Un Liban debout : « J'étais là, aux côtés du peuple libanais » par Bruno Fuchs


Bruno Fuchs, député du Haut-Rhin et président de la commission des affaires étrangères, revient dans ce billet d'humeur sur son voyage au Liban lors de la visite officielle du Président de la République Emmanuel Macron au début du mois.
Un Liban debout : « J'étais là, aux côtés du peuple libanais »
L’émotion était intense lorsque j’ai foulé le sol du Liban le 6 janvier dernier, en tant que député et président de la Commission des affaires étrangères, aux côtés de la délégation du Président de la République et du ministre des Armées. J’ai échangé avec les habitants, qui, après des années d’instabilité, m’ont exprimé un nouvel espoir. Cet optimisme, je l’ai aussi perçu en organisant un débat avec 15 députés libanais, témoins d’une unité retrouvée et d’une volonté commune de reconstruire le pays. Cette aspiration n’est pas seulement celle du peuple, elle est aussi portée par ses parlementaires.
Le redressement du Liban : une volonté forte de la France
Il y a quatre mois, le Liban était au bord du gouffre, sans président ni institutions fonctionnelles. Aujourd’hui, la dynamique a changé. L’escalade militaire a cessé, un cessez-le-feu est en place, un président et un Premier ministre ont été nommés. Ce binôme fort, indépendant des jeux de compromission, incarne un pouvoir exécutif capable de faire avancer le pays.
La France, fidèle à son engagement, a joué un rôle central dès le début de la crise. Sous l’impulsion du Président de la République et avec le soutien actif de son envoyé spécial, Jean-Yves Le Drian, notre pays a mobilisé la communauté internationale pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat et accompagner la transition politique. Cette mobilisation s’est poursuivie pour protéger les populations et structurer l’aide à la reconstruction.
Un mécanisme diplomatique de surveillance a été instauré, et la France veillera à ce que les engagements pris par les autorités israéliennes et libanaises soient respectés. Le cessez-le-feu doit perdurer, les actions humanitaires s’intensifier, et les familles meurtries retrouver la paix.
Un Liban souverain et fort : « La souveraineté n’est pas négociable »
L’élection de Joseph Aoun envoie un message clair : le Liban se reconstruit et aspire à devenir un État fort, protecteur de toutes ses communautés, y compris les chiites, parmi les plus touchés.
Cette stabilisation passe par un État souverain. Les Forces armées libanaises, garantes du cessez-le-feu, doivent monter en puissance. La France continuera de les soutenir en matière d’équipement et de formation.
L’action de la FINUL doit aussi être renforcée pour garantir la stricte application de la résolution 1701. Nous travaillerons à la délimitation de la ligne bleue pour assurer une sécurité durable. La souveraineté du Liban passe aussi par le contrôle de toutes ses frontières, notamment face au bouleversement syrien.
Le président libanais a fixé un objectif clair : garantir le monopole des armes à l’État et définir une stratégie de sécurité nationale. La France soutiendra ce projet ambitieux sur le long terme, y compris par le redressement économique du pays.
La France, partenaire indéfectible du Liban : « Nous serons toujours là »
Le Liban tourne une page, et la France reste fidèle à son engagement. Nous veillons à ce que les engagements pris le 24 octobre en matière humanitaire soient respectés. Concernant l’aide financière à la reconstruction, nous avons engagé 83 millions d’euros sur les 100 promis et envoyé 100 tonnes d’aide.
Mais au-delà de l’urgence, nous devons reconstruire. Une conférence internationale sera organisée en France pour mobiliser les financements nécessaires. Le Liban doit bâtir un pays réconcilié et uni. La France sera à ses côtés pour faire renaître un Liban fort et prospère.
Bruno Fuchs