Aude Luquet : "Un arbre doit être considéré comme un véritable bien d’intérêt général qu’il nous faut protéger, entretenir et développer."

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La députée de Seine-et-Marne, vice-présidente du groupe MoDem et Démocrates apparentés à l'Assemblée nationale, Aude Luquet, est membre de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire à l'Assemblée nationale. Elle a récemment fait un amendement pour accompagner les collectivités dans leur volonté de replanter massivement des arbres. Interview. 

Quel est l’état de notre patrimoine arboré aujourd’hui en France ?

En France métropolitaine, le massif forestier représente 16,9 millions d’hectares, soit 31% du territoire. En 1985, il représentait 14,1 millions d’hectares. Si en France les forêts sont en expansion, avec une surface qui a doublé depuis le XIXème siècle, la quantité d’arbres hors forêts, elle, diminue. C’est bien sur cet enjeu que je suis mobilisée à l’Assemblée nationale comme en circonscription en m’appuyant notamment sur le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement de Seine-et-Marne et des associations telles que A.R.B.R.E.S ou le Groupe National de Surveillance des Arbres, par exemple, qui ont effectué un travail collectif formidable sur cette thématique.

Pourquoi insister sur les arbres hors forêts ?

Au-delà de son aspect affectif et patrimonial, un arbre contribue de manière significative aux moyens d’existence humains ; en produisant de l’oxygène, en stockant du carbone, en limitant érosions et inondations grâce à ses racines, en constituant un réservoir de biodiversité et tout simplement, en embellissant nos paysages. C’est à ce titre qu’il doit être considéré comme un véritable bien d’intérêt général qu’il nous faut protéger, entretenir et développer. En effet, dans des milieux urbains où la pression foncière constante incite à abattre et à limiter le nombre de nouvelles plantations, favorisant ainsi les îlots de chaleur, les arbres sont plus que jamais une partie de la solution. Encore faut-il choisir les bonnes essences et privilégier évidemment les plantations en pleine terre pour pouvoir bénéficier de tous leurs atouts. Élus, associations et citoyens doivent travailler ensemble pour aboutir à des projets vertueux.

Quels seraient les bénéfices apportés par votre amendement pour accompagner les collectivités dans leur volonté de replanter massivement les arbres ?

De nombreuses collectivités locales et associations ont bien saisi ces enjeux avec l’ambition, dans les prochaines années, de multiplier les plantations d'arbres dans leurs territoires. Le Finistère veut par exemple planter 500 000 arbres d'ici 2030, ce sera plus d'un million pour la Vendée, pour la ville de Nice ce seront 280 000 arbres d'ici 2026. Les volontés ne manquent pas et il nous faut davantage les accompagner. C’est l’objet de l’amendement que j’ai déposé en commission des finances sur le projet de loi de finances 2022 et que je porterai en séance s’il n’était pas voté.

En effet, dans le Plan de Relance, le gouvernement a lancé le programme « Plantons des haies ! » doté de 50 millions d'euros, avec l'objectif de planter 7000 kms de haies qui ont disparu au cours des décennies précédentes ; je propose de mettre la même somme et la même ambition pour lancer un grand programme de plantation d'arbres dans nos villes en soutien aux initiatives locales qui fourmillent.

Au-delà de la question financière, existe-t-il d’autres enjeux ?

Tout à fait. J’en reviens au travail mené par le CAUE 77 et les associations locales sur la protection juridique des arbres hors forêts. Il nous faut la renforcer, notamment pour les allées et alignements d’arbres. Le projet de loi « 3DS », qui arrivera prochainement à l’Assemblée nationale, traitera de cette question. Je serai particulièrement mobilisée et vigilante aux évolutions qui pourront être travaillées avec le ministère de la Transition écologique. Je ne manquerai pas de déposer, là encore, des amendements.

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