Marc Fesneau : "La société doit renouer avec la réalité du monde agricole"

Yann Tourbe pour l'Est éclair

Le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire fait sa rentrée dans l’Aube, aujourd’hui, en compagnie de Carole Grandjean, ministre déléguée à l’Enseignement et à la Formation professionnels. Il doit visiter les lycées de Saint-Pouange et de Sainte-Maure. Entretien dans l'Est éclair.

L'Est éclair - Vous faites votre rentrée, aujourd’hui. Vous visitez un établissement public d’enseignement agricole, le Campus des terres de l’Aube, un lycée catholique privé d’enseignement agricole, le lycée de Sainte-Maure, et une Maison familiale rurale dans l’Yonne. Pourquoi autant d’arrêts ?

Marc-Fesneau - L’enseignement agricole est très diversifié. Diversifié géographiquement, parce qu’il y a plus de 800 établissements en France. Diversifié dans sa forme, qu’il s’agisse des lycées publics, privés ou encore des maisons familiales rurales. Diversifié dans ses approches pédagogiques avec des formations à temps plein et d’autres par alternances. Et diversifié enfin dans les métiers auquel il prépare.

Cet enseignement est sous la responsabilité du ministère de l’Agriculture et je voulais montrer sa variété dans cette séquence avec Carole Grandjean.

Ces 4 % de plus, est-ce suffisant pour assurer le renouvellement ? La moitié des exploitants agricoles doit prendre sa retraite dans la décennie qui vient…

Suffisant ? Non. Mais ça montre l’attractivité. On a besoin de former plus de jeunes. En ce moment, on installe 13 000 agriculteurs par an. Il en faudrait 20 000 pour maintenir exactement le nombre de chefs d’exploitation. On aurait besoin de 30 % d’apprenants en plus dans les formations agricoles pour répondre au besoin du secteur, que ce soit des chefs d’exploitations, des salariés agricoles ou d’autres métiers connexes.

Il y a un hiatus entre l’image de l’agriculture et les métiers qu’elle propose.

Il n’y a pas que l’enseignement agricole qui doit gérer la question de la représentation des métiers agricoles, au sens sociologique du terme. La société aussi doit renouer avec le cycle de la vie et la réalité du monde agricole.

Il y a une opposition entre urbain et rural ?

On est dans une société qui fait beaucoup l’éloge de la différence mais on a toujours du mal à comprendre la contrainte de l’autre. Je le sais en tant qu’ancien maire, et toujours conseiller municipal d’une commune rurale. Il faut qu’on apprenne la bienveillance et la compréhension mutuelle.

📰 Retrouvez l'entretien complet dans l'Est éclair

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