Le 8 mai, une journée pour se souvenir

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Le 8 mai, nous commémorons la victoire des armées alliées en Europe sur l'Allemagne nazie. 76 ans plus tard, ce jour est dédié au souvenir de toutes les victimes et à la réconciliation entre les pays. A cette occasion, Sarah El Haïry, Secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, répond à nos questions.

Deux journées pour se souvenir

La fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe, le 8 mai 1945, a marqué le début d’un monde nouveau. C’en était fini des conflagrations générales et de l’absence de dialogue. Après avoir vaincu le nazisme, le fascisme italien et l’impérialisme nationaliste japonais, après avoir mis en place des procédures pénales visant à juger de façon impartiale les criminels de guerre et à réparer les préjudices subis par les victimes, la conscience de l’humanité et l’importance de la solidarité se sont imposées comme des évidences. 

L’Organisation des Nations Unies est née des cendres de cette guerre. Pour préserver les générations futures de conflits planétaires et pour favoriser les processus de discussion, l’entraide et la paix, toutes les nations du monde peuvent s’en remettre à l’ONU.  Le 22 novembre 2004, 59 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé les 8 et 9 mai Journées du souvenir et de la réconciliation en hommage aux victimes de la guerre la plus dévastatrice de l’Histoire. 

On estime que près de 61 pays et 110 millions de personnes dans le monde ont été impliqués directement ou indirectement, dans ce conflit. Au total, selon les historiens, entre 60 et 80 millions de personnes ont perdu la vie. Soit l’équivalent de 2,5 % de la population mondiale de l’époque.

L’importance de transmettre la mémoire

Alors que nous traversons actuellement une période marquée par la pandémie de covid-19, il ne faut pas oublier que des conflits éclatent sans cesse aux quatre coins du monde entre pays, factions et groupes armés. La division n’est jamais loin. Ces journées des 8 et 9 mai sont précieuses. Elles nous rappellent l’importance de la coopération internationale et du devoir de mémoire envers ceux qui sont morts pour protéger une certaine idée de la liberté. Ensemble, nous avons comme devoir de célébrer la réconciliation entre les nations, de commémorer le souvenir des disparus, de promouvoir sans cesse la coopération internationale, le respect des valeurs qui nous sont chères, les droits de l’homme, ainsi que les libertés fondamentales qui font ce que nous sommes. 

En 2021, peu nombreux sont ceux qui ont participé directement à ce conflit et sont encore en vie. Morts lors de la bataille de France, dans le maquis pendant la résistance, dans un camp lors de la Shoah, victimes d’un bombardement ou d’exactions en tout genre, ceux qui ont vécu ces instants terribles disparaissent petit à petit. Ne restent que des livres, des films, des œuvres qui marquent leur époque et les esprits. Leurs témoignages deviennent des pierres angulaires de notre héritage commun. Les années passent et passeront mais leur histoire restera et traversera les âges et les générations. Tout comme nous avons entendu et appris ces histoires par nos grands-parents ou parents, nous les transmettrons aux nôtres qui le feront ensuite à leur tour. Le fil de l’histoire, de cette histoire ne cessera jamais. 

C’est le rôle de la Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, Sarah El Haïry, de faire vivre cette mémoire grâce aux jeunes générations qui s’impliquent. Elle a accepté de répondre à nos questions pour nous en dire plus sur ces journées du Souvenir. 

Quatre questions à la Secrétaire d'État, Sarah El Haïry : 

- Un des héros de cette guerre, Sir Winston Churchill, a écrit qu’un « peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ». En tant que Secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, avez-vous toujours à l’esprit cette idée de transmission que l’on doit sans cesse adresser aux jeunes générations ? 

Sarah El Haïry : Notre vécu partagé, notre histoire de France, doit aujourd’hui résonner davantage encore pour nos jeunes. C’est à nous, politiques, historiens, éducateurs, parents, professeurs, journalistes, de transmettre l’amour de notre histoire et de défendre sa mémoire. Comprendre d’où l’on vient pour savoir où l’on va est impératif pour la construction de nos jeunesses. Cette construction doit passer par le dialogue, par le partage de visions, par l’explication, par la connaissance, par l’acceptation du débat contradictoire, pour toujours mieux expliquer et trouver ce qui nous rassemble.

Quel est votre rôle lors de journées aussi symboliques que celles des 8 et 9 mai ?

Sarah El Haïry : Mon rôle est d’être présente auprès de jeunes qui vont être impliqués, à l’occasion de ces journées, afin de les valoriser, de leur dire bravo. Cette reconnaissance est nécessaire afin de valoriser le parcours ou le choix d’un jeune qui s’est mobilisé un jour férié. Ma mission, en amont de ces journées, est de promouvoir de telles initiatives et faire en sorte que les jeunes soient nombreux à se saisir, de quelque façon que ce soit, de ces temps mémoriels. La mémoire est indispensable à l’appropriation par nous de notre roman national. A chacun de le faire vivre pour que notre jeunesse, demain, ait les outils pour défendre, en toute circonstance, nos valeurs de Liberté, Egalité et Fraternité.

- Comment parler aux jeunes de ces journées et susciter en eux un intérêt réel ?

Sarah El Haïry : L’école est, avec la famille, le premier lieu où cette transmission doit avoir lieu, mais il ne peut pas être le seul et je crois beaucoup à l’apprentissage hors les murs pour cet héritage. La découverte doit également avoir lieu sur « le terrain », en visitant des monuments communaux, en parcourant les plages du débarquement, afin d’ancrer et de concrétiser les faits de l’histoire de France. 

Quels projets concrets mettez-vous en œuvre pour faciliter ce devoir de mémoire auprès des jeunes ? 

Sarah El Haïry : Avant, l’engagement se traduisait par le fait de défendre son pays. En 2021, l’enjeu de l’engagement est d’œuvrer pour le vivre ensemble. Qu’il soit associatif, qu’il soit dans le choix d’une carrière au service de l’Etat, pour notre jeunesse au travers d’un service civique, la réalisation de son Service National Universel (SNU) ou encore l’obtention d’un passeport du civisme, l’engagement de 2021 poursuit le même but qu’avant, celui de faire battre le cœur de la Nation, celui d’un engagement individuel au service de l’intérêt général, avec la nécessaire défense d’un idéal bien plus grand que soi ! Nous voulons que les jeunes retrouvent le goût de la transmission et du temps long.

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