Jean-Noël Barrot : “Cette nouvelle Union populaire qui se constitue, c’est un triple reniement”
Jean-Noël Barrot, Secrétaire général du MoDem et Vice-Président de la commission des finances, était l’invité du Grand Journal de l’Éco sur BFM Business.
Union populaire : Triple reniement pour une alliance contre-nature
Cette nouvelle Union populaire qui se constitue, c’est un triple reniement. C’est le Parti Communiste qui se renie sur le nucléaire. Europe-Écologie Les Verts qui se renie sur l’Europe, puisque le programme commun, c’est plus ou moins le Frexit. Et le Parti Socialiste qui s’apprête à se renier sur la laïcité, sur la question des retraites. Tout ça, c’est le symptôme de responsables politiques, de formations politiques qui ont complètement perdu leurs boussoles.
Encore faut-il que la nouvelle union populaire puisse convaincre les électeurs, rien n'est moins sûr quand on voit le fond de ce projet qui est un projet de sortie de l’Europe, de sortie du nucléaire et donc de régression écologique, et un projet d’atteinte aux valeurs de la République.
La politique économique bénéficie aux plus modestes
Il faut changer un peu les grilles de lecture : quand on voit les résultats du premier quinquennat, les grands gagnants sont les classes populaires et les classes moyennes. C'est elles qui ont bénéficié le plus de la baisse du chômage, qui est aujourd'hui à un niveau tel qu'on ne l'avait pas connu depuis 15 ans. C'est elles qui ont bénéficié le plus des baisses d'impôts, même si effectivement la hausse du coût de la vie a effacé une partie de ces baisses.
La poursuite de cette politique économique qui vise le plein emploi continuera de bénéficier aux Français les plus modestes et aux territoires les plus fragiles.
Emmanuel Macron a déjà dit que dès les premières semaines et peut-être dès les premiers jours du mois de juillet qu’un certain nombre de décisions seraient prises s’agissant du pouvoir d'achat, avec la revalorisation des pensions de retraite, la revalorisation du point d’indice, le triplement de la prime Macron payée par les entreprises, et la prolongation du plan de résilience pour faire face à la flambée des prix.
Réformer les retraites pour dégager des marges de manœuvres
Le chantier des retraites doit être engagé dès le début du quinquennat, c'est au début d'un quiquennat qu'on peut mener les réformes les plus ambitieuses. La réforme des retraites, c’est une manière à la fois de sauver le système de retraites par répartition, mais aussi de dégager des marges de manœuvres pour réussir un certain nombre de défis, celui de la transition écologique et celui de la préservation de notre modèle social, de la santé, de l’école.
Les Français attendent des services publics de meilleure qualité, tout cela appelle une richesse plus importante qui ne peut être créée qu'en travaillant un peu plus longtemps.
Travailler un peu plus longtemps, c'est aussi pouvoir être en mesure d'apporter des réponses aux Français dans les cas de crises et sauver des emplois. Ce qui a permis le "quoi qu'il en coûte", c'est en partie le fait que les finances publiques avaient été assainies pendant les premières années du quinquennat. De la même manière, nous avons là une crise qui appelle des réponses fortes, qui supposent d'avoir une trajectoire pour les finances publiques - passant notamment mais pas seulement - par la réforme des retraites.