Marc Fesneau : "Que l'État applique la loi Egalim dans ses propres cantines et sa propre restauration"
Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, et Vice-président du Mouvement Démocrate, était l’invité dans Audition Publique sur LCP ce lundi 5 juin face à Elizabeth Martichoux. Revoir son entretien.
Bio : "Stimuler la demande par la commande publique"
Face à la chute de la demande en bio et aux difficultés rencontrées par le secteur dans le contexte de crise actuel, le ministre dresse une analyse de la situation simple : "On a une baisse de la consommation qui est liée à l'inflation, avec une baisse de la gamme de prix."
Le gouvernement a d'ailleurs annoncé le mois dernier un plan comprenant une aide d'urgence et aide pour structurer la demande, d'un total de 200 millions d'euros. Mais Marc Fesneau est conscient que la simple distribution d'aides ne résoudra pas les problèmes du bio :
Vous ne créez pas le débouché à coup de centaine de millions ou milliards ! Pour créer du débouché, il faut faire en sorte qu'on ait une communication plus proactive pour montrer l'intérêt du bio.
Ainsi, ce plan de soutien au secteur de l'agriculture biologique prévoit un nouvel abondement à la campagne Bioréflexe lancée en 2022. Enfin, autre levier d'action évoqué par notre vice-président et inclus dans le budget du plan de soutien :
Il faut stimuler la demande par la commande publique : il faut que l'État applique dans ses propres cantines, dans sa propre restauration, la loi Egalim.
Bovins : "Je suis en désaccord avec les deux propositions de la Cour des comptes"
La Cour des comptes a publié un rapport contenant des recommandations sur l'élevage des bovins, afin de permettre à la France de respecter ses engagements climatiques. Notre ministre est clair face à Elizabeth Martichoux : "Il n'y a que deux recommandations, et je suis en désaccord avec les deux. La première c'est plutôt d'organiser un plan social et la deuxième c'est la décapitalisation du cheptel français".
Des solutions inenvisageables pour Marc Fesneau, qui ne critique pas pour autant le contenu du rapport en lui-même. Concernant la proposition de réduction du cheptel de bovins car jugé trop important par la Cour des comptes, notre vice-président rappelle la nécessité de leur présence et de ce type d'exploitation en France en mettant :
L'élevage, on en a besoin pour se nourrir parce que sinon on organise l'importation, […] pour les haies : elles sont la biodiversité, la rétention d'eau, la lutte contre l'érosion des sols.
Dans une réponse en séance de Questions au Gouvernement au Sénat le 24 mai dernier, le ministre avait déjà souligné l'élément commun des efforts à fournir : "Alors loin de moi l'idée d'abord, de dire que l'élevage ne doit pas prendre sa part des efforts qu'il faut faire en termes de décarbonation".
Finalement, Marc Fesneau s'attache à dire qu'il ne faut pas caricaturer un camp ou l'autre, mais surtout de garantir le respect aux agriculteurs pour leur travail et leur engagement à nous nourrir.