Maud Petit : « La Serbie semble aujourd'hui dans une impasse »

Ce mercredi 19 mars 2025, Maud Petit, députée du Val-de-Marne, a interrogé le gouvernement, et plus particulièrement Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, à propos de la situation en Serbie. 

Question de Maud Petit, députée du Val-de-Marne

Monsieur le ministre des Affaires étrangères, j'associe à ma question mon collègue Frédéric Petit, député des Français des Balkans.

Samedi dernier s'est déroulée à Belgrade l'une des plus importantes manifestations que l'histoire moderne de la Serbie a pu connaître. Entre 107 000 et 300 000 manifestants ont battu le pavé dans les rues de la capitale pour dénoncer la corruption du pouvoir en place. Une véritable marée humaine où se sont côtoyés des personnes de toute tendance politique, de tous les âges et issues de tous les pans de la société.

Ce mécontentement a pour origine l'effondrement le 1er novembre dernier de l'auvent en béton de la gare de Novi Sad, pourtant récemment rénové. Un terrible accident qui a causé la mort de 15 personnes et suscité une profonde émotion dans le pays. Elle a aussi provoqué la colère d'une partie de la population et plus particulièrement celle des étudiants. A la suite de ce drame, de nombreuses manifestations menées par les étudiants ont éclaté un peu partout dans le pays. Elles n'ont cessé de prendre de l'ampleur, elles perdurent.

Les manifestants entendent dénoncer, disent-ils, la négligence et la corruption des pouvoirs publics dans la construction de cet auvent et plus globalement la corruption endémique du régime en place.

Face à cette situation, le président serbe a dans un premier temps réprimé ces manifestations en faisant arrêter les principales figures estudiantines du mouvement et en rappelant, je cite, qu’« il ne se laisserait pas dicter les règles par la rue ». Le gouvernement accuse les meneurs de ces manifestations d'être payés par des agences étrangères, de préparer des actions violentes, voire une révolution.

Le pays semble aujourd'hui dans une impasse.

Monsieur le ministre, la Serbie a déposé sa candidate sur d'adhésion à l'Union européenne en décembre 2009. Elle a obtenu le statut de candidat en 2012. Elle pourrait devenir le 28e membre de l'Union européenne à horizon 2030.

Face à cette situation, quel regard porte la France, Monsieur le Ministre, sur ces événements dans un pays qui aspire à nous rejoindre dans l'Europe ?

Je vous remercie.

Réponse de Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères

Merci Madame la Présidente.

Mesdames et Messieurs les députés, Madame la députée Maud Petit.

Comme vous, nous suivons avec attention les événements en Serbie depuis l'accident de la gare de Novi Sad le 1er novembre dernier, qui comme vous l'avez très justement rappelé, a provoqué une très vive émotion dans le pays.

Nous observons avec inquiétude les tensions en Serbie qui se sont illustrées par la multiplication des attaques verbales et des intimidations contre les organisations de la société civile mais aussi par la perturbation majeure des travaux du Parlement le 4 mars dernier.

Le 8 février, le président de la République s'est entretenu avec le président serbe, Aleksandar Vučić, en lui rappelant que le futur de la Serbie est en Europe, en l'invitant à continuer de faire progresser son pays sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne, en écartant toute violence et en créant les conditions d'un dialogue respectueux des sensibilités de tous. Pour ma part, le 9 février dernier, je me suis entretenu avec mon homologue serbe Marko Đurić et lui ai adressé les mêmes messages.

La France a noté l'ampleur de la manifestation de samedi dernier, du 15 mars, et son caractère pacifique. Pas d'incident rapporté, même si les autorités sont soupçonnées d'avoir utilisé, à l'occasion de cette manifestation, une arme interdite.

Il appartient désormais au peuple serbe et à ses dirigeants de trouver la voie d'un rétablissement de la confiance dans les institutions, qui est nécessaire justement à la poursuite du processus d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne. Et si nous soutenons la Serbie dans son processus d'adhésion à l'Union européenne, c'est évidemment dans l'intérêt de la population serbe, mais c'est aussi dans l'intérêt de la France et des Français, car cette enclave au cœur de l'Europe qu'on appelle les Balkans occidentaux, si elle n'adopte pas les règles que nous nous sommes démocratiquement données au fil des années pour retrouver une forme de stabilité, elle nous conduira à importer dans les années à venir de l'instabilité au sein de l'Union européenne.

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