, aujourd'hui, il y a des hommes et des femmes qui défendent leur pays, un État souverain qui est l'Ukraine et qui résiste à l'une des plus grandes armées qu'on imaginait forte, la Russie.
Ça rappelle aussi que la paix n'est pas un acquis qu'il faut la défendre bien sûr, l'enseigner toujours.
Mais il faut surtout aller chercher notre héritage et donc commémorer, renforcer notre force morale, aller renforcer ce qu'on a de plus précieux : notre patriotisme, notre communauté nationale.
Océan Viking : "Il y a une seule ligne rouge : dignité ou indignité"
Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est des femmes, des hommes, des enfants, qui risquent de mourir. Rien d'autre. Oui on les accueille à titre exceptionnel, ils ne resteront pas tous sur notre territoire.
Qui a brisé le pacte ? Qui n'a pas tenu sa parole ? Ce sont les Italiens. On respecte le droit international et on trouve des réponses européennes. C'est l'Italie qui n'a pas respecté le Pacte européen de solidarité : on partage la charge d'accueil.
L'Océan Viking a demandé l'accueil depuis vingt jours. Ca a trainé. C'est là la question. Ce bateau doit respecter le droit international. Qu'on commence à faire des dérogations au droit international, c'est le risque. Ce qu'on a vu c'est que le Gouvernement italien n'a pas souhaité respecter les règles internationales de la mer.
Ceux qui sont les plus indignes, ce sont les passeurs; Par contre, ce n'est pas un accueil inconditionnel. Il y a des contrôles, il y aura des retours, il y a un partage, effectivement pour ceux aujourd'hui qui relèvent du droit d'asile. C'est aussi la fierté et la dignité française. Mais la réalité et l'enjeu de demain, c'est la charge européenne de cette accueil.
Est-ce qu'on laisse mourir des gens en les regardant quasiment en face parce qu'ils sont à quelques mètres, la réponse est non. L'Italie a fait aussi un choix, c'est aussi un signal du nouveau Gouvernement de Madame Meloni.