Pour la ruralité et les territoires : tribune de Géraldine Bannier
La ruralité comme un pilier de la nation. Des politiques ambitieuses menées depuis le début du quinquennat pour la France rurale et toujours plus à anticiper et à inventer. Géraldine Bannier, députée de la Mayenne, la défend dans une tribune.
On le sait. Il était urgent qu’on agisse pour que « ce beau principe républicain, l’égalité, ne s’applique pas seulement aux femmes et aux hommes mais aussi aux territoires, pour que la République porte une même attention à notre capitale qu’aux villages, de quelques hommes, aux grandes villes aux grandes villes qu’aux cités moyennes. ».
Ces mots du Président de la République résonnent forcément à l’oreille de tous ceux qui, ces dernières années, ont pu voir leurs territoires se vider progressivement de services publics, tribunaux, services postaux ou sociaux, de dessertes, ou être comme éloignés des nouvelles technologies.
Au-delà des mots, il y a les réalisations concrètes : 2000 maisons France Service maillent désormais le territoire pour accompagner nos concitoyens dans leurs démarches, leur apporter une réponse à visage humain ; 879 maisons de santé se sont implantées dans les territoires ruraux pour permettre aux professionnels un exercice collectif et coordonné et accueillir les étudiants en médecine, désormais plus nombreux à poursuivre des études de médecine grâce à la suppression du numerus clausus ; un plan de sauvegarde concerne 9000 kilomètres de petites lignes ferroviaires ; le déploiement numérique, tant en termes de téléphonie mobile que d’Internet a été une priorité et permis de réduire les trop fameuses « zones blanches » et donné accès au recherché « très haut débit ».
Alors, bien sûr, il y a encore des pistes d’amélioration. Les 1600 « Petites villes de demain », qui bénéficient d’un plan d’action dédié sur le modèle d’« Action cœur de ville », ne doivent pas faire oublier les plus petites de nos communes, celles qui ne sont pas forcément bien représentées dans les instances départementales ou régionales, mais qui attirent particulièrement les familles qui cherchent un terrain à bâtir accessible et veulent aussi voir leur village évoluer, offrir un cadre de vie agréable. Ces communes sont particulièrement en difficulté pour assurer la sauvegarde d’un patrimoine souvent riche mais dégradé et si coûteux à restaurer pour la collectivité. L’opération « Loto du patrimoine », bienvenue, a su éclairer nos concitoyens sur cette réalité-là et participer à la sauvegarde d’une richesse reconnue par tous les visiteurs et toutes les générations.
Un sujet est aussi dans toutes les têtes, par imprévoyance : celui des déserts médicaux… On aura plus de médecins, certes, mais viendront-ils davantage dans ces départements dont le nom ne fait pas d’emblée rêver, dans ces zones loin des agglomérations clinquantes ou des lieux de villégiature ? Or, que fait-on sans médecins ?
Au-delà des mesures nécessaires et qui doivent continuer d’être prises, se pose une question cruciale : celle de la cohésion. Or, étrangement, c’est parfois au cœur de la ruralité qu’on la rencontre le mieux, cette cohésion, cette solidarité, cette attention aux autres qui fait tant de bien à nos vies.
Alors oui, continuons d’agir pour la ruralité, mais aussi pour tous les territoires qui méritent l’attention parce qu’on n’y voit pas l’égalité s’y manifester. Et pensons, chacun de nous, dans nos actions et choix quotidiens, à faire cohésion, car nous sommes finalement tous d’un seul et même territoire.